La défragmentation pour une meilleure gestion des données
Si les nouvelles technologies suscitent beaucoup de débats, une chose est sûre : la donnée est – et restera – la clé de l’activité numérique. En 2020, on estime que 1.7 Mo de données ont été générées chaque seconde. Selon les chercheurs IDC, la data sphère mondiale, c’est-à-dire la quantité d’informations créées à travers le monde, capturées, ou répliquées, passera de 33 zettaoctets (ZB) en 2018 à 175 zettaoctets en 2025.
La quantité de données est telle que, d’après l'analyste Gartner, le défi pour les entreprises est de suivre le rythme effréné de création d’information qui leur permet de se développer et de faire la différence sur le marché. En outre, elles ont besoin d'une vitesse et d'une échelle d'analyse toujours plus élevées, tant pour traiter les informations que pour accéder à l'innovation.
Néanmoins, reconnaître qu’il est nécessaire d’obtenir le maximum de données rapidement n'est qu'un point de départ. Les entreprises qui souhaitent réellement tirer le meilleur parti des données, aussi bien aujourd'hui qu'à l'avenir, devront créer une approche nuancée de la collecte, de l'analyse et de l'exploitation des données.
Lutter contre les silos de données
Si les chefs d'entreprise reconnaissent la valeur des données, ils n’ont pas toujours conscience de l’importance d'analyser les bonnes informations au bon moment. Il existe notamment un manque de réflexion sur la manière dont les données peuvent être utilisées à bon escient par différentes personnes ou départements au sein de l’entreprise.
Selon Gartner, trop d’entreprises gèrent le traitement et l’analyse des données de manière individuelle. Cette façon de travailler isolée implique une utilisation en silo des données. Elles ne sont prescrites que dans un but précis comme la compréhension des résultats commerciaux régionaux par exemple.
Ce type d'analyse des données a un but utile bien entendu. Mais qu'en est-il si l'entreprise veut aller au-delà ? Et si l'équipe financière veut comparer ces chiffres de vente régionaux avec ceux d'autres pays ? Et si l'équipe marketing veut prendre cette analyse régionale comparative et étudier comment elle peut vendre des produits par le biais d'offres attrayantes ?
Lorsque les données sont cloisonnées, il devient difficile d’établir des relations plus profondes entre les différents départements d’une même organisation. Cette incapacité à collaborer nuit à la croissance de l'entreprise. Les données étant la clé de la création d'un avantage concurrentiel, la prolifération des cloisonnements d'informations est une voie directe vers l'échec.
Rendre l’information accessible à tous
Les organisations qui veulent tirer le meilleur parti de la quantité toujours croissante d'informations doivent restructurer la manière dont elles exploitent leurs connaissances. Pour y parvenir, la plupart des organisations vont devoir changer radicalement d'état d'esprit, élargir les horizons et surtout rompre avec le cloisonnement existant entre les départements afin que les données soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin, à tout moment.
En disposant d’une politique efficace de gestions des données, les entreprises doivent également gérer la manière dont ces informations sont stockées et sauvegardées. Il s’agit d’une approche essentielle pour toute organisation qui souhaite utiliser ses informations de manière sûre et contrôlable. Ces considérations font partie des enjeux principaux de l’entreprise. Les exigences réglementaires internationales et locales strictes, comme le règlement général sur la protection des données (RGPD), s'accompagnent d'un risque de sanctions financières sévères, qui implique que chaque employé soit en mesure de gérer les données de son entreprise de manière sûre.
Mais que faire si l’entreprise désire aller plus loin ? Si celle-ci souhaite utiliser ces données pour la mise en œuvre de collaborations interentreprises qui donneront un avantage concurrentiel ? Pour un objectif sur le long terme, il est nécessaire de se concentrer sur la façon dont les données sont rassemblées, présentées et contextualisées, afin que les informations créées soient utiles non seulement aujourd'hui, mais aussi demain. C’est seulement en mettant en place un environnement favorable et maîtrisé, par un analyste par exemple, que les données seront accessibles à différents niveaux de l’entreprise, bien plus facilement que par le passé.
Adopter une vision plus approfondie
Les sources de données vont continuer de se multiplier. Selon le cabinet d'études IDC, l'émergence de l'Internet des objets contribue déjà à une croissance significative du marché des dépenses technologiques. D'ici cinq à dix ans, les nouvelles technologies telles que la robotique, l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle se développeront pour représenter plus de 25 % des dépenses informatiques.
Compte tenu de cette croissance, le moment est venu de réfléchir à la manière dont chaque organisation recueille, présente et contextualise ses informations. Il est nécessaire de faire passer la gestion des données au premier plan des priorités de l’entreprise.
L'objectif doit être de créer une approche homogène des données où tout utilisateur authentifié peut se référer à une interface unique pour accéder à toutes les informations de l'entreprise. Grâce à ce type d’interface, le responsable marketing, par exemple, peut facilement établir une comparaison interrégionale des chiffres de vente pour comprendre comment les différents produits se vendent le mieux dans des zones spécifiques.
De plus, il pourra s'appuyer sur des sources d'information disparates - qu'il s'agisse de l'opinion établie sur les réseaux sociaux ou des tendances générales du secteur - pour comprendre les raisons de ces résultats commerciaux et la manière dont l'entreprise peut exploiter ces variations pour générer de nouveaux revenus.
En résumé, pour atteindre un niveau supérieur de gestion des données, il convient d’élever le niveau de traitement des données sans que les utilisateurs n’aient à s’inquiéter des aspects de protection tels que la sauvegarde et la restauration. Cette nouvelle approche crée une version unique où les collaborateurs peuvent avoir facilement accès aux données dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin – leur permettant de produire de nouvelles informations précieuses pour l'entreprise ainsi que pour ses clients. C’est en mettant en place cette idée de défragmentation des données, mais également la façon de penser, que les entreprises obtiendront la vision « data first » nécessaire à leur développement.
Par Frédéric Lemaire, Directeur France de Cohesity
La rédaction
Le service Rédaction a pour mission de sélectionner et de publier chaque jour des contenus pertinents pour nos lecteurs internautes à partir d’une veille approfondie des communiqués de presse pour alimenter les rubriques actualité économiques, actualités d’entreprises, études ou encore actualités sectorielles. Pour échanger avec notre service Rédaction web et nous faire part de vos actualités, contactez-nous sur redaction@gpomag.fr
Dernier de La rédaction
- Une entreprise française sur trois a déjà investi dans l’IA générative dans le cadre de ses activités
- Innovations et bonnes pratiques : deux leviers pour relever le défi RH dans le transport et la logistique
- Du burnout parental au burnout au travail, il n’y a qu’un pas
- Absentéisme : un enjeu financier, mais pas seulement
- L’IA et le futur du travail : Entre enthousiasme et inquiétudes