Les DSI, grands stratèges de la crise

Ils ont été la clé de voûte de la résistance des entreprises pendant la crise inédite qui continue de bouleverser l’économie : les DSI - ou CIO - ont joué et jouent encore un rôle crucial pour gérer les situations de confinement puis de déconfinement dans le monde entier.

Les actions menées lors de la crise ont été non seulement essentielles, mais d’un engagement sans pareil. Le recours massif au télétravail, organisé dans l’urgence la plus totale, a propulsé les DSI en maîtres d’œuvre de la résilience des entreprises.

Quel que soit le secteur d’activité de l’entreprise pour laquelle il œuvre (énergie et utilities, services, assurance, banque, immobilier, transport, distribution, industries, tourisme, secteur public, télécoms et médias, ou encore biens de consommation), le DSI a agi tel un véritable stratège dont les actions ont permis à l’entreprise de gérer la situation et de ne pas sombrer dans le chaos ou l’incertitude. Ce sont ainsi non seulement les exigences des utilisateurs, mais aussi des directions générale, financière et bien entendu ressources humaines, qui s’en trouvent renforcées.

Des investissements à renforcer

L’intégration numérique est un enjeu majeur. Les directeurs généraux et financiers ne doivent donc pas hésiter : il faut à tout prix renforcer les investissements sur la fonction de DSI qui retrouve ses lettres de noblesse. Trop longtemps cantonnés à un rôle support, les CIO ne sont pas un coût mais un catalyseur d’investissements stratégiques : ils permettent à la fois de répondre aux exigences des utilisateurs (en interne comme en externe au niveau des clients et des fournisseurs), d’assurer un traitement optimal des données, mais aussi d’optimiser le travail des collaborateurs de l’entreprise, et ce, à chaque niveau, sur site ou à distance.

Certes, toutes les entreprises vont être confrontées à des soucis de financement et de besoin en fonds de roulement ; leur capacité à gérer les flux financiers a été mise à mal, ce que l’État a tenté de pallier en leur octroyant des prêts. Au quotidien, celles-ci doivent continuer à investir à l’échelle de l’organisation, et tout particulièrement au niveau de l’enjeu crucial qu’est l’intégration numérique, tant en matière de traitement des données que d’interactions avec clients et fournisseurs.

Dans ce contexte, il est également primordial de faire en sorte que les outils soient mieux utilisés. Il est nécessaire d’accompagner les utilisateurs dans leurs usages, qu’il s’agisse du partage de documents, du collaboratif, d’organisation de conférences vidéo ou encore de gestion des équipes à distance. Les outils suscitent ainsi de nouveaux fonctionnements qu’il est indispensable d’encadrer, tant pour des raisons de sécurité que d’agilité de l’entreprise. Ces derniers doivent être mis au service de la productivité tout en protégeant les utilisateurs des cyberattaques, toujours plus sophistiquées.

Une transition digitale à accélérer

La gestion de crise ne s’improvise pas. Et la fin du confinement ne marque pas l’arrêt de l’investissement exemplaire des DSI. Chacun à leur manière ont su gérer le retour progressif des salariés sur site tout en leur permettant d’ancrer le télétravail dans leur nouveau mode de fonctionnement. Ils ont prouvé par leur engagement et abnégation que la transition digitale n’est pas terminée : il est nécessaire de la poursuivre, voire de l’accélérer et d’imaginer ainsi de nouvelles possibilités pour les métiers de l’entreprise.

On le voit bien avec le développement du DevOps : le DSI est là pour réaliser les attentes des métiers, dans une logique de co-construction avec les clients internes. Il a donc tout à gagner à travailler en alignement avec le directeur financier ou CFO (“Chief Financial Officer”). C’est ensemble qu’ils pourront tirer les bons enseignements de la crise et propulser l’entreprise dans une nouvelle ère, où rien ne pourra plus les ébranler.

Quand on est performant, en effet, et qu’on choisit d’être accompagné par des partenaires de qualité, on ne souffre pas de la crise : les DSI viennent de nous le prouver par l’exemple.

Par Richard Ramos, Directeur Général d’Insight