Source de productivité, cette mobilité est devenue une priorité des entreprises : 83% d’entre elles considérant la mise en place d’un réseau mobile comme urgente, selon Aberdeen Group (2). D’ailleurs, dans la réalité, le nombre de travailleurs nomades ne cesse d’augmenter et atteindra en 2015 plus du tiers de la population active, soit 1,3 milliards dans le monde (3).

Mais ce fort engouement actuel pour la mobilité ne doit pas cacher la réalité d’un marché émergent – celui de l’impression en mobilité, c’est-à-dire la capacité à imprimer des documents en situation de mobilité. Plutôt que de mettre en relief des besoins réels, certains discours marketing suscitent des envies, souvent peu justifiables à l’échelle d’une entreprise, de surcroît dans un contexte de crise économique.

A mon sens, il existe aujourd’hui trois besoins ou trois typologies d’usage dans les entreprises, dont un seul repose sur une réalité mobile tangible.

En premier lieu, l’expression « impression en mobilité » traduit le besoin d’imprimer tout document depuis tout terminal, qu’il soit mobile ou non (PC, smartphone, tablette, etc.). Avec la démocratisation des technologies sans fil, les imprimantes « Wi-Fi » sont devenues la panacée. Pourtant, elles ne forment pas une réponse correspondant à la réalité des usages mobiles de l’entreprise. En clair, que l’imprimante soit reliée via une connexion Wi-Fi ou filaire, au fond, l’usage reste le même : pour récupérer son impression, il convient d’être sur place ! De plus, en matière d’impression, une connexion filaire garantit une meilleure qualité qu’une connexion Wi-Fi…

La seule véritable impression mobile est expérimentée par des livreurs, des prestataires sur site ou tout professionnel « en déplacement » qui a besoin de remettre un reçu, un bon de livraison ou tout autre document au client qu’il visite. Plusieurs solutions existent aujourd’hui, variant de l’imprimante portable à l’imprimante de reçus (comme celle qu’utilisent des contrôleurs dans les transports en commun) et aux solutions embarquées (imprimante classique matricielle, reliée au système électrique 24V des véhicules de livraison). Ici et seulement ici, l’impression est réalisée en situation de mobilité.

Parallèlement, on parle aussi beaucoup du Cloud. Les données étant accessibles depuis tout lieu, elles deviendraient automatiquement « imprimables » partout… Ceci n’est pas une réalité aujourd’hui : le « Cloud Printing » n’existe encore qu’à l’état de projet. Aucune réalisation concrète n’a vu le jour et d’autres tendances comme le BYOD rendent l’opération plus complexe (4). Pourtant, l’idée de mettre à disposition des points d’impression dans des lieux spécifiques (aéroport, services publics, ...), à la manière des cabines téléphoniques, est séduisante. La plupart des constructeurs y travaillent, nous-mêmes développons actuellement un projet de grande envergure dans un aéroport européen, impliquant de nombreux partenaires, dont bien sûr un opérateur de téléphonie mobile. Si cette solution est sans conteste un axe majeur à développer dans l’avenir, elle n’est pas encore mûre aujourd’hui.

La priorité des entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, reste de connecter en réseau l’ensemble des imprimantes réparties dans leurs différents sites afin de les rendre accessibles par tous leurs agents. Et à chaque usage correspond un mode de connexion spécifique qu’elles doivent étudier avec soin –la simplicité étant le plus souvent la meilleure réponse.


(1) lesnumeriques.com/france-amoureuse-smartphones-tablettes-n27347.html
(2) zdnet.fr/actualites/le-nombre-de-professionnels-mobiles-explose-en-europe-de-l-ouest-39754382.htm
(3) idc.com/getdoc.jsp?containerId=prUS23251912#.UVQ-QVdVWaE
(4) lemagit.fr/technologie/poste-travail/mobilite-poste-travail/2012/05/01/les-complexit-eacute-rsquo-impression-mobile-minent-byod/