Recrutement : lexique à bannir dès l’ouverture d’un poste
La discrimination n’est pas uniquement dans la caricature, et nous avons tous dit ou entendu certains stéréotypes dans notre entourage, parfois même de personnes très engagées sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
“ C’est qui ton patron ? ”. “ Tu recherches une assistante ? ”. “ On veut un directeur qui ait du leadership ” mais “ On veut une DRH qui soit à l’écoute ”...
Certaines expressions et certains réflexes sont à bannir de notre discours, pour ne pas biaiser d’emblée le recrutement.
Un grand nombre de réflexes liés à notre environnement et à notre culture professionnelle doivent donc disparaître, afin de s’ouvrir à la parité dès l’ouverture d’un poste.
Pensez le poste en compétences, et pas en “stéréotype de personnalité”
“ Elle doit être douce et empathique ”, “ Il doit être avoir de la carrure et du leadership ”...
Ce lexique est à bannir, ces “descriptifs” ne correspondent pas à de la compétence mais à du ressenti.
Au-delà du caractère genré de ces types de personnalités, inhérents à l’imaginaire commun et à notre culture patriarcale, une description de profil doit s’en tenir à un listing de compétences, hard skills ou soft skills. La personne recrutée n’a en aucun cas à avoir des qualités personnelles, mais des compétences mises à profit de l’entreprise.
Être douce et à l’écoute devient alors : faire preuve d’ouverture d’esprit et être capable d’établir un dialogue avec autrui. Avoir de la carrure et du leadership : maîtriser l’art du discours, avoir une forte capacité à convaincre, savoir trancher sur la prise de décision, savoir allier regard stratégique et déploiement opérationnel, etc.
Les spécialistes du recrutement, s’ils ne sont pas en recherche exclusive d’un profil féminin, parlent des profils de Direction au masculin
“ Un vrai patron pour l’équipe ”, “ Un bon manager ”, “ Un leader ”, “ Un top gun ”, et même “ un bon gars ”.
Ce lexique est à bannir, toutes ces expressions ne laissent pas de place à une candidature féminine, et démontrent un biais inhérent à la fonction.
Questionnez-vous toujours sur votre image mentale de la personne idéale. En vous forçant à questionner votre imaginaire sur ce profil, vous serez vite étonné de votre biais naturel et viendrez à le corriger :
- Un vrai patron devient alors : Une Direction engagée, une personne dotée de fortes compétences managériales
- Un leader : Un management sachant allier délégatif, directif et collaboratif quand il le faut, un fort quotient émotionnel.
- Un top gun : une personne très adaptable, capable d’apprendre rapidement.
Les fiches de poste évoluent et ne laissent presque plus entrevoir de discriminations de ce type, mais l’oral en est truffé. La prochaine étape est donc de prendre soin de ce que nous disons, pas seulement en terrain délicat mais tous les jours. Pas seulement lorsqu’on est surveillés mais aussi dans un contexte plus familier. C’est là que se joue le passage vers du vrai, et que les limites pourront être repoussées.
Par Clémence Brunot, Fondatrice du cabinet de recrutement paritaire HAVE YOU MET SIMONE
Pépites machistes lors de phases de recrutement
|
La rédaction
Le service Rédaction a pour mission de sélectionner et de publier chaque jour des contenus pertinents pour nos lecteurs internautes à partir d’une veille approfondie des communiqués de presse pour alimenter les rubriques actualité économiques, actualités d’entreprises, études ou encore actualités sectorielles. Pour échanger avec notre service Rédaction web et nous faire part de vos actualités, contactez-nous sur redaction@gpomag.fr
Dernier de La rédaction
- Des TPE/PME agiles pour s’adapter au monde qui change
- Congés et jours fériés de mai : comment organiser la gestion des équipes ?
- Réforme de la protection des œuvres d'IA : Rachida Dati s'engage, est-ce vraiment nécessaire ?
- Optimiser le cycle d’achat en entreprise grâce à l’approche Procure-to-Pay
- Tennaxia innove dans la gestion ESG des entreprises avec son service de veille stratégique