Espaces de travail flexibles : tendances et perspectives
La pandémie a conduit les entreprises de toutes tailles à repenser leurs stratégies immobilières et à permettre le travail en mode hybride. Dans ce contexte, les salariés cherchent de nouvelles façons de travailler et exigent davantage d'agilité dans le choix de leur lieu de travail. Une nouvelle approche de « space-as-a-service » semble émerger.
Dans son nouveau rapport d’études du marché français, le spécialiste mondial du Flex market, The Instant Group analyse les tendances du marché en 2021 et livre les perspectives pour 2022.
Globalement, les chiffres clés du marché entre 2020 et 2021 sont :
✓ Demandes d’espaces de travail flexibles : + 23 %
✓ Offre disponible des espaces de travail flexibles : + 3 %. Paris représente 32 % du total de l’offre.
✓ Nombre de postes de travail par transaction : + 87 %
✓ Durée des contrats : + 64 %
Désormais, les entreprises ont une vision plus précise de l'impact du travail à distance sur leurs activités. L'amélioration de la situation économique en France leur procure en outre, la confiance nécessaire pour concrétiser leurs projets immobiliers.
- En 2021, la France reste le 2ème marché des espaces de travail flexibles en Europe, après le Royaume-Uni
« Certes la France est le 2ème marché des espaces de travail flexible en Europe, mais elle reste encore loin derrière le Royaume-Uni (rapport de 1 à 4). Ceci nous amène à prédire une évolution plus importante de l’offre afin de répondre à la demande croissante et aux nouvelles habitudes de travail », déclare Steven Khoury, Directeur EMEA de The Instant Group.
La reprise est bien là, boostée par les start-ups technologiques et la guerre des talents
Après le gel du marché des espaces flexibles dans de nombreux pays européens, dont la France, 2021 témoigne clairement d’une reprise de la demande. En France, ce redémarrage a dépassé celui des pays voisins avec une demande supérieure aux niveaux pré-Covid en 2021 (+ 1 %), tandis que les pays comme l'Allemagne (- 1 %) et le Royaume-Uni (- 15 %) essaient encore de regagner du terrain.
En 2021 l'écosystème tech français a fait un pas de géant avec des entreprises françaises à la croissance la plus rapide en Europe.
- Cet essor fulgurant des start-ups a généré une hausse de la demande d'espaces flexibles de 9 % pour 1 ou 2 postes de travail en 2021 par rapport à 2020. Cette taille spécifique de la demande d’espace a représenté 50 % de la demande totale tout au long de 2021.
Le nombre croissant de grandes entreprises qui optent pour des espaces flexibles booste également le marché. Améliorer le bien-être des salariés et attirer les talents passent désormais par les lieux de travail qui deviennent des facteurs clés du recrutement et des RH.
La demande d’espaces de travail flexibles de la part des entreprises du secteur de la technologie a augmenté de 200 % au cours de la seconde moitié de 2021 par rapport au premier semestre et devrait continuer à progresser tout au long de 2022.
Nouvelle attractivité pour la capitale et essor des régions
Paris a longtemps été le coeur de l’espace de travail flexible en France, mais la pandémie commence à changer la donne.
Même si la demande en Région parisienne est en hausse, elle est tout de même 12 % inférieure aux taux « pré-pandémie ».
- La région parisienne représentait 57 % de la demande totale avant la pandémie, mais sa part a chuté à 50 % en 2021, et cette diminution devrait se poursuivre en 2022.
Les entreprises ont tendance à délocaliser leurs pôles d’activité situés en périphérie de Paris (comme par exemple à La Défense) vers des sites au centre de Paris pour se rapprocher des réseaux ferroviaires les reliant aux régions.
- La demande d’espaces de bureaux flexibles dans le centre de Paris a augmenté de 20 % entre 2020 et 2021, alors que le quartier de La Défense a subi une baisse de 8 % au cours de la même période.
De nombreuses entreprises optent pour des bureaux en plein centre de Paris, à taille réduite pour limiter les coûts. Ces bureaux constituent une sorte de « base » pour les réunions et les collaborations, permettant la rotation des équipes et l’accès facile aux régions grâce à la proximité des gares. Ainsi, en 2021, les grandes villes de région ont connu des niveaux de demande bien supérieurs à ceux de 2019, en particulier celles se situant à moins de 2 heures de train de la capitale.
- Bordeaux a connu une hausse record de 40 % de la demande entre 2020 et 2021. Lyon reste le deuxième pôle d’affaires de France, et son attractivité devrait encore augmenter.
Réunir les 4 éléments du travail hybride
Le groupe de réflexion sur l’immobilier d’entreprise agile, ACT2, interroge régulièrement plus de 75 professionnels de l’immobilier d’entreprise, du facility management et des RH dans le monde (dont 5 sont français).
Réalisée entre septembre et novembre 2021, le dernier volet de cette étude qualitative met en lumière l’importance et le bénéfice de faire fonctionner à l’unisson le facteur humain, l’espace physique, le digital et la stratégie de développement durable au sein de l’espace de travail.
1. Le facteur humain
La rétention des salariés est l'une des principales raisons pour initier des changements liés aux modes et aux espaces de travail. Des investissements à long terme ne peuvent être réalisés tant que les entreprises n'ont pas déterminé leur stratégie de retour au bureau.
- Plus de 90 % des entreprises ayant une approche traditionnelle en matière de lieu de travail s'attendent à être confrontées à un « très grand défi » lié à la fluctuation de la demande des salariés.
- 83 % des grands groupes industriels interrogés privilégient une plus grande proportion d’espaces de collaboration dans leur futurs bureaux avec un mix 50-50 pour les environnements formels et informels.
2. Le digital
Les professionnels de l’IT, des ressources humaines et de l’immobilier d’entreprise doivent unir leurs efforts pour proposer des investissements visant à améliorer l'expérience du travail hybride et l'engagement des salariés.
3. L’espace physique
La réduction de l’espace demeure un sujet crucial pour les entreprises. Elles cherchent à réduire leur empreinte immobilière globale afin de créer une plus grande agilité tout en proposant plus de choix de lieux de travail et des espaces plus qualitatifs.
4. Le développement durable
Les entreprises considèrent l’immobilier comme un élément crucial de leur programme de développement durable. Elles sont prêtes à investir 20 à 25 % de plus pour un bâtiment écologique et à faire appel à des fournisseurs locaux.
« La bonne réussite d’une stratégie immobilière et le redéploiement des espaces de travail devra réunir les 4 piliers du travail hybride. On constate aujourd’hui que les entreprises passent à l’action et enclenchent désormais la mise en oeuvre de leur nouvelle stratégie », précise Steven Khoury.
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