Cette transition se décline dans trois évolutions majeures :

Le stockage de l’énergie, qui permet de mieux équilibrer l’offre et la demande d’électricité, et de rendre des sites totalement autonomes.L’utilisation de véhicules propres, électriques ou à pile à combustible. Ils contribueront à réduire significativement la pollution des villes, dès lors qu’un grand parc de points de charge sera déployé.Une profonde mutation dans l’organisation des réseaux électriques par la décentralisation des lieux de production. Traditionnellement, une centrale thermique ou nucléaire irrigue une région entière, mais demain, ce sont des milliers de sites qui seront équipés d’éoliennes ou de panneaux solaires. Les consommateurs se transforment donc progressivement en producteurs.

Ce changement radical est rendu possible par le développement de l’Internet du très haut débit (fibre optique, 4G). Par une gestion fine de la consommation et du stockage de l’énergie, le smart grid est l’instrument de pilotage de ces nouvelles énergies et de toutes les applications qui en découlent.

Une prise de conscience salutaire… quelque peu freinée par un obstacle financier
La transition est donc en marche. Entreprises et particuliers commencent à changer de comportement, tant dans la manière de produire que de consommer, mais il reste un long chemin à parcourir. Les Français le savent bien. Ils sont 86 %* à penser qu’ils vont devoir modifier leur mode de vie pour s’adapter au changement climatique.

Toutefois, le coût des équipements reste un obstacle qui freine cette dynamique. Tant qu’ils resteront élevés, la population préfèrera la facilité des centrales actuelles (nucléaires, à pétrole, au gaz et au charbon). Cela aussi est en train de changer, grâce aux avancées technologiques qui abaissent drastiquement le prix de revient du kWh ainsi produit. Depuis fin 2014, les prix de l’énergie solaire sont ainsi devenus compétitifs sans subvention dans plus de 30 pays d’Europe du sud, d’Afrique et d’Amérique centrale !

Cette tendance doit se généraliser à l’ensemble des énergies vertes dans un avenir proche, d’autant qu’une taxe carbone verra certainement le jour, rendant les énergies polluantes beaucoup moins économiques !

Sans aucun doute, l’énergie verte est la solution énergétique de demain
Ces innovations, industrielles et technologiques, font de l’autoconsommation une réalité. Ainsi, les réseaux intelligents vont permettre aux appareils domestiques – comme les réfrigérateurs – de s’alimenter sur le réseau électrique pendant les heures creuses et fonctionner en autonomie le reste du temps. Il sera également possible de revendre à un tiers le courant non utilisé et stocké de son véhicule électrique. Ce ne sont que quelques exemples parmi un nombre illimité de nouveaux projets. Nul doute que les Français seront partie prenante : ils seraient 30 % à être d’ores et déjà prêts à changer leur façon de consommer*.

Si l’on se replace dans une perspective mondiale, cette révolution verte arrive selon moi au bon moment, notamment pour les pays en voie de développement. Ils vont ainsi pouvoir accélérer leur croissance sans passer par la phase polluante qu’ont connue les pays occidentaux et sans construire de coûteuses infrastructures électriques, comme ils l’ont fait pour le mobile.

Le déploiement de smart grid sera plus ou moins rapide selon les territoires. La France, quant à elle, devra rattraper le retard accumulé en raison d’un Etat fortement régulateur et peu moteur. Les énergies renouvelables représentent en effet seulement 20 % de la consommation d’électricité du pays, loin derrière les 40 % visés d’ici à 2030.

Mais la COP21 devrait bousculer le système en place, grâce à des mesures concrètes ; les populations veulent massivement que les gouvernements s’engagent et agissent. 42 %* des Français attendent des mesures concrètes qui permettraient de faire évoluer les comportements individuels. Cette volonté de mutation s’accentue lors de phénomènes conjoncturels, comme par exemple, la révélation des niveaux inquiétants de pollution des moteurs diesel d’une célèbre marque automobile.

Le changement de comportement doit être soutenu par l’évolution réglementaire en faveur des énergies renouvelables afin d’accompagner les entrepreneurs dans leur volonté de changer le monde. Espérons que les Etats tiendront leurs promesses et que d’importantes mesures seront prises lors de la COP21 pour mettre le développement durable au cœur notre évolution.

* Etude Ifop pour COP21 menée en septembre 2015 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française.

Par Gilles Roland, dirigeant fondateur du groupe Active’Invest, est passionné par cette troisième révolution industrielle qui transforme sous nos yeux, et pour le bien de tous, le monde que nous connaissons.