S’engager pour un monde plus durable : un défi pour les PME
Si l’engagement social, sociétal et environnemental est un impératif pour toutes les entreprises, la mise en œuvre peut s’avérer complexe. Ainsi, passer de la conviction à l’opérationnel a un coût (humain, financier, social et entrepreneurial) et les entreprises, et tout particulièrement les PME, ont besoin de soutien.
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde », disait Gandhi. Cette citation célèbre s’applique aussi au monde de l’entreprise. C’est aux acteurs professionnels de prendre leurs responsabilités face aux nombreux défis environnementaux, sociaux, sociétaux et économiques qui se présentent.
Le prix de l’engagement
Inscription de la raison d’être dans les statuts de l’entreprise, mise en place d’actions concrètes en faveur de l’environnement, création de formations, accueil de collaborateurs en réinsertion… Les leviers d’engagements ne manquent pas. Les dirigeants devraient guider le développement économique de l’entreprise, quitte à parfois décliner des marchés incompatibles avec ses valeurs et ses engagements durables, nécessaires à un avenir collectif. Ne devrions-nous pas également nous tourner uniquement vers des investisseurs qui partagent la même conception du monde économique et environnemental ? N’est-il pas temps d'accorder notre capital à nos ambitions RSE ?
Décider d’agir est un premier pas. Pouvoir mettre en place ses ambitions responsables est une autre histoire… Prenons comme exemple le label international B-Corp1 : seules 200 entreprises françaises le possèdent actuellement. Pourquoi ?
Ce label, comme tant d’autres, implique d’embarquer toutes les parties prenantes (collaborateurs, fournisseurs, clients…). Si les entreprises de la mobilité durable, ont un devoir de capitaine de route pour ouvrir des voies vers une autre manière de construire et de croître, elles doivent également sensibiliser et associer leurs équipes ainsi que tout leur écosystème dans ce nouveau virage… Un grand tour se gagne en équipe !
D’un point de vue économique, cet engagement a aussi un coût significatif. Même en étant convaincu que l’inaction coûterait beaucoup plus cher à notre planète… Les PME sont-elles suffisamment accompagnées pour investir dans un tel dispositif ?
Comment soutenir les PME
Pour intensifier les efforts et inciter celles et ceux qui ne se sont pas (encore) lancés dans ces démarches, les PME engagées ont besoin de soutien. Elles n’ont ni les moyens ni toujours les compétences que peuvent mobiliser les grands groupes. Le soutien des instances politiques et des collectivités locales peut, par exemple lors de l’octroi de marchés publics, faire la différence en encourageant les démarches les plus vertueuses.
Les actions RSE sont prises en compte il est vrai dans les appels d'offres, mais sans réelle mesure de l’impact. D’autres pistes sont à envisager pour aller plus loin et acter le changement : une imposition favorable pour les entreprises vertueuses socialement et écologiquement ? Des aides et subventions conditionnées à un impact positif ? La mutualisation des moyens d’actions à l’échelle de filières ou de fédérations professionnelles ?
D’autant que la mesure de l’impact des entreprises est bel et bien possible. Normes ISO et label B-Corp permettent notamment de structurer les activités et les process et de rendre l’engagement et les convictions opérationnels. C’est un cheminement, parfois long pour les entreprises, et difficile à mettre en œuvre mais qui permet d’assurer la viabilité et la fiabilité des données RSE.
Ne soyons pas naïfs, notre activité n’est pas tout à fait neutre mais nous nous devons d’agir pour qu’elle soit durable. Nous devons aujourd’hui, sortir des actions ponctuelles ou de compensations et réellement repenser notre modèle pour que le partage des responsabilités et des actions s’opère entre le politique, l’économique, l’associatif, l’académique, l’entrepreneuriat et l’individuel.
Chacun à son échelle a un rôle à jouer pour aller vers un nouveau modèle français, un équilibre de croissance raisonnée, frugale et durable. Le temps des bonnes consciences n’est plus, le temps de l’action collective est venu. Nous n’avons plus le temps d’attendre, initions ce mouvement ensemble.
Par Vincent Monatte, directeur général du groupe Vélogik
1 B-Corp est une certification octroyée aux sociétés commerciales (à but lucratif) répondant à des exigences sociétales et environnementales, de gouvernance ainsi que de transparence envers le public. Cette dénomination est une abréviation de « Benefit Corporation », désignant une société reconnue pour avoir des effets bénéfiques sur le monde, tout en étant rentable.
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