La jeune femme a commencé à réfléchir au projet avec Irène Soulages alors qu’elle était encore étudiante. Elle prend deux années de césure dans son cursus : un an au sein d’une start-up d’édition de manuels scolaires et part ensuite une année faire du bénévolat en Malaisie dans un centre d’accueil pour enfants et adolescents. À son retour, elle décide après avoir terminé son master à HEC de créer BimBamJob afin d’aider les personnes de premier niveau de qualification en recherche d’emploi. Et bim on cherche, et bam on trouve un job ! Simple sur le papier, encore faut-il identifier où se situe le problème de chômage de ces personnes et agir pour les aider. Tout un programme…

GPO Magazine : En 2015, vous créez avec Irène Soulages : BimBamJob. Pour quelles raisons ?
Aurélie Lavaud : J’ai créé BimBamJob à la fin de mes études d’HEC en 2015. C’était notre sujet de mémoire de fin d’études dans lequel nous avons étudié le chômage des personnes, avec un premier niveau de qualification. Lorsque l’on se penche sur les statistiques de Pôle Emploi (BMO 2019), on constate que 54 % des personnes qui ont un niveau infra-bac sont inscrites chez Pôle Emploi. Et 9 des 10 métiers les plus recherchés sont des métiers infra-bac.

Nous nous sommes donc demandées quels étaient concrètement les freins rencontrés par ces personnes lors de leur recherche d’emploi, et comment nous pourrions aider à les lever. Ces freins sont bien connus de tous les acteurs de l’emploi : la barrière du numérique (pas facile de faire des recherches sur Google et de compléter des formulaires, de gérer sa recherche), la mobilité géographique (pas toujours simple de se déplacer), la présentation à un entretien (confrontation à des refus successifs avant de décrocher un emploi). Notre solution s’est montée petit à petit avec la volonté de lever ces freins.

GPO Magazine : Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de BimBamJob ?
Aurélie Lavaud : Aujourd’hui, concrètement, nous intervenons de 3 façons auprès des personnes que nous accompagnons : la première, en effectuant des mises en relation directe avec des employeurs qui pourraient les recruter. La deuxième, par le biais de séances de coaching où nous travaillons notamment deux axes : le savoir-faire concret de la recherche d’emploi (CV, lettre de motivation, entretien, recherche d’offres d’emploi), et la confiance en soi (valorisation de son parcours, regard positif sur ce que l’on a fait et sur sa personne). La troisième en travaillant de façon plus indirecte avec des acteurs de l’emploi qui utilisent notre logiciel comme support à leur accompagnement pour déterminer des offres d’emploi et communiquer avec leurs bénéficiaires par SMS de façon semi-automatisée.

GPO Magazine : Vous avez été lauréate en 2018 du prix « Jeune dirigeant des entrepreneurs et dirigeants chrétiens » (EDC), que représente ce prix à vos yeux ?
Aurélie Lavaud : Nous avons éprouvé une vraie fierté en recevant ce prix. En effet, cela signifiait que nous étions reconnus par nos pairs en tant qu’entrepreneur et que les membres du Jury étaient sensibles à ce que l’on faisait et à nos modes d’intervention.

GPO Magazine : Être entrepreneure sociale aujourd’hui, est-ce une utopie ?
Aurélie Lavaud : Nous sommes nombreux aujourd’hui à penser que mettre l’impact et le sens de nos actions au cœur de notre projet d’entreprise est nécessaire. Chez BimBamJob, c’est ce que nous vivons au quotidien : notre vocation première, qui est inscrite juridiquement dans nos statuts, est d’aider des personnes à retrouver un emploi ; notre activité économique est ce qui nous permet de financer ces actions et de leur donner une pérennité.

GPO Magazine : Quels sont les projets pour les années à venir pour BimBamJob ?
Aurélie Lavaud : Si notre logiciel est utilisé partout en France, notre organisme de formation lui n’est aujourd’hui présent qu’en Ile-de-France. Actuellement, nous commençons à nous implanter dans d’autres régions et souhaitons avoir une couverture nationale dans les années à venir.