GPOMag : Pourquoi l’engagement RSE des entreprises est plus que jamais d’actualité ?

Sylvain Le Hénaff : Bien qu’aujourd’hui rien n’oblige une entreprise à mettre en place des actions RSE, le sujet est néanmoins fortement d’actualité. Pour preuve, les entreprises qui par exemple ne sont pas « éco-responsables » ont de plus en plus de difficultés à trouver des financements sur le marché ou auprès des banques.

D’autre part, l’Union Européenne s’est emparée du sujet et prépare une réglementation pour inciter les entreprises à respecter des critères RSE. Nous constatons d’ailleurs à ce sujet que les ETI et les grands comptes cherchent déjà des solutions pour anticiper ces réglementations à venir. L’enjeu est de taille pour les organisations. En effet, la notation extra financière d’une organisation dépend de ses propres engagements en termes de RSE, mais aussi de ceux de l’ensemble de ses partenaires et fournisseurs.

Pour renforcer leurs démarches en la matière, sans pour autant mettre en risque leur chaîne de production et d’approvisionnement, il est donc important qu’elles arrivent à convaincre leur écosystème à s’engager à leurs côtés dans ce processus. Les acheteurs et la direction financière jouent à ce titre un rôle majeur.

GPOMag : Comment les acheteurs et les financiers peuvent-ils embarquer l’écosystème de l’entreprise dans cette démarche vertueuse ?

Sylvain Le Hénaff : Ils bénéficient à cet effet de différents leviers pour que leur portefeuille actuel de fournisseurs devienne plus vertueux. Au-delà de la sanction, qui peut notamment consister à refuser de travailler avec un fournisseur qui ne respecte pas certains critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (critères ESG), la finance peut également mettre à leur disposition des outils pour les inciter à s’engager dans une démarche plus responsable.

D’ailleurs aujourd’hui, les acheteurs ont plutôt tendance à accompagner leurs fournisseurs dans la mise en place d’actions qui améliorent leurs comportements autour des critères ESG (pour Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Parmi ces différents outils, les acheteurs ou la direction financière ont notamment la possibilité de mettre à leur disposition des solutions de financement responsable.

GPOMag : Pouvez-vous nous en expliquer le fonctionnement ?

Sylvain Le Hénaff : Parmi les solutions de financement responsable se trouvent les plateformes de Paiement Fournisseurs Anticipé (PFA) telles que TRESO2 de Pytheas Capital Advisors, le Paiement Fournisseurs Anticipé étant par nature un mécanisme de financement RSE. En effet, au travers de notre plateforme, les fournisseurs disposent d’une solution anticipée de paiement dont le taux est indexé sur la solvabilité de l’acheteur. Ainsi, les acheteurs peuvent apporter à leurs fournisseurs de plus petites tailles un financement très compétitif, sans que leur trésorerie ne soit impactée. Les fournisseurs disposent également d’informations relatives au traitement et à la validation des factures.

Par ailleurs, avec notre module TRESO2 Conformity, nous poussons un cran plus loin la démarche vertueuse ESG associée à ce financement : cette brique peut être connectée via des API (Application Programming Interface) à n’importe quel fournisseur d’informations extra financières choisi par l’acheteur comme Ecovadis, EthiFinance, Provigis … ou encore aux systèmes de notations des banques. Ces prestataires nous transmettent alors les scores d’engagement RSE des fournisseurs. Sur la base de cette notation, l’acheteur peut ainsi proposer un paiement anticipé à son fournisseur, avec un taux de financement indexé à sa maturité RSE.

La mise en place d’une telle solution est probablement moins visible que de nombreux autres leviers qui sont souvent qualifiés de « greenwashing », mais il s’agit ici d’accompagner en profondeur la transformation des chaînes de production et d’approvisionnement, ce qui est très engageant en termes de RSE ».