Voici quelques réflexions issues de la période des fêtes de fin d’année, d’où tirer des enseignements pour l’avenir et pour le marché français :

• La croissance du commerce en ligne s’inscrit dans la durée, et il s’agit donc d’en tenir compte et de s’adapter. Aux Etats-Unis, le volume quotidien des ventes et les pics de consommation enregistrés lors des dates clés que sont le Black Friday et le Super Saturday sont supérieurs cette année aux chiffres de l’année précédente. Les commerçants ayant des points de vente physiques doivent impérativement réinventer l’expérience client en magasin. Ils doivent faire preuve d’imagination pour encourager les consommateurs à quitter le confort de leur domicile, surtout en cette saison.

• Le « Cyber Monday » perd son côté exceptionnel. Nous continuons de penser que le Cyber Monday n’est plus aujourd’hui le rendez-vous des bonnes affaires qu’il a été et que chaque jour de l’année est un Cyber Monday potentiel. Notre index enregistre une baisse en glissement annuel pour cette édition du Cyber Monday, peut-être due à un sentiment de lassitude suite aux vagues de promotions du Black Friday la semaine précédente.

• Le week-end du Super Saturday aux Etats-Unis est vraiment celui des bonnes affaires. L’Index enregistre des volumes de trafic nettement supérieurs le week-end du Super Saturday (17-18 déc.) qu’à n’importe quel autre moment à l’approche de Noël et de Hanoucca. Les commerçants pratiquent de formidables promotions pour séduire les consommateurs qui n’ont plus que sept jours pour finir leurs achats.

• Côté livraison, détaillants et distributeurs ont voulu séduire les procrastinateurs la semaine avant Noël et Hanoucca, allant même jusqu’à proposer des remises en échange de délais de livraison prolongés. A en croire la course contre la montre des derniers jours, les consommateurs semblent avoir confiance dans la capacité de la chaîne d’approvisionnement à satisfaire la demande.

• Les commerçants auraient tort de négliger le potentiel de vente des jours qui suivent Noël. Quelques-uns des plus gros volumes de trafic de la saison enregistrés par Verizon concernent la période entre Noël et le dernier week-end de l’année. Les gens ont reçu des cartes cadeaux à faire valoir, ils veulent échanger ou rendre des produits et profiter d’offres spéciales. Le message à retenir pour les commerçants est de ne pas baisser les bras dès le 25 décembre mais au contraire de maintenir leurs efforts, car le marché qui suit immédiatement Noël peut être très lucratif.

En quoi les commerçants français pourraient-ils s’inspirer de ces tendances constatées aux Etats-Unis ? En France aussi, le commerce électronique vient perturber les modèles traditionnels du commerce de détail et il continue de se développer, encouragé par une population de consommateurs qui se familiarise rapidement avec les nouveaux usages du monde connecté. L’agilité est décisive ici aussi et les détaillants ont intérêt à anticiper les stratégies qu’ils voudront mettre en œuvre pour les prochains grands rendez-vous du shopping.

Par Michèle Dupré, vice-présidente de Verizon Enterprise Solutions, en charge des secteurs de la vente au détail, de l’hôtellerie et de la distribution