Urgence économique : quelles sont les attentes des français vis-à-vis des grands groupes ?
Droit du travail, transition énergétique, éthique des affaires : peut-on tout sacrifier sur l’autel de l’urgence économique ? Si les plans de relance se succèdent, leurs objectifs font-ils consensus aux yeux des Français ? Dans ce contexte, quelles responsabilités les grands groupes doivent-ils endosser ?
C’est pour répondre à ces questions que Pytheas a mené l’enquête avec l’institut de sondage OpinionWay auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgé de 18 ans et plus.
Persuadé que les fintech peuvent contribuer à refonder les liens entre les grands groupes et leurs fournisseurs, sur des bases plus équitables et solidaires, Pytheas a développé Treso2, une plateforme collaborative unique dédiée à l’amélioration du paiement des factures fournisseurs par les grandes entreprises.
Mobilisés face à la crise, les Français attendent plus d’efforts des banques et des grandes entreprises
Dans ce contexte d’urgence économique, les Français sont prêts à faire des sacrifices : si 69 % considèrent qu’ils font déjà des efforts, 41 % estiment qu’ils doivent en faire plus. Ces efforts sont parfois drastiques : près de la moitié des actifs interrogés est prête à reporter une partie de ses congés d’été à plus tard (49 %), cumuler plusieurs emplois (37 %), supprimer un jour férié (36 %) voire réduire leur nombre de jours de congés ou de RTT (30 %).
Toutefois, les efforts qu’ils sont prêts à faire ont une limite : ne pas perdre en pouvoir d’achat. Seuls 18 % des Français seraient prêts à accepter une hausse de la TVA et 12 % à payer plus d’impôts. Les baisses de revenus sont également inenvisageables tant pour les actifs (87 % ne seraient pas prêts à accepter une baisse de salaire, dont 60 % certainement pas) que pour les retraités (94 % ne seraient pas prêts à accepter une baisse de leur pension, dont 67 % certainement pas).
Si les Français reconnaissent les efforts déjà réalisés par les PME-PMI (82 %), les salariés (74 %) et les collectivités locales (72 %), face à la crise, ils attendent surtout davantage d’efforts de la part des banques (80 %) et des grandes entreprises (78 %).
Plans de relance : une occasion de penser l’économie autrement
Les Français souhaitent que la relance de l’économie soit l’occasion de renforcer l’indépendance économique de la France (85 %), de décentraliser et donner plus de pouvoir aux collectivités territoriales en matière économique (77 %) et de développer davantage la responsabilité sociale des grandes entreprise (73 %).
Pour près de trois Français sur quatre (72 %), la relance de l’économie ne se fera pas sans la prise en compte de nouveaux critères comme le bien-être collectif et l’impact environnemental et social des entreprises. Pour eux, les critères économiques traditionnels, comme l’augmentation du PIB, ne peuvent plus être les seuls objectifs des plans de relance.
Respect des délais de paiement, soutien aux entreprises locales, engagement social et environnemental : des attentes fortes pèsent sur les grandes entreprises
Face à la crise, les Français attendent désormais que les grandes entreprises prennent leurs responsabilités : 89 % d’entre eux estiment que c’est le rôle des grandes entreprises d’aider leurs fournisseurs à affronter la crise et 86 % estiment qu’elles devraient établir des relations plus équitables avec eux.
Les Français s’attendent à ce que les grandes entreprises soient également plus scrupuleuses dans le choix de leurs fournisseurs : ils souhaitent qu’elles fassent travailler des fournisseurs locaux (92 %) ou de nationalité française (91 %). Enfin, 88 % des Français aimeraient que les grandes entreprises favorisent des fournisseurs soucieux de leur impact social et environnemental.
Ajoutons que les Français exigent plus de solidarité de la part des grands groupes à l’égard de leurs fournisseurs. Parmi les mesures prioritaires à adopter figurent notamment le raccourcissement des délais de paiement (84 %) et le maintien d’un niveau minimum de commande (85 %).
Les relations fournisseurs : un enjeu de réputation pour les grands groupes pouvant aller jusqu’au boycott
Ce rôle social des entreprises est d’autant plus important que dans la période actuelle, 81 % des Français estiment que les grandes entreprises n’ont pas une conduite exemplaire avec leurs fournisseurs.
Ces mauvais comportements avec les fournisseurs peuvent avoir de nombreuses conséquences négatives pour une entreprise : 87 % des Français auraient une mauvaise image d’une entreprise s’ils apprenaient qu’elle se comportait mal avec ses fournisseurs. 81 % des personnes interrogées réduiraient leur consommation de biens et services de cette marque. 66 % iraient jusqu’au boycott.
Concernant les mesures à prendre en cas de mauvais comportement d’une grande entreprise envers ses fournisseurs, les Français prônent la sévérité. 59% des interviewés estiment qu’une telle entreprise devrait être obligée de rembourser les aides qui lui auraient été versées et 58 % qu’il faudrait supprimer les aides dont elle bénéficie. La moitié d’entre eux (50 %) serait même favorable aux pratiques de “Name and shame” (rendre public le nom de ces entreprises). 44 % considèrent que l’État devrait infliger à ces entreprises des pénalités financières et 40 % qu’il devrait l’exclure des appels d’offres publics.
« L’urgence des plans de relance ne doit pas sonner le glas des nombreuses aspirations à penser l’économie autrement », conclut Ludovic Sarda, président fondateur de Pytheas Capital Advisors. « Dans cette économie du monde d’après, les grandes entreprises ont plus que jamais un rôle à jouer. C’est une attente forte des Français. Plus éthique, responsable et solidaire : un nouveau contrat social est nécessaire entre ces grands groupes et leurs fournisseurs ».
La rédaction
Le service Rédaction a pour mission de sélectionner et de publier chaque jour des contenus pertinents pour nos lecteurs internautes à partir d’une veille approfondie des communiqués de presse pour alimenter les rubriques actualité économiques, actualités d’entreprises, études ou encore actualités sectorielles. Pour échanger avec notre service Rédaction web et nous faire part de vos actualités, contactez-nous sur redaction@gpomag.fr
Dernier de La rédaction
- L’IA et le futur du travail : Entre enthousiasme et inquiétudes
- Entreprises : et si vous arrêtiez le coup de Com' ?
- L’humain est au cœur des réflexions des transporteurs et logisticiens et de la 3ème édition d’Euro Supply Chain
- Basware élargit son offre pour simplifier le traitement des factures et la réconciliation des relevés de facturation
- Congrès/salons Préventica 2024 : Les rendez-vous incontournables de la qualité de vie et des conditions de travail