Comment bien préparer le comité exécutif d’une entreprise à une introduction en bourse
Les turbulences qui secouent les bourses mondiales ont ébranlé la confiance des investisseurs. Toutefois, elles ne doivent pas empêcher les entreprises de préparer le terrain à huis clos en prévision d’une introduction en bourse ultérieure. Leyla Tindall, Managing Director de la division Executive Search de Robert Half, nous en dit plus sur le processus, les profils et les compétences nécessaires pour garantir le succès d’une entrée en bourse.
Introduire une entreprise en bourse en période de troubles économiques est un exercice délicat : les valorisations sont plus difficiles car il faut convaincre les investisseurs et l’on se heurte à des incertitudes dues aux prévisions financières. Néanmoins, à l’instar de chaque opportunité de levée de capitaux, certaines entreprises sont capables d’adopter une vision qui dépasse les tendances économiques à court terme : celles qui préparent déjà leur entrée en bourse, et celles qui l’envisagent pour l’avenir. L’entrée en bourse d’une entreprise requiert au minimum 18 à 24 mois de travail (parfois plus), durant lesquels l’équipe de direction travaillera ensemble, dans un processus qui s’inscrit sur le long terme.
Souvent, en entamant des discussions sur une introduction en bourse, le PDG ou le fondateur mènera la danse. L’attrait de la bourse est associé à la possibilité de lever de nouveaux fonds, de stimuler le leadership et de gagner en crédibilité auprès d’un large éventail d’actionnaires. Mais cette vision ne peut se concrétiser qu’avec la bonne équipe de dirigeants, qui doit être capable de répondre efficacement aux exigences de l’actionnariat. Il est donc essentiel de préparer le comité exécutif et le conseil d’administration pour l’entrée en bourse.
L’équipe leadership d’une société cotée
La relation la plus étroite et la plus importante en matière de gouvernance d'entreprise est celle entre le Président Directeur Général (PDG) et le Directeur Administratif et Financier (DAF), car ils dirigeront les discussions pour les investisseurs et communiqueront avec le marché. Si « l’expérience boursière » est moins importante pour les directeurs généraux (parce qu’ils ont de l’expérience en tant que représentants de l’entreprise), le DAF devra quant à lui être extrêmement familier avec les chiffres à communiquer, la régulation et le contrôle des instances financières. Il s’agit d’un ensemble de compétences uniques, qui requièrent parfois le remplacement du DAF en poste lorsqu’une entrée en bourse se profile.
La troisième figure influente est le président, qui possède en général un riche carnet d’adresses et des années d’expérience. Un bon président aura travaillé avec des personnes ayant une certaine expérience des investisseurs publics, des conseillers et des entreprises cotées en bourse. Son sérieux et son influence sont essentiels à l’introduction en bourse et aident le conseil d’administration à franchir le pas de l’actionnariat public. Les potentiels dirigeants recrutés dans le cadre d’une introduction en bourse se renseigneront souvent sur le président pendant le processus d’interview.
Le leadership peut également inclure un Chief Technology Officer (CTO) ou un Chief Product Officer (CPO), deux fonctions qui ont gagné en influence depuis la pandémie en raison de la transformation numérique imposée ; un Chief Marketing Officer (CMO) ; et un groupe de directeurs non exécutifs (NED). On retrouve généralement un ratio de deux fonctions non exécutives pour chaque fonction exécutive : elles surveillent la gouvernance pour les actionnaires et leur nomination intervient généralement entre trois et six mois avant une introduction en bourse.
Par ailleurs, les nominations clés au sein de l’entreprise pour compléter cette équipe comprendront un « Group Financial Controller » expert dans le jargon et la rigueur du marché boursier ; un directeur de planification et de l’analyse financière pour aider à respecter les normes comptables ; et un directeur de la durabilité et/ou environnemental, social et de gouvernance (ESG). Bien que ce rôle ne soit pas encore représenté au niveau du conseil, les PDG et DAF auront besoin de s’assurer de leur positionnement par rapport aux entreprises du secteur, car les régulateurs accordent une attention grandissante aux questions et rapports ESG.
Un autre aspect qui gagne en importance dans ce contexte — en particulier pour les investisseurs — est le degré de diversité au sein du comité exécutif et du conseil de surveillance. Il est important de tenir compte de la diversité dans la phase précédant l’introduction en bourse et de maintenir une composition diversifiée après cette dernière. Les avantages de la diversité (de genre, ethnique et cognitive) au sein des comités exécutifs et conseils d’administration pour la stratégie sur le long terme d’une entreprise sont désormais largement reconnus.
Préparer le terrain, en étant attentif sur les compétences clés
Préparer l’équipe dirigeante d’une entreprise à une introduction en bourse est également un exercice délicat, car les entreprises façonnent leur avenir. La cohésion est essentielle en amont de toute transaction. Si l’expérience boursière s’impose comme une évidence, les compétences de communication et autres soft skills sont souvent reléguées au second plan au cours du processus.
Une bonne alchimie entre le PDG et le DAF, ainsi qu’entre le PDG et le président de l’entreprise, est essentielle. Il convient donc de trouver les bons profils afin de garantir, lorsque le moment sera opportun, la réussite à long terme de l’entrée en bourse.
La rédaction
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