Dans un climat économique morose, le management de transition affiche une santé insolente. D'après le dernier Baromètre de l'AFMDT (Association française du management de transition) portant sur le premier trimestre 2012, l'activité des membres de cette organisation représentative de la profession a bondi de 15% par rapport au premier trimestre 2011. Depuis la création de ce Baromètre il y a un peu plus d'un an, le chiffre d'affaires totalisé par les cabinets membres de l'AFMDT n'a jamais été aussi élevé.

Trois clichés battus en brèche

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce dynamisme n'est pas uniquement lié à la crise qui pousserait les entreprises à faire davantage appel aux managers de transition. « La première raison tient d'abord à un développement structurel de l'activité en France qui poursuit son rattrapage sur les pays anglo-­‐saxons », analyse Pierre van den Broek, président de l'AFMDT. Rappelons qu'au Royaume-­‐Uni, le management de transition pèse en chiffre d'affaires dix fois plus lourd que dans l'Hexagone. Par ailleurs, « le management en mode projet est dans l'air du temps. Faire intervenir un manager quelques mois sur un projet correspond aux besoins des entreprises notamment en période de grande incertitude économique», complète Pierre van den Broek.

Autre tendance qui se confirme, une répartition équilibrée entre les types de mission qui bat en brèche la vision caricaturale du manager de transition focalisé sur la gestion de crise. Cette catégorie ne représente que 22% des contrats. Arrivent en tête les missions liées à la conduite de projet (32%) devant celles de type « management de relais » (26%).
Le Baromètre de l'AFMDT contredit également un autre cliché qui colle à la peau de la profession: les managers de transition n'interviendraient que dans les usines. Or, si l'industrie représente encore la majorité (55%) de l'activité, les services occupent une place croissante (35% contre 31% au premier trimestre 2011). C'est en grande partie grâce à la conquête des bureaux où se déroulent de plus en plus de missions que le métier affiche un dynamisme aussi marqué. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les missions « marketing et commercial » sont passées en un an de 3 à 11%. A noter aussi une progression significative des missions de présidence/direction générale (10 à 14%) et de direction industrielle (15 à 22%). Inversement, les contrats d'intervention dans les systèmes d'information ou les ressources humaines sont en retrait.

Des prévisions optimistes

Toutes ces évolutions n'ont pas eu d'impacts significatifs sur l'évolution du prix moyen facturé par jour. Entre début 2011 et début 2012, il n'a pratiquement pas varié : de 1145 à 1151 euros HT. Dans les prochains mois, « compte tenus de nos niveaux de commandes, l'activité devrait continuer à progresser », prévoit Pierre van den Broek. L'année 2012 pourrait donc être dans la lignée des résultats enregistrés au premier trimestre : en nette hausse par rapport à 2011.

e baromètre du Management de Transition
Méthodologie : Chaque trimestre, chacun des cabinets membres de l'AFMDT transmet à un cabinet spécialisé, les informations suivantes relatives à la période considérée :
• Nombre de missions démarrées
• Chiffre d'Affaires facturé
• Taux journalier moyen hors taxes des missions signées
• Durée moyenne des missions terminées
• Nombre de missions signées se déroulant à l'international
• Segmentation par type de mission, par secteur d'activité et pas domaines d'intervention
Les données sont traitées confidentiellement et restituées de manière consolidées.