La remise en cause du modèle de compétitivité français sur la scène politique, au cœur des discours des présidentiables, est un des symptômes du basculement d’un monde de certitudes pour les entreprises à un univers de plus en plus marqué par les turbulences économiques, financières et sociales. Didier Rousseau et Eric Delannoy, président et vice-président de weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle, livrent avec pragmatisme à travers leur ouvrage « Plaidoyer pour une autre entreprise » leur vision d’un nouveau modèle d’entreprise qui définit un autre rapport aux salariés, aux clients et aux actionnaires.

Ils y donnent les clés de l’entreprise « homéostatique », de cette société tout terrain à même d’évoluer de façon optimale avec les mouvements du monde extérieur tout en respectant chacune de ses parties prenantes. Ils y exposent également un référentiel de valeurs qu’eux-mêmes mettent en pratique au quotidien au sein de leur ETI avec leurs salariés, clients et actionnaires : intelligence collective, management de proximité, impertinence constructive, captation des signaux faibles, valorisation de l'originalité… Ils proposent une nouvelle architecture d’entreprise élaborée autour d’une valeur primordiale : L’HUMAIN.

Extrait du chapitre 4 : Quelle entreprise ?

« Nous avons choisi d’appeler cette posture l’entreprise homéostatique. Ce concept nous semble pertinent à double titre. L’entreprise est un corps social fermé, ouvert sur un environnement mouvant. Par son adaptation fluide au monde extérieur en donnant des réponses compensatoires rapides et continues pour transformer les déséquilibres en nouveaux équilibres, l’entreprise homéostatique crée un écho à son environnement. C’est un modèle efficient dans un contexte économique comme le nôtre. Au-delà de cette raison, faire le lien avec le concept biologique fait sens pour nous : il rappelle que l’humain est au centre de l’entreprise. Que sa valeur propre crée notre valeur commune. Dans une entreprise homéostatique, chaque collaborateur s’apparente à une cellule du corps vivant qu’est l’entreprise. Il constitue l’élément central et le plus riche de notre modèle. Sans un fonctionnement fondé sur l’exercice de son autonomie créatrice, pas de capacité à capter et à réagir aux signaux extérieurs, pas d’effet de système que constitue l’intelligence collective. […]
Face aux accélérations non prévisibles et aux ruptures de l’économie, l’entreprise homéostatique fait résonner ses ressources pour trouver un écho aux besoins du marché. L’homme est l’essence de cette organisation. Cela implique un management particulier, dont les caractéristiques principales sont la proximité, l’empathie et le respect. L’entreprise homéostatique correspond évidemment à un idéal. Nous essayons de le faire exister jour après jour mais nous avons conscience que cette posture est fragile et peut paraître théorique. Elle exige une attention de chaque instant. »

A propos des auteurs

Didier Rousseau, 52 ans, fondateur et président de Weave, a une vingtaine d'années d'expérience dans le conseil. Titulaire d'un Executive MBA d'HEC après une formation initiale en économétrie et expertise comptable, il s'est spécialisé dans la restructuration, la réorganisation et le repositionnement d'entreprises dans le domaine des services au sein de grands groupes internationaux (IBM, Atos, Olivetti, Areva).

Eric Delannoy, 47 ans, vice-président de Weave, a une quinzaine d'années d'expérience de consultant et de manager. Diplômé de l'ENSAE, de Dauphine et de Science Po Paris, il a commencé sa carrière chez Cetelem avant de devenir directeur chez PricewaterhouseCoopers puis, en 2003, responsable de la business unit CRM pour le secteur finance chez IBM Business Consulting Services. Il a rejoint Weave en 2005 pour créer l’activité banque.