Impliquer les collaborateurs dans la politique RSE et les amener à s’engager totalement dans leur travail, tout en leur permettant de maintenir un équilibre vie professionnelle - vie personnelle, telle est l’équation que cherchent à résoudre les entreprises. Pour y parvenir, elles multiplient les actions de sensibilisation et d’information en matière de RSE auprès des salariés par des plans de communication structurés, avec des messages clairs relayés par des médias internes ou par leurs dirigeants.

« Mais au préalable, les entreprises sondent leurs collaborateurs par des enquêtes internes sur leurs attentes et leur sentiment sur le développement durable pour en connaître leur ressenti », prévient Malvina de Corbier, auditrice de Top Employers Institute, organisme de certification international sur les meilleures pratiques RH dans les entreprises.

Fatec a adopté le Forfait de mobilité durable pour ses collaborateurs

Certaines entreprises prennent des initiatives concrètes en conséquence. Fatec, le gestionnaire de flottes de véhicules externalisées qui emploie 260 salariés essentiellement sur son siège à Lestaque (Bouches-du-Rhône), a ainsi mis en place un plan de mobilité durable, et son corollaire le Forfait Mobilité Durable, pour inciter les collaborateurs à adopter le covoiturage ou à prendre les transports en commun sur les trajets domicile - travail, au détriment de la voiture individuelle.

« Pour cela, nous prenons en charge 75 % du prix du transport collectif et le coût total du carburant du conducteur qui offre le covoiturage », souligne Marjolaine Cavaglieri, DRH de Fatec. La mayonnaise prend. La part de covoitureurs a fortement augmenté, passant à 12 % de l’effectif, et les demandes d’abonnement de transport en commun ne cessent de croître.

Les entreprises ne négligent pas non plus leur responsabilité sociétale qu’elles tentent d’insuffler à leurs salariés. « De plus en plus d’entreprises donnent à leurs collaborateurs des journées de travail consacrées au bénévolat pour s’occuper de personnes handicapées, former les personnes âgées au numérique… », illustre Malvina de Corbier. La nature de ces jours de bénévolat peut également être directement liée à la stratégie RSE de l’entreprise.

Des espaces de travail configurés pour le bien-être des employés

Pour favoriser l’engagement des salariés dans leur travail, les entreprises cherchent à créer un environnement et des valeurs propices à leur épanouissement. « Les entreprises formalisent leurs valeurs et les partagent avec leurs collaborateurs », souligne Malvina de Corbier. « Nos valeurs consistent à faire équipe avec bienveillance, à être fier et à rester humble, à oser et partager, à écouter et à décider. Elles sont introduites dans les entretiens d’évaluation annuels de nos collaborateurs, qui doivent démontrer à cette occasion comment ils leur donnent vie », indique Marjolaine Cavaglieri.

Les entreprises tentent également d’adapter leurs espaces de travail pour favoriser le bien-être des salariés. Il s’agit d’aménager des locaux d’activités en fonction des besoins des collaborateurs, en configurant l’espace par divers types d’endroits, comme des bureaux fermés ou des « box » pour leur permettre de se concentrer, et des espaces ouverts pour favoriser la convivialité.

Souplesse sur le nombre et le choix des jours de télétravail

Mais à l’heure du télétravail partiel, les salariés tiennent avant tout à l’équilibre de leur vie privée et professionnelle. Pour y répondre, les entreprises leur apportent de la souplesse dans le choix et le nombre de jours de travail à domicile. « Les accords d’entreprise sur le télétravail ont tendance à prendre en compte les attentes et les besoins des salariés. Si les entreprises, certifiées Top Employers, proposent en général au maximum 2 jours de travail à distance par semaine pour maintenir le lien social en présentiel, certaines mettent en place un forfait annuel de télétravail dont les jours sont choisis par les salariés », expose Malvina de Corbier. Chez Fatec, le choix des journées de travail à distance s’effectue à la carte avec les managers.

L'IA pourrait modifier encore le paysage de la qualité de vie au travail

En attendant, l’Intelligence artificielle (IA) pourrait bouleverser les conditions et les pratiques de travail d’ici cinq à dix ans. « L’IA impactera les salariés sur les conditions de travail, et demandera aux entreprises de rester vigilantes sur des notions éthiques. Il faudra qu’elles continuent à mettre leurs collaborateurs au centre de leurs activités pour maintenir le lien social au travail. Mais l’IA sera aussi une opportunité pour enrichir leur travail grâce aux tâches répétitives qu’elle pourra effectuer à leur place, les libérant pour se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée », conclut Malvina de Corbier.