Néanmoins, cet exercice n’est pas des plus simples. Beaucoup de sociétés ont aujourd’hui conscience d’avoir du retard dans leur transformation numérique et souhaitent se lancer précipitamment dans de nouveaux challenges sans même s’être posées les bonnes questions au préalable.

Il est pourtant capital de se demander quelles sont les compétences nécessaires à avoir en interne pour mener à bien de tels projets, et surtout être en mesure de trouver des compromis permettant d’engager une transformation tout en ayant une vision sur le long terme.

Pour ce faire, avant de se lancer dans la découverte de ces nouvelles technologies, il est important de se concentrer sur le développement d’un socle technologique de base qui soit bien pensé, de qualité, durable, réglementé et sécurisé.

L’importance de repenser ses outils de base pour avoir un socle solide

Avec l'avènement du web 3.0, de nombreuses entreprises, tous secteurs confondus, souffrent aujourd’hui d’un manque de compétences technologiques en interne et se retrouvent donc dans l’obligation de faire évoluer leurs équipes sur ces nouveaux sujets sans réel accompagnement. C’est alors bien souvent le DSI qui va devoir répondre à ces problématiques pour pallier ce manque, le plus souvent en s’appuyant sur différents prestataires externes.

Il doit désormais faire face à plusieurs points majeurs : 

• Avec la très grande diversité de solutions ou prestataires sur le marché, il faut être en mesure d’en trouver qui soient pertinentes, au bon prix, qui ne deviennent pas rapidement obsolètes et qui respectent les contraintes en lien avec la cybersécurité et le RGPD. 

• Un autre point d’attention concerne l'interopérabilité avec le SI ou les outils de l’entreprise. De par la diversification des solutions qui vont être utilisées par une entreprise, le DSI doit s’assurer que tout sera en mesure de fonctionner de manière uniforme et cohérente, que ce soit en termes de mises à jour ou d’intégration. Tous ces facteurs à prendre en compte font partie des enjeux clés pour les entreprises qui se retrouvent bien souvent démunies, ne disposant pas des ressources nécessaires pour effectuer ce genre d’analyse. Les DSI doivent ainsi redoubler d’efforts pour benchmarker l’ensemble des acteurs et faire des choix pertinents et éclairés. 

• En parallèle, les entreprises tendent de plus en plus à obtenir des solutions clé en main en mode SaaS, hébergée dans le Cloud, afin de limiter les prises de risques, que ce soit au niveau du temps passé ou des investissements. Il est donc l’heure pour les entreprises de repenser leurs roadmaps technologiques en prenant le temps de se concentrer sur les outils qu’elles maîtrisent mais également trouver les bons partenaires avec qui les développer, en gardant en trame de fond, une réflexion autour de la RSE. 

Comment faire les bons choix d’un point de vue technologique et environnemental ?

Un des autres enjeux trop souvent délaissé mais qui prend de plus en plus d’importance concerne la croissance durable et les stratégies RSE des entreprises. Longtemps portées par les services RH, ces problématiques concernent désormais l’ensemble des métiers, aussi bien marketing, communication que vente ou DSI. Lors du choix des solutions technologiques, il faut donc pouvoir privilégier des outils qui répondent aux besoins de chacun mais qui soient également évolutifs avec une base durable pour ne pas être amené à les remplacer immédiatement.

Une certaine dichotomie s’est en effet créée entre la volonté des entreprises à s’engager dans des démarches RSE mais qui en parallèle n’hésitent pas à tester de nouvelles technologies ultra énergivores ou préfèrent remplacer ce qui ne fonctionne pas plutôt que de le réparer.

Une réelle refonte des modèles économiques d’approvisionnement doit donc s’opérer pour inclure des budgets dédiés au recyclage mais également revoir sa façon de consommer pour privilégier des usages plus respectueux de l’environnement.

Au vu du contexte de pénurie actuel, l'écoconception qui consiste à prendre en compte les enjeux environnementaux et les problématiques RSE à toutes les étapes du cycle de vie d’un produit, semble alors s’imposer comme une alternative de choix. Qu’il s’agisse d’ergonomie, de web design ou encore de stockage, des efforts peuvent être constamment faits pour réduire son impact sur l’environnement.

Pour réussir leur transition numérique, il est donc primordial pour les entreprises de mieux comprendre les sujets du web 3.0 avant de se lancer tête baissée dans l’adoption de ces nouvelles technologies. Il faut également bien veiller à repenser sa façon de travailler en se basant sur le numérique et réfléchir à comment cela va pouvoir impacter les différents métiers. Actuellement, les salariés subissent la transfo digitale et n’ont pas conscience qu’ils doivent en être les instigateurs.

Alors que les technologies évoluent vite et les mentalités plus lentement, il est nécessaire de pouvoir trouver un juste milieu pouvant concilier performance, responsabilité durable et accessibilité pour tous.

Par Manuel Lesaicherre, fondateur de Think Positif