GPO Magazine : Quels sont les enjeux actuels des entreprises en termes de gestion de trésorerie ?

Sylvain Le Hénaff : Le contexte économique est actuellement difficile pour les entreprises qui doivent faire face à un double effet ciseau.

D’une part, l’inflation sur les prix en particulier des matières premières et de l’énergie génère un surcoût qu’elles ne parviennent pas toujours à répercuter de façon symétrique sur leurs prix ce qui, in fine, pèse sur leur trésorerie.

D’autre part, de nombreuses entreprises ont, pendant la crise Covid, augmenté leur endettement moyen termes, notamment en souscrivant à un PGE. Leur niveau d’endettement est alors parfois trop important pour que les banques acceptent de les accompagner en leur octroyant de nouveaux crédits.

Par ailleurs, si elles facturent peu, elles ne peuvent pas se tourner vers du financement court terme comme l’affacturage ou le Dailly pour financer leur besoin en fonds de roulement (BFR).

Face à ce contexte, certaines entreprises ont du mal à préserver leur trésorerie, ce qui peut être préjudiciable à leur pérennité mais également à l’équilibre économique de tout un écosystème. Elles ont donc besoin de solutions de financement innovantes comme le « reverse factoring », qui peut leur être proposé via leur donneur d’ordre.

GPO Magazine : Pouvez-vous nous citer un exemple précis ?

Sylvain Le Hénaff : Les Chantiers de l’Atlantique ont par exemple mis en place un dispositif d’affacturage inversé pour soutenir leur écosystème de sous-traitants. En effet, la construction d’un navire s’étend sur plusieurs années et peut être mise en difficulté en cas de défaillance d’un fournisseur. La mise en place d’une solution qui permet aux fournisseurs d’obtenir des financements devient alors stratégique.

Avec une solution d’affacturage inversé, il est par exemple possible pour les donneurs d’ordre de payer un fournisseur par anticipation ou à date, et de rembourser le prestataire d’affacturage en différé grâce à un crédit de trésorerie dédié.

Une solution proposée par le Crédit Mutuel Arkéa et Pytheas Capital, dans le cadre de l’offre Arkea EXTEND, accessible via la plateforme collaborative de gestion de factures TRESO2 de Pytheas. Particulièrement plébiscitée par les grosses entreprises industrielles, cette solution sécurise ainsi la chaîne de fournisseurs, dont certains sont stratégiques voire essentiels à leur activité, et participe au financement du besoin en fonds de roulement du donneur d’ordres.

Les solutions proposées par la plateforme TRESO2 permettent aussi aux entreprises d’anticiper les prochaines évolutions réglementaires en matière de facturation électronique, en offrant la possibilité de gérer leur trésorerie via une plateforme numérique tout en bénéficiant d’un service de centralisation de la gestion de la facturation électronique et des paiements.

GPO Magazine : En quoi la réforme sur la facturation électronique va-t-elle également impacter les trésoreries ?

Sylvain Le Hénaff : La réforme sur la facturation électronique oblige les entreprises à davantage de transparence sur le traitement des factures et sur les délais de paiement.

Dans le cadre de cette réforme, certaines entreprises vont devoir automatiser des processus jusqu’alors manuels (saisie des factures, validations, etc.). Le traitement des factures sera donc automatiquement plus rapide et les obligera à régler leurs fournisseurs dans les délais réglementaires.

Pour certaines, cette accélération des processus risque néanmoins de générer d’importants trous de trésorerie. Une grande entreprise française nous a fait part que la mise en place de cette réforme va leur permettre une validation des factures plus rapide et dans les temps - aujourd’hui impossible - mais qui aura pour conséquence de gérer un besoin de trésorerie de 25 millions d’euros d’encours pour payer ses fournisseurs. Les entreprises vont donc devoir trouver de nouvelles lignes de financement pour régler leurs partenaires commerciaux dans le respect des délais légaux.

Les solutions de financement court terme tels que la Dailly et l’affacturage pourront alors les accompagner face à ce nouveau défi en leur permettant de financer leurs factures. Avec de l’affacturage inversé, elles peuvent également aider leurs fournisseurs à répondre à leurs propres besoins de trésorerie à des conditions avantageuses.

Au travers de sa plateforme TRESO2, Pytheas propose par ailleurs au sous-traitant un service de « d’auto facturation » : nous créons les factures pour leur compte et les transmettons à leur donneur d’ordre. Libre ensuite au sous-traitant de faire une demande anticipée de règlement de cette facture, via le dispositif d’affacturage inversé. Grâce à ce mécanisme vertueux, le fournisseur ne subit plus de retards de paiements liés des factures non conformes à la réglementation, ce qui contribue notamment à préserver sa trésorerie.