Cette étude en ligne, qui a été réalisée à partir des réponses de 718 entrepreneurs du 13 octobre au 2 novembre 2023, révèle un risque important : bien que 97% des entrepreneurs reconnaissent l'importance cruciale de la formation, ils sont 85% à estimer que le coût financier d’une formation est un frein. D’autre part, les répondants ayant sollicité leur budget CPF sont plus de 67% à affirmer qu’ils ne se seraient pas formés s’il y avait eu un reste à charge obligatoire à payer.

Pour Matthieu Douchy, fondateur de CréActifs : “ L'analyse des données recueillies souligne l'impérieuse nécessité de continuer à renforcer l'accessibilité, l'accompagnement et la mise en place de politiques favorables à la formation des entrepreneurs. Cette étude met en avant le paradoxe entre la reconnaissance de l'importance de la formation et l’obstacle que représenterait un éventuel reste à charge pour se former. Alors que le gouvernement a mis en place des mesures fortes en faveur de la formation professionnelle, il semble crucial de ne pas freiner l’élan en instaurant un reste à charge notamment à l’usage du CPF ”.

Principaux enseignement de l’étude

La formation comme clé de voûte du développement business des entrepreneurs

97% des entrepreneurs considèrent la formation comme un élément essentiel pour le développement de leurs projets entrepreneuriaux. Cela souligne l'importance accordée à l'apprentissage continu pour la croissance des entreprises.

• Ils sont d’ailleurs 70% à avoir suivi une formation pour renforcer leurs compétences techniques
• et 29% leurs softskills

Les principales compétences recherchées par les entrepreneurs

Les trois compétences sur lesquelles les entrepreneurs souhaitent se former en priorité :

• le Marketing et la Communication
• la Stratégie Commerciale et la Planification
• l'Intelligence Artificielle

Les entrepreneurs et le CPF

L'utilisation du Compte Personnel de Formation (CPF) est significative auprès des entrepreneurs :

• 58,6% des entrepreneurs ayant recouru à ce budget pour se former
• Cependant, un élément notable est que près des deux tiers d'entre eux n'auraient pas suivi ces formations s'il y avait eu un reste à charge obligatoire à payer, mettant en évidence l'importance cruciale du soutien financier pour favoriser l'accès à la formation.

Coût de la formation et “Reste à charge”

• 85% des répondants estiment que le coût d'une formation pourrait les empêcher de participer à davantage de formations. Cette barrière financière reste un défi pour l'accès continu à la formation.
• 58,6% des répondants ont déjà sollicité leur budget CPF pour se former. Et 67,2% d'entre eux n'auraient pas réalisé leur formation s'ils avaient eu un reste à charge obligatoire à payer.

Un effort de formation “pour tous” à poursuivre

Alors que le gouvernement a fait de la formation professionnelle et du développement des compétences des salariés une grande priorité, seulement 29% des répondants pensent que le gouvernement met tout en œuvre pour accompagner les entrepreneurs en matière de formation. Ce pourcentage relativement bas suggère une insatisfaction quant aux efforts gouvernementaux dans ce domaine. Ou plutôt une forte méconnaissance des dispositifs mis en place par le gouvernement.

Un renforcement des actions de communication à destination des entrepreneurs

• 60% des entrepreneurs souhaitent disposer d’informations plus claires concernant leurs droits à la formation.
• D’ailleurs 1/3 des entrepreneurs est informé que Bpi France et FranceNum ont mis en place un dispositif gratuit de formation pour accélérer la transformation digitale des entrepreneurs - 74% de ceux qui ont eu accès à l’information se sont formés.

Ces constats appellent à une réflexion approfondie sur les politiques à instaurer afin de surmonter ces défis et de promouvoir un écosystème favorable à la formation des entrepreneurs.

“ En définitive, des politiques plus adaptées pourraient jouer un rôle fondamental dans la stimulation de l'innovation, de la compétitivité et de la croissance économique à travers le renforcement des compétences des entrepreneurs. Cette démarche pourrait favoriser l'atteinte des objectifs entrepreneuriaux, en garantissant que le manque de ressources ou d'informations ne constitue pas un obstacle au développement des compétences nécessaires à la pérennité et à la croissance des entreprises ”, conclut Matthieu Douchy.