22000 postes vacants en 2022 par manque de candidats. 60% des entreprises rencontrant des difficultés à recruter contre 33% en 2017. Tous les chiffres convergent et confirment l’enjeu critique que représente l’humain dans le secteur transport-logistique. Face à ce défi, les entreprises cherchent des leviers pour attirer de nouvelles recrues, fidéliser leurs équipes, voire former elles-mêmes les compétences dont elles auront besoin demain.

Redevenir attractif

L’enjeu ? Restaurer l’attractivité du secteur, redonner envie d’exercer l’un de ses métiers. Il est en effet pénalisé par une image de dureté des conditions de travail. Le développement accéléré du e-commerce depuis la crise Covid a accru le nombre de livraisons à assurer. Dans le même temps, les consommateurs sont devenus plus exigeants. En réponse, les marques ont multiplié les promesses, notamment en jouant sur des engagements de délais d’acheminement très courts. La période est aussi marquée par un nombre de départs en retraite en augmentation.

Cela a pour conséquences une pression accrue sur les équipes, avec des cadences soutenues et des plages horaires de travail qui s’élargissent. La transformation digitale, quant à elle, bouscule les besoins en compétences, en faisant apparaître de nouveaux métiers.

Robotisation, automatisation, digitalisation

Pour apporter des réponses aux équipes, les logisticiens et transporteurs regardent activement les apports de la robotisation et de l’automatisation. Ces processus peuvent être appliqués aussi bien au niveau de l’entreposage et du stockage que de la préparation de commandes. Ils servent à limiter les déplacements sur les sites et l’impact physique des activités sur les collaborateurs.

Les solutions digitales sont également explorées. L’objectif est de mettre en place de nouvelles interfaces de travail et des modules d’intelligence artificielle ; l’enjeu est ici de faire gagner du temps aux équipes pour qu’elles puissent se consacrer à des tâches plus intéressantes, plus valorisantes et à plus forte valeur ajoutée pour l’entreprise.

Sur ces deux axes, les offreurs de solutions multiplient les innovations. Par exemple, IER propose la solution d’identification et de localisation automatique IER Track & Trace qui permet d’intervenir à toutes les étapes de la chaîne en exploitant les RFID, IoT, codes à barre, wirepas, etc. Wanzl fabrique des chariots libre-service entièrement configurables grâce à une série complète d’accessoires fonctionnant sur batterie (intégration de PC, PDA, scanner, d’une cinquième roue motrice…) et qui aident à minimiser les TMS. Ou encore,CMS Automatisme qui a mis au point le robot mobile IWI pour exécuter les tâches à faible valeur ajoutée et rendre le flux logistique de production autonome.

La clé est dans le partage

Le partage d’informations et de bonnes pratiques est un autre levier qui permet d’agir vite et efficacement. En éclairant la valeur ajoutée apportée par telle ou telle approche, celui-ci aide les dirigeants à procéder aux arbitrages et à prendre des décisions, leur faisant gagner un temps précieux.

Les acteurs associatifs, comme l’ACUTA (Association des Chargeurs et Utilisateurs de Transport en Alsace), l’AFRSCM (Association Francophone de Supply Chain Management), l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret) ou encore l'Union TLF Est, créent des événements et des temps de networking. Même engagement du côté des pôles de compétitivité du Grand Est avec, par exemple au sein du pôle Véhicule du Futur, des points d’étape réguliers faits sur des questions RH pour les membres du pôle dans le cadre du GT “Prévisionnels et Logistique”.

Des événement comme Euro Supply Chain sont d’autres temps forts pour identifier des pistes d’actions concrètes et engager des contacts pour avancer vite ensuite. Avec la mise en avant de témoignages, ils éclairent sur l’impact des approches déployées sur le terrain.

Le 11 juin, le retour d’expérience de U Logistique sera évoqué lors de la plénière dédiée au sujet RH avec l’intervention d’Aude Raymond, Responsable Ressources Humaines. Elle évoquera notamment la question de la promotion interne, très chère au groupe, ainsi que les réflexions menées autour de leur marque employeur, de l'intégration des jeunes et de la qualité de vie au travail. À ses côtés interviendront Samya Bellhari-Trahin (Responsable Ergonomie, Qualité de vie au travail, Maintien dans l’emploi chez GXO), Marien Gosset (Délégué Régional Grand Est, AFT Grand Est) et Marie-Christine Weiss (DRH, Rhenus Logistics Alsace), qui donneront les clés pour fidéliser, soulager et faire évoluer l’humain au cœur des métiers logistiques.

Le défi de l’Humain est colossal mais des solutions existent. S’informer, réseauter, ou encore partager avec ses pairs est nécessaire pour mettre sa situation en perspective et identifier de nouveaux moyens à actionner afin d’accompagner l’Humain au cœur des métiers logistiques. Les évolutions des dernières années ont été nombreuses, tant sur le plan technologique que managérial ; à chaque acteur de s’en emparer dorénavant.

Par Laurent Grain, directeur général du Parc Expo de Mulhouse

Plus d’informations sur : www.eurosupplychain.fr