GPO Magazine : À 18 mois de l'échéance de juillet 2024, quelle est la maturité des entreprises par rapport à la réforme sur la facturation électronique ?

Alexis Hartmann : Nous constatons une véritable prise de conscience des grandes entreprises par rapport à la réforme sur la facturation électronique. De même, les grands auditeurs (Deloitte, KPMG, EY…) qui accompagnent ces entreprises dans leurs projets de transformation digitale, sont particulièrement mobilisés autour de ce sujet.

Pour ces grands comptes, l’échéance de mise en conformité se rapproche (1er juillet 2024), et le recours à une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) est évident, notamment au regard du volume de leurs factures et de leur présence à l’international. Le choix de la plateforme est en revanche un véritable enjeu pour les entreprises franco-françaises ou les TPE et PME.

D’ailleurs, leur niveau de maturité est moindre que chez les grands comptes. Le flou qui entoure encore de nombreux points de la réforme, en particulier ceux concernant l’immatriculation à venir des PDP, ainsi que le manque d’informations sur son impact pour ces entreprises, ne les incitent pas à engager dès à présent un projet pour leur mise en conformité.

Pourtant, elles seront directement concernées dès 2025 pour certaines, au plus tard en 2026.

GPO Magazine : Quelles sont les véritables opportunités pour les PME et ETI ?

Alexis Hartmann : La mise en conformité des entreprises avec la réforme sur la facturation électronique est en effet une véritable opportunité d’harmoniser et d’optimiser l’ensemble des processus de traitement des factures, et de réorganiser la façon dont les équipes comptables travaillent, et ce pour toutes les entreprises.

L’automatisation du traitement des factures, de leur encodage et de leur rapprochement avec les bons de commande limitera en effet les opérations manuelles, optimisant les ressources qui y sont affectées, mais également les coûts. Par exemple, au Brésil, où la facturation électronique est en place, un comptable peut traiter jusqu’à 100 000 factures par an, contre 10 000 en France aujourd’hui.

Pour les entreprises qui s’appuient sur un Centre de Services Partagés (CSP) ou qui externalisent le traitement de leurs factures (notamment dans des pays étrangers), cette réforme est également l’occasion de réinternaliser ou de « renationaliser » ce processus.

Enfin, les entreprises peuvent profiter de leur migration vers un nouvel ERP ou logiciel comptable pour se mettre en conformité avec la facturation électronique, et dématérialiser ainsi tous les processus (amont et aval) liés à la chaîne de facturation, jusqu’au rapprochement entre les factures et les bons de commande. La facturation électronique contribue également à réduire les risques liés à la chaîne de facturation.

GPO Magazine : Comment se mettre en ordre de marche ?

Alexis Hartmann : Passer à la facturation électronique ne se résume pas au seul recours à une plateforme de dématérialisation. Il s’agit pour les entreprises de mener préalablement une réflexion sur l’organisation comptable et financière qu’elles entendent mettre en place (centralisation, décentralisation, CSP… ), puis de voir comment ce schéma directeur s’inscrit dans le cadre de la réforme, et enfin de choisir la technologie qui répondra le mieux à leurs cas d’usages et besoins. Nous recommandons aux entreprises d’appréhender cette réforme globalement, car tous les pays vont progressivement passer à la facturation électronique.

GPO Magazine : Comment accompagnez- vous les entreprises ?

Alexis Hartmann : Pour aider les entreprises à bien comprendre la réforme, ses impacts, mais également les opportunités qui en découlent, nous réalisons un important travail de publication d’informations, notamment sur notre site web. Nous nous appuyons également sur notre réseau de partenaires certifiés pour relayer des informations auprès des TPE, PME et ETI, et pour faire des missions de cadrage à leurs côtés.

Nous publions par ailleurs des « best practices » pour évaluer les solutions. Basware capitalise également sur ses 40 années d’expertise sur le marché de la facture électronique en France et à l’international, ainsi que sur ses investissements permanents, pour faciliter le passage des entreprises à la facturation électronique et à l’intégration de nos solutions avec leur système d’information en place.