La loi Climat de 2021, impose, dès le seuil des 50 salariés atteint, des actions significatives en matière de relations collectives de travail ainsi que des nouvelles obligations envers la société. Les entreprises de plus de 500 salariés doivent quant à elles publier un rapport RSE annuel sur leur performance environnementale et sociale. Un rapport qui doit inclure des indicateurs pertinents sur le sujet tels que la consommation d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre, la gestion des déchets ou encore la formation et la santé des salariés.

Emmanuel Petit, responsable RSE de la Matmut, explique que l’implication de la Direction générale est fondamentale : « La stratégie RSE ne peut fonctionner que s’il y a un engagement fort du management. Si le PDG et le Comex n’ont pas compris sa pertinence, il n’est pas possible de l’appliquer avec succès ».

Les sociétés qui ne se penchent pas sérieusement sur cet enjeu majeur prennent d’abord le risque de se couper du soutien des clients et des collaborateurs. Une étude de PwC a montré que les engagements RSE pris par les entreprises influencent de plus en plus les clients et les collaborateurs. Respectivement, entre 80 % et 94 % d’entre eux déclarent que leurs décisions d’acheter et de travailler pour une entreprise dépend de ses engagements en la matière.

Les actions à mettre en place

Il importe d’abord de désigner un responsable RSE, diplomate et porteur de capacités relationnelles pour communiquer avec toutes les parties. « Il faut un ambassadeur RSE qui communique avec la direction mais aussi avec les collègues pour les acculturer. C’est un porte-parole pour tous les métiers », explique Emmanuel Petit.

Dans le domaine numérique, avant de se lancer, il est très instructif de voir ce qui se fait ailleurs en participant à des associations comme l’Alliance green IT ou l’Institut du numérique responsable. Des lieux pour partager les bonnes pratiques et les informations avec d’autres acteurs. À ce jour, 4 % du rejet des GES (Gaz à effet de serre) et 10 % de la consommation mondiale d’électricité sont dûs à l’écosystème numérique, soit plus que l’aviation civile (Source : The Shift Project). Le référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) est censé aider les entreprises à lister leurs actions dans ce secteur d’activité, depuis la stratégie jusqu’à l’hébergement. Des points de contrôle qu’il importe cependant de prioriser avant de les mettre en pratique.

Engager un plan d’action

Après avoir élaboré une stratégie, en fonction des points forts et des points faibles de l’entreprise, il faut exécuter le plan d’action. Pierre Loustric, PDG de Scentys, créateur et diffuseur de parfums, décrit les 3 piliers de sa stratégie : « D’abord, l’écoconception. Chez Scentys, les critères environnementaux sont intégrés dès la phase de conception d’un produit. Un focus particulier a été fait sur la capsule de parfum. Le deuxième volet est le tri. Dans la continuité de la loi Agec (Loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire), nos capsules usagées de parfum affichent un logo d’information sur le tri et peuvent donc être jetées en poubelle jaune. Côté traitement des déchets, l’incinération des billes de parfum dégage de la vapeur, ce qui permet de créer de l’énergie électrique ou de la chaleur pour alimenter le chauffage des entreprises ou le chauffage urbain. Enfin, notre dernier axe est l’innovation. Nos capsules sont biosourcées, naturelles et recyclables, afin de limiter encore un peu plus notre impact environnemental ».

Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à une réduction significative des gaz à effet de serre (GES) et répondre efficacement aux impératifs de la RSE, et les mesures à prendre devront aller au-delà du « Green Washing », autrement dit l’affichage d’un simple catalogue d’intentions.