La finance responsable, un levier pour les stratégies RSE
Aujourd’hui plus que jamais, les lignes bougent sur le front de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE). Ce sujet, qui a émergé depuis quelques années, prend tout son sens dans le contexte de successions de crises sanitaire, sociale, climatique ou encore énergétique que nous traversons actuellement. Pour initier ou renforcer leur stratégie RSE, les entreprises peuvent notamment s’engager dans des démarches de finance responsable.
L’engagement RSE des entreprises n’aura jamais été autant mesuré et scruté par la société civile, les consommateurs, les collaborateurs et autres investisseurs. Le temps des formules marketing et des actions de communication dites de « Greenwashing » (ndlr : actions qui consistent à mettre en avant des arguments écologiques pour se forger auprès du public une image écoresponsable, alors que la réalité des faits ne correspond pas, ou insuffisamment, à la teneur explicite ou implicite des messages diffusés) est désormais révolu.
« Désormais, et face aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels, il est clairement temps pour les entreprises de se mettre en ordre de marche sur le sujet, et ce d’autant plus que la RSE n’est pas une entrave à la performance des entreprises, bien au contraire », explique Sylvain Le Hénaff, directeur commercial de Pytheas Capital Advisors.
La RSE participe à la performance financière des entreprises
Par exemple, si dans le cadre de leur stratégie RSE, les entreprises réalisent un audit énergétique de leurs bâtiments ou des process industriels, elles pourront alors identifier certaines fuites de gaspillage énergétique. Cette démarche sert autant la stratégie RSE que la performance financière de l’entreprise.
« De même, si elles s’engagent à respecter les délais de paiement de leurs fournisseurs, elles s’inscrivent dans une démarche vertueuse et éco-responsable et peuvent par ailleurs négocier des escomptes auprès de leurs partenaires commerciaux, et améliorer ainsi leur niveau de trésorerie », précise ainsi Sylvain Le Hénaff.
D’autre part, les bonnes pratiques sociales telles que le respect de la diversité des profils ou de l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle peuvent contribuer à l’attractivité des talents, et donc à la performance de l’entreprise.
Enfin, les placements et investissements représentent également un marqueur de la stratégie RSE des entreprises. La finance responsable recouvre en effet différentes pratiques qui toutes visent une rentabilité financière ainsi qu’un impact environnemental, social ou sociétal : l’ISR (Investissement Socialement Responsable), la finance solidaire et le financement participatif.
Les différentes formes d’investissement responsable
L’ISR (Investissement Socialement Responsable) est ainsi un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable, quel que soit leur secteur d’activité. En influençant la gouvernance et le comportement des acteurs, l’ISR favorise une économie responsable.
Une entreprise qui opte pour l’ISR donne du sens à son épargne et joue par ailleurs un rôle responsable et actif dans l’économie, sans pour autant renoncer à sa performance financière. Dans le cadre de l’ISR, l’analyse extra-financière permet alors d’évaluer en amont les risques et enjeux de gouvernance économique (comme, par exemple, la séparation des pouvoirs, la transparence sur les prises de décisions…), sociale (conditions de travail, mixité sociale…) et environnementale (émissions de gaz à effet de serre, pollutions…).
La finance solidaire fait pour sa part le lien entre les épargnants qui entendent donner du sens à leurs placements et les entreprises et associations à forte utilité sociale et environnementale, qu’ils financeront via la souscription de produits d’épargne solidaire. Ces derniers permettent de faire fructifier l’argent des épargnants, tout en participant aux enjeux sociaux actuels tels que la lutte contre le chômage, le mal-logement, les énergies renouvelables… Une entreprise peut s’engager dans une démarche de finance solidaire en souscrivant à un fonds en la matière dans le cadre de son PEE ou PERCO, en en prenant des parts dans le capital d’une entreprise solidaire.
Le financement participatif (ou crowdfunding) enfin, est un outil de collecte de fonds opéré via une plateforme Internet, permettant à un ensemble de contributeurs de choisir collectivement de financer directement et de manière traçable des projets identifiés. Il existe trois formes de crowdfunding : le don (avec ou sans récompense), le prêt (avec ou sans intérêt) et l’investissement (en capital, en obligations ou en royalties).
Ces formes d’investissements sont ainsi autant d’opportunités pour une entreprise de renforcer leur stratégie RSE par le levier de la finance.
Une réglementation incitativeDepuis 2019, les grandes entreprises françaises doivent se soumettre à l’exercice de la déclaration de performance extra financière (DPEF). |
Anne Del Pozo
Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.
Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.
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