Au moment du lancement d'un projet à fort impact ou lors d'une crise, l'entreprise ne dispose pas nécessairement des ressources internes pour mener à bien ces dossiers stratégiques. Elle doit donc aller puiser à l'extérieur des talents d'exception. On parle alors de management de transition. Un concept déjà ancien mais auquel pourtant le dirigeant ne pense pas toujours.

C'est pourtant la grande tendance du moment. Selon la Fédération nationale du management de transition (www.fnmt.fr), le chiffre d'affaires de la profession a progressé en 2012 de 14% et tous les indicateurs sont au vert, et ce, malgré la crise ou finalement sans doute, grâce à la crise.

Atouts du management de transition
Le dirigeant a enfin face à lui un expert, immédiatement disponible et parfaitement opérationnel. Celui-ci va pouvoir l'aider à faire face à des situations exceptionnelles et urgentes : ouverture d'une filiale pays, lancement de produits, fusion ou acquisition, restructuration, optimisation de la trésorerie, gestion de crise, amélioration de process industriels, entrée en bourse, etc.

On l'aura compris, le management de transition est bien plus qu'une simple mission d'intérim. Le champ des responsabilités ainsi que les profils recherchés sont d'ailleurs très différents. Le manager de transition est volontairement « surdimensionné » par rapport à la mission confiée.

Grâce à ses compétences et à ses connaissances, il est non seulement quasi immédiatement productif, mais il permet aussi de maximiser les chances de succès du projet.

Son indépendance lui offre de surcroît une réelle liberté d'action et de prise de parole dans l'entreprise et surtout, une grande objectivité face aux réalités rencontrées et aux changements à mener. De plus, n'ayant pas la volonté de faire carrière, il ne constitue en aucun cas une menace pour les équipes en place. Une fois acceptée l'idée de confier une mission stratégique et d'envergure à une compétence externe, l'apport du manager de transition est généralement très apprécié.

Les résultats d'une étude, menée par le cabinet Valtus Transition, montrent que 80% des dirigeants ont une image positive du management de transition, avec un taux record chez les DAF et dans les entreprises de moins de 2 000 collaborateurs. On les trouve désormais dans toutes les fonctions : direction générale, direction financière, direction des ressources humaines et même, depuis peu, au marketing et dans les fonctions commerciales.

Se pose la question du coût d'un manager de transition ? Les budgets varient de 1 000 à 3 000 € la journée, selon les interventions. Un tarif qui peut paraître élevé mais dont le ROI est visible dans la mesure où les objectifs ont été fixés au lancement de la mission, sa durée y compris. Enfin un contrat gagnant-gagnant ?

Tristan CORELLI
Journaliste spécialiste des Ressources Humaines