Quel regard portent les dirigeants sur la rémunération variable ?
Comment les dirigeants perçoivent-ils la politique de rémunération variable mise en place au sein de leur société ? Primeum (cabinet de conseil spécialiste de la rémunération variable) et Meteojob (site de recrutement et leader de la technologie Big Data appliquée au recrutement), se sont associés en réalisant un sondage pour répondre à cette question. L’enquête a été menée auprès de 813 répondants.
La rémunération variable, un outil attractif qui retient les bons éléments ?
Les entreprises l’ont bien compris, la rémunération variable est l’un des principaux leviers de motivation. L’enquête Primeum/Meteojob révèle que pour 87 % des dirigeants ce type de rémunération est utile à l’entreprise dans la mesure où les collaborateurs ont besoin d’être motivés pour être performants.
Aussi, ce dispositif de prime apparait alors comme un facteur attractif pour 63 % des répondants. A contrario, 46 % des sondés pensent que la politique de rémunération variable mise en œuvre ne permet pas de retenir les talents au sein de l’entreprise ! Fabien Lucron, Directeur du Développement chez Primeum, indique : « c’est pour pallier cette insuffisance que les entreprises ont besoin d’être accompagnées : l’objectif est double, il s’agit à la fois d’être attractif mais aussi et surtout de savoir retenir les meilleurs éléments et en les motivant au mieux ».
Concernant l’importance des primes dans la motivation des troupes, le sondage indique que la rémunération variable représente entre 0 et 20 % du salaire globale pour plus de 80 % des salariés. Si nous décortiquons un instant ce pourcentage, il s’avère que pour 39% d’entre eux, les primes représentent entre 0 et 10 % de leur rémunération. « Cette fourchette est bien trop faible dans la mesure où cela ne génère pas de changement de comportement. De plus, cela interroge sur le rapport entre l’enjeu et l’effort à fournir. Il faut que la rémunération variable engendre l’adhésion des collaborateurs et qu’elle booste leur motivation », explique Fabien Lucron.
Surprise, la qualité du travail est récompensée !
« L’évolution de la société - avec actuellement 75 % des actifs français qui travaillent dans le secteur tertiaire (source Insee) - fait la part belle au qualitatif qui est valorisé à 41 % dans l’attribution de prime. C’est bien plus que d’autres indicateurs quantitatifs comme par exemple le nombre de nouveaux clients (32 %) ou encore le maintien du portefeuille clients (23 %) », explique Marko Vujasinovic, Président de Meteojob.
Pour Fabien Lucron, la valorisation de la qualité est une véritable tendance de fond, « la valorisation qualitative du travail fait son apparition alors qu’elle était peu utilisée jusque-là et surtout peu appréciée car associée à ce que l’on appelle la « note managériale » dont l’objectivité était difficile à démontrer ». Pour 48 % des sondés, le meilleur système serait d’avoir un variable qui repose à la fois sur le commissionnement et les primes sur objectifs.
La rémunération variable : un système apprécié mais qui reste à améliorer
Marko Vujasinovic rappelle que « l’attractivité est une première étape importante dans le processus de recrutement mais l’étude révèlent que 46 % des répondant pensent que leur politique de rémunération variable ne permet pas de conserver ses talents. Donc l’attractivité de façade n’est pas efficace sur le long terme puisqu’elle ne fidélise pas les salariés ». Fabien Lucron ajoute : « nous pouvons en conclure que le dispositif de rémunération variable mis en place n’est pas assez différenciant ».
Toujours selon Marko Vujasinovic, ce résultat de 46% met en lumière un problème de satisfaction : « au regard de l’enquête, la satisfaction n’est pas totale et à cela s’ajoute que la perte d’un bon élément est très coûteuse pour une entreprise. En effet, la société a capitalisé sur la personne en la formant, travail qu’elle devra refournir après avoir entamé un nouveau processus de recrutement, processus qui s’avère rarement concluant au premier essai ».
Enfin, autre élément important mis en lumière par l’enquête Primeum/Meteojob, une large majorité des personnes interviewées (74 %) voit leur variable évoluer tous les ans. Quand on leur demande si ce rythme les satisfait, il se dessine une part importante d’entre eux qui souhaiterait que le calcul soit réévalué tous les trois ans (35 %). Pour Marko Vujasinovic, « ces résultats traduisent clairement un besoin de stabilité au sein des équipes ».
Un des résultats les plus parlants est que 88 % des personnes interrogées pensent que le système de rémunération variable mériterait d’être amélioré. Pour Fabien Lucron, « Ce constat est assez dur. Le besoin de perfectionnement est clairement identifié mais ils ne savent pas comment réformer et parfaire le système existant ». Il ajoute que « ce chiffre traduit aussi une véritable complexité pour les entreprises car la rémunération variable est un levier de motivation mais elle ne peut pas porter tous les objectifs ! Il est donc important de dégager des priorités et de faire des choix quant à ce que le variable recouvre ».
« En tant que spécialiste de la rémunération variable, nous savons qu’elle est bien plus complexe qu’il n’y parait et la réussite d’un tel dispositif repose sur les outils utilisés ainsi que sur l’expertise apportée », conclut Fabien Lucron.
La rédaction
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