Dans une organisation classique, la conduite d’un projet est linéaire : chaque métier de l’entreprise est impliqué séparément, l’un après l’autre, au fur et à mesure de la complétion des différentes étapes, avec le minimum de communication entre les collaborateurs.

Avec le management par projet, la transversalité et la simultanéité s’invitent : une équipe aux profils multiples (marketing, technique, finance, etc.) est constituée et, ensemble, ils associent leurs compétences, partagent leurs connaissances, comprennent et prennent en compte leurs contraintes respectives, etc. pour arriver plus facilement et plus rapidement à un produit fini.

Tout l’avantage du processus est là : réorganiser et décloisonner pour gagner en agilité. Car en travaillant tous services confondus, des allers-retours chronophages et inutiles sont épargnés, les tests produits s’effectuent directement en parallèle de la création, les risques d’échec sont considérablement réduits.

Mais ce n’est pas tout. Le management par projet permet également de créer une dynamique dans l’entreprise, une effervescence source de motivation et de sentiment d’appartenance pour les collaborateurs. Et en effet, tous les facteurs de la fidélisation des talents – ou presque – s’y retrouvent :

- « Mon travail est utile »
Au sein d’un groupe pluridisciplinaire, le collaborateur fait partie d’un tout. En contact direct et quotidien avec ses collègues d’autres services, il est plus à même de comprendre ce qu’ils attendent de lui, et surtout pourquoi. Valorisé dans sa tâche, il est plus motivé à l’accomplir, plus consciencieux, et plus engagé dans la réussite du projet commun.

- « Mon travail est reconnu »
Intégrer une équipe projet confère au collaborateur la satisfaction d’avoir été choisi, la preuve d’une confiance accordée. C’est également pour lui synonyme d’une certaine visibilité auprès de ses pairs et des managers de l’entreprise. La reconnaissance entre services est par ailleurs améliorée, brisant les clichés et les a priori négatifs qui peuvent exister, et facilitant davantage encore les échanges.

- « Mon travail m’offre plus d’autonomie »
Ici, la hiérarchie pure et dure s’efface. Le management n’est plus centré sur la fonction du collaborateur, mais sur sa participation à la réussite d’un projet. Avec comme mot d’ordre : champ libre à la créativité. Le collaborateur doit toujours reporter à son N+1, bien sûr, et un contrôle est appliqué par le chef de projet également ; mais une certaine autonomie d’organisation est laissée à la discrétion des salariés, afin d’instaurer un cadre plus propice à l’efficacité et à l’innovation.

- « Mon travail me permet de me développer »
Avancer par projet, c’est également s’enrichir de nouveaux contacts et, surtout, de nouvelles connaissances. Cela implique en effet la confrontation interdisciplinaire de concepts et de points de vue, qui incitent les différentes parties prenantes à s’investir dans des sujets qui ne sont originellement pas les leurs – un expert en marketing pourra ainsi donner son avis sur les aspects techniques d’un projet, un développeur d’applications mobiles sur des fonctionnalités à valoriser face aux clients, etc. ; et à l’inverse, à se mettre au niveau de leurs interlocuteurs afin de leur rendre accessible leur propre expertise.

- « Mon travail m’ouvre des voies vers d’autres horizons »
Un projet transversal est un des meilleurs moyens de découvrir tous les métiers de l’entreprise et de susciter des vocations. Les aspirations et les compétences se manifestent alors, sources de mobilités internes. Par ailleurs, passer d’un projet à un autre peut permettre de casser l’effet "routine" de l’entreprise classique, mal supporté par les collaborateurs atteints de bougeotte chronique.

Le management par projet ne permet pas seulement à l’entreprise de mettre en place des processus plus efficaces et plus rentables. Il offre au collaborateur un environnement de travail qui donne un sens à son engagement. Avec un effet démultiplicateur sur sa motivation, et donc sur les chances de réussite du projet.

Par Emmanuel Stanislas, fondateur de Clémentine