Travail hybride : les managers sous pression
Depuis 18 mois, les entreprises du monde entier ne cessent de s’adapter aux nouvelles façons de travailler. Après des mois de télétravail imposé, la tendance aujourd’hui est au travail hybride, permettant aux travailleurs de la connaissance de maintenir une partie de la semaine à distance, mais aussi de revenir progressivement sur site.
Chacun peut ainsi recréer le lien social qui aurait pu disparaître pendant toute cette période. Cependant, d’après l’étude « Reworking Work » d’Atlassian, si l’adaptation au télétravail et au travail hybride semblait aisée pour la majorité des actifs, les managers ne se sentent toujours pas à l’aise et s’en inquiètent.
Une confiance forte mais qui s’essouffle progressivement
Lorsque le télétravail a été imposé au printemps 2020, chacun s’inquiétait de sa propre performance, mais également de l’implication de l’ensemble des équipes. Et contre toute attente, la confiance des collaborateurs envers leurs différentes équipes encadrantes a augmenté.
L’étude révèle ainsi qu’en France, 67 % des collaborateurs déclarent avoir confiance en leur entreprise, compte tenu du contexte. Si ces chiffres se confirment au Japon (64 %) et en Allemagne (70 %), ils sont bien plus forts en Inde (84 %). Et si les taux se maintiennent entre 2020 et 2021 dans ces pays, ils ont tendance à s’inverser aux États-Unis : outre-Atlantique, le degré de confiance augmente de 3 %, la faisant ainsi grimper à 76 % en 2021. Même tendance en Australie avec une chute de 8 points : s’ils étaient 80 % à faire confiance à leur entreprise en 2020, ils ne sont plus que 72 % cette année.
Au niveau mondial, même si le degré de confiance est encore fort, il commence à s’essouffler. En effet, en 2021, les équipes opérationnelles se sentent malheureusement moins soutenues par leurs directions lorsqu’il s’agit de les aider à surmonter les défis à long terme du travail à distance. Ainsi, alors qu’ils étaient 82 % en 2020 à avoir confiance en leur équipe de direction locale, ils ne sont plus que 76 % en 2021.
De même, alors que 74 % des collaborateurs déclaraient affirmaient une grande confiance envers leurs managers, et 76 % envers la Direction Générale de leur entreprise, un an plus tard, ils ne sont plus que 70 % à réaffirmer à la fois leur confiance envers l’équipe managériale et envers la Direction Générale.
Des managers qui peinent encore à s’adapter
Tout au long de l’année, les actifs ont continué d’investir dans le confort et l’ergonomie de leurs postes de travail. Si aujourd’hui, ils sont mieux équipés et qu’ils se sentent plus à l’aise, les managers, eux, se sentent dépassés et ne partagent pas encore ce sentiment. Cependant, même s’ils sont conscients de leur difficulté, ils reconnaissent que ce nouveau mode de travail est l’avenir et qu’il est donc fondamental de s’y adapter.
Au cours de ces douze derniers mois, au niveau mondial, ils étaient ainsi 63 % à le reconnaître. Par conséquent, la part des managers favorables à un travail hybride augmente lui aussi. Ainsi, alors qu’ils étaient 36 % en 2020, ils sont aujourd’hui 51 % à le plébisciter. Parmi eux, 18 % restent favorables au présentiel pur, contre 12 % des salariés occupant des fonctions moins élevées.
Enfin, même s’il s’impose et permet à chacun de repenser ses missions et sa façon de travailler, ce nouveau fonctionnement inquiète. En effet, avec cette nouvelle organisation, les managers se posent de nombreuses questions quant à la nature même de leurs missions. Ceux-ci sont sensibles à la valeur qu’ils apportent à leur entreprise, et ont pourtant le sentiment que leurs missions sont de plus en plus commerciales et malheureusement moins attrayantes. Au niveau mondial, ils sont 47 % de managers à l’affirmer, en Inde 68 %, aux USA 59 %, en France 38 %.
« Nous avons tous surmonté les 18 derniers mois, mais il faut désormais viser plus haut. Nul ne détient toutes les réponses, alors expérimentons de nouvelles méthodes de travail et accompagnons nos équipes dans cette période de changement. Cela implique de moins insister sur la gestion de certaines tâches et davantage sur la gestion des personnes. Moins de paroles et plus d'écoute. Maintenir l'accent sur la santé mentale et le bien-être. Les entreprises qui préparent les équipes et les individus à réussir dans le nouveau monde du travail distribué sont les plus susceptibles de réussir. Si nous les aidons à prospérer, l'ensemble de l'organisation prospérera également », a déclaré Dom Price, Work Futurist chez Atlassian.
Méthodologie
L’étude « Reworking Work: Quantitative Research » a été commandée par Atlassian et menée par PaperGiant, avec le soutien de partenaires de recherche internationaux. La méthodologie a utilisé une enquête multilingue en ligne de 15 minutes s’appuyant sur l’enquête de 2020, auprès de 6 192 travailleurs du savoir répartis dans six pays, ayant travaillé à distance au moins une fois durant les 12 derniers mois.
Les Français représentent 1020 des personnes ayant répondu à la recherche quantitative. Les répondants étaient des collaborateurs travaillant 30 heures ou plus par semaine, âgés de 21 à 65 ans, issus d’entreprises de 250 employés ou plus et avaient une ancienneté d’au moins 6 mois.
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