Ainsi, une étude Glassdoor de 2019 révèle que 77 % des candidats se renseignent d’abord sur la culture d’entreprise avant de postuler. Cette même étude précise encore que les priorités qui comptent pour les collaborateurs sont les valeurs de l’entreprise (24 %), la qualité du management (22 %) et les perspectives de carrière (16 %). Dans le même esprit, il faut être très attentif aux aspects humains lors de l’intégration de nouveaux collaborateurs.

Une enquête de Cadremploi, publiée en avril 2019, souligne la nécessité de mettre en place un véritable parcours d’intégration sous peine de s’exposer à de sérieuses déconvenues. En effet, 33 % des cadres affirment avoir déjà démissionné suite à une mauvaise intégration, dont 65 % dans les six mois qui ont suivi leur arrivée dans l’entreprise. Désormais, l’existence d’un véritable processus d’onboarding devient un élément important pour fidéliser les talents et valoriser la marque employeur auprès des candidats.

Les nouvelles aspirations des collaborateurs

Les dirigeants sont bien conscients, désormais, que pour pouvoir conserver l’attractivité de leur entreprise ils doivent s’adapter à de nouvelles aspirations. Dorénavant, c’est à l’entreprise de s’adapter aux aspirations, notamment des jeunes diplômés, de plus en plus à la recherche de sens et de valeurs dans leur travail.

« Entre 30 et 40 % des jeunes diplômés préfèrent rejoindre l’entreprise sur la base d’un contrat de projets plutôt que d’un CDI sans objectif défini, et si nous voulons fidéliser ces talents, il faudra aussi leur permettre de développer des projets personnels autour de leurs passions », explique Thierry Breton, ancien PDG du groupe Atos et ancien ministre de l’Économie, qui a lancé un vaste plan de recrutement de 45 000 ingénieurs informatiques dans le monde, dans les trois années à venir.

Dans ce contexte, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle devient un indicateur précieux pour le management. Des entreprises n’hésitent plus à offrir des services facilitant la vie personnelle de leurs collaborateurs.

« Lorsqu’il y a des soucis personnels à résoudre, cela rejaillit forcément sur le travail : nous avons eu l’idée de lancer un site et une application, avec différents niveaux de services, permettant à un salarié de trouver une solution individualisée et immédiate à un problème d’ordre personnel, familial ou domestique », explique Magaly Siméon, fondatrice de « Lily facilite la vie ».

Cette maman de trois enfants connaissait bien la problématique consistant à jongler entre la famille et la nécessité de rester concentrée au travail.

« C’est l’entreprise qui paie pour ce service qu’elle propose à ses salariés dans un esprit gagnant/gagnant : l’entreprise améliore le taux de satisfaction et diminue l'absentéisme et le salarié est plus serein au quotidien, l’esprit libéré », ajoute Magaly Siméon. Il est vrai que les statistiques démontrent que les collaborateurs ont de plus en plus de difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle.

L’étude annuelle du cabinet Gras Savoye Willis Towers de 2019 indique que le taux d’absentéisme au travail, dans le secteur privé, a progressé de 3,6 % entre 2017 et 2018. Depuis 2014, l’augmentation atteint 16 %, ce qui signifie que sur 100 salariés, quatre d’entre eux seront absents chaque jour. S’il y a des raisons médicales à ces absences, les auteurs de l’étude soulignent que le nombre croissant de familles monoparentales, l’aide aux personnes dépendantes consécutivement au vieillissement de la population sont aussi des facteurs explicatifs de l’augmentation de l'absentéisme en France.

La valorisation du capital humain de l’entreprise passe désormais par la prise en compte des aspirations de nouvelles générations en quête de sens, et d’une vie davantage équilibrée que celle de leurs aînés.