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Fabrication flexible : le moment ou jamais ?

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Jamais nous n’avons assisté à une évolution aussi rapide aux quatre coins du monde. Avec l’apparition de la COVID-19, de plus en plus d’entreprises se tournent vers la fabrication flexible. Pour celles qui ont déjà envisagé cette évolution, c’est le moment de franchir le cap.

Cet article vise à présenter quelques avantages de la fabrication flexible et explique comment rallier les équipes à cette initiative afin de rentabiliser au mieux les investissements consacrés à cette technologie.

Pourquoi la fabrication flexible ?

Partout dans le monde, les processus de fabrication flexible suscitent un intérêt croissant. Pourquoi ? Parce que certaines entreprises s’efforcent de suivre la demande, tandis que d’autres se démènent pour maintenir leur activité et d’autres encore réorientent leur production pour faire face à la pandémie.

Ensuite, la production responsable gagne du terrain. Les processus flexibles permettent en effet de minimiser les déchets tout en produisant les quantités strictement nécessaires.

Pour leur part, les consommateurs n’ont jamais été aussi exigeants, et à cet égard, il est important que les fabricants puissent s’adapter à la nouvelle culture de l’immédiateté. De plus en plus impatients, les consommateurs exigent des délais raccourcis et des produits personnalisés, le tout en respectant l’environnement.

Le marché évolue également. Certaines entreprises ont réussi à créer des modèles opérationnels originaux basés sur les nouvelles technologies de fabrication. Uber et Amazon en constituent des exemples particulièrement marquants. Ce type de rupture se produira plus fréquemment à court terme. Toutefois, si une entreprise ne recherche pas une approche aussi définitive, la fabrication flexible l’aidera à demeurer proactive et à l’écoute des dernières tendances.

Gilles PacaudQue recouvre la notion de « fabricant flexible » ?

La notion de « flexibilité » fait référence à la rapidité d’adaptation. L’enjeu consiste à créer un flux transparent de bout en bout, du besoin à la livraison. Une réelle flexibilité confère aux fabricants les moyens de rester en phase avec le marché, en remplaçant les modèles opérationnels statiques et rigides par des niveaux de contrôle et de réactivité qu’il était jusqu’alors impossible d’atteindre.

Prenons l’exemple du cycle de vie classique, du client au produit. Ce modèle linéaire part du besoin du marché pour mener au développement du produit, au prototypage avec feedback du client, puis à la production et enfin à la commercialisation. La fabrication flexible, en revanche, permet une plus grande proximité avec le client. Nettement plus grande. C’est par exemple le cas du consommateur dont l’automobile transmet des données de performances au constructeur via une carte SIM embarquée, et dont les chaussures de sport envoient des données directement à la marque.

En liant plus étroitement les ventes, le marketing et le retour d’information des utilisateurs à la production, une entreprise connaît mieux sa clientèle, ce dont elle a envie et comment elle souhaite y accéder, à tel ou tel moment. Autrement dit, elle peut adapter la production au fur et à mesure.

De l’importance de la collaboration

La fabrication flexible peut aider les entreprises à réaliser des changements indispensables. Mais la technologie ne représente qu’une partie de l’équation. L’introduction de changements positifs au sein de l’entreprise, dès aujourd’hui et pour demain, passe par la mise en place d’une culture et d’un état d’esprit appropriés.

Concernant l’adoption de l’Industrie 4.0, l’intégration entre les différents services constitue la clé du succès. Alors que les nouvelles technologies permettent d’unifier données et systèmes, la communication et la collaboration entre employés sont tout aussi importantes et absolument essentielles pour rentabiliser les investissements.

Pour ce faire, la meilleure approche consiste à prendre en compte les 4 piliers du travail collaboratif.

1. Le personnel. Le ralliement des cœurs et des esprits est la première étape vers un comportement collaboratif.
2. Les processus. Ensuite, il est nécessaire de mettre à plat et de refondre l’ensemble des processus associés, en conservant ceux qui fonctionnent, en éliminant ceux qui s’avèrent inutiles et en intégrant les meilleurs.
3. Les installations. L’étape suivante consiste à évaluer la manière dont l’environnement — usine et postes de travail — facilite la collaboration entre les personnes.
4. La technologie. Enfin, l’entreprise doit envisager la manière dont elle peut exploiter le numérique de bout en bout - tableaux de bord, indicateurs de performances…- et à la façon de rendre les données intelligentes.

Comment impliquer votre personnel ?

Pour que l’adoption d’une nouvelle technologie soit couronnée de succès, il est indispensable de cultiver une nouvelle approche du travail, une nouvelle culture, et un nouvel état d’esprit. Prenons l’exemple d’un nouveau module logiciel de chaîne logistique conçu pour améliorer le processus de commande. Si les employés des services administratifs sont prêts à gérer ce type de changements technologiques, l’adaptation du reste du personnel rencontrera peut-être davantage de difficultés. Mais tout le monde s’habitue, parfois même s’attache, à certains logiciels et certaines méthodologies.

Face à une telle situation, il est utile de se poser les questions suivantes : comment rallier les collaborateurs à de nouvelles méthodes de travail ? Comment les impliquer afin qu’ils maîtrisent rapidement la nouvelle technologie, en étant enthousiastes ? Comment leur faire comprendre que cette nouvelle technologie leur facilitera la vie ? Et ce, à un moment où nombre d’entre nous éprouvent une lassitude croissante vis-à-vis des outils numériques …

Comment rallier le personnel à une nième forme de technologie ?

La réponse est simple : avec l’accompagnement approprié ! Les nouvelles technologies, aussi intéressantes que complexes, doivent être abordées d’une manière qui les rendent faciles à utiliser, leur utilité étant essentiellement fonction de la personne qui les utilise. En accompagnant le personnel, les « aptitudes » et la « volonté » seront à prendre en compte. Alors que les aptitudes englobent les compétences techniques et professionnelles, la ‘volonté’ couvre les comportements, les attitudes, la culture, le leadership, la collaboration et la résilience.

Pour faciliter l’adhésion du personnel à une nouvelle initiative, le management doit montrer l’exemple, pourquoi pas en désignant des référents spécialisés dans la gestion des changements liés à la fabrication flexible Une fois formés, ils pourront transmettre ce qu’ils ont appris à tous les niveaux de leurs équipes.

Il est par ailleurs important de bien communiquer à propos des avantages offerts aux employés et aux clients. Les employés doivent être conscients de l’impact positif des nouvelles initiatives à titre individuel, et que l’offre client gagnera en pertinence et en rentabilité. Lorsque tout le monde œuvre dans la même direction, les processus deviennent plus fluides, les employés apprécient les changements mis en place, la nouvelle technologie profite au plus grand nombre.

Et ensuite ?

Se doter des moyens nécessaires pour adapter rapidement l’offre et les activités de fabrication, permet de :

• Raccourcir les délais et augmenter la proactivité.
• Synchroniser les informations entre les systèmes d’un bout à l’autre du cycle de vie des produits.
• Comprendre en temps réel comment les clients utilisent les produits (à l’instar de Nike qui place des capteurs dans ses chaussures et de BMW qui intègre des cartes SIM dans ses véhicules).
• Assurer un meilleur niveau d’intégration et de collaboration entre les différents services.
• Gagner en proactivité et conserver une longueur d’avance sur la concurrence.

Mais si l’entreprise ne dispose ni de la culture ni de l’état d’esprit nécessaires — autrement dit, si elle n’est pas en mesure de gagner la confiance de ses collaborateurs, tous les efforts déployés risquent d’être vains.

Pour suivre les évolutions du marché, qu’il s’agisse de chocs à court terme ou de tendances de longue haleine, l’entreprise doit identifier les obstacles et goulots d’étranglement potentiels, en deux mots, examiner à la loupe chaque aspect qui conditionne sa réactivité aux besoins du marché. Une telle étude l’aidera à résoudre les points d’achoppement, mais également à gérer ses ressources pour améliorer ses performances de façon continue.

Par Gilles Pacaud, Directeur Général Rockwell Automation France

Lu 2292 fois Dernière modification le mardi, 02 février 2021 14:30
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