GPO Magazine : Comment évolue le marché de la collecte des déchets ?
Jean-Pierre Dunand : En France, 4 500 déchetteries voient passer plus de 12 millions de tonnes/an de déchets non collectés dans le cadre des ordures ménagères ou des emballages recy­clables. Financés à 100 % par les collec­tivités, majoritairement via la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, ces équipements pèsent sur la gestion de ces collectivités. En principe réservées aux déchets des particuliers, la plupart de ces déchetteries acceptent encore gratuitement ou à des prix dérisoires ne couvrant absolument pas les coûts de traitement, les déchets des artisans et petits professionnels. C’est pour répondre à cette problé­matique qu’Appulz a mis au point une toute nouvelle génération de déchetteries.

GPO Magazine : Est-ce sur ce constat que vous avez créé Appulz et que vous lancez aujourd’hui la DHS 25 ?
J.-P. D. : Nous avons créé Appulz en 2012 pour répondre aux attentes de notre première cible de clients : les négoces de matériaux de construction qui souhaitaient organiser la collecte des déchets de leurs propres clients petits professionnels. Notre première gamme de systèmes SDE a jeté les bases de la déchetterie automatisée que nous lançons aujourd’hui, à savoir : un pesage électronique, une borne de contrôle d’accès avec badge, le tout associé à un logiciel d’exploitation connecté à notre serveur qui transmet sur place un ticket à l’utilisateur puis envoie un email avec toutes les données : poids, type de déchets, dates et heures des dépôts. Mais nous devions aller plus loin en offrant plus d’innovation, plus de souplesse d’installation et plus de services aux utilisateurs. Notre bureau d’études a travaillé en 2013 pour développer le concept d’une nouvelle génération de déchetteries. Nous gardons bien entendu les principes des systèmes SDE, mais les déchargements se font désormais dans un caisson qui ira automatiquement se déverser dans la benne ampliroll du flux sélectionné, plus aisément installable avec moins de génie civil et une emprise au sol réduite. La DHS 25 nous ouvre aussi les portes des industriels qui, générant leurs propres déchets de production, souhaitent mieux les gérer et ce, en conformité avec le code de l’environ­nement qui, depuis février 2012, impose la tenue d’un registre du suivi des déchets devant être conservé pendant au minimum 3 ans. La DHS 25 contribue à une parfaite traçabilité des déchets ; c’est un paramètre important pour toute politique sérieuse de gestion des déchets, par exemple dans le cadre de l’obtention d’une certification ISO 14001.

GPO Magazine : La DHS 25 est-elle une source de revenus pour les collectivités ?
J.-P. D. : De source de coûts, les déchetteries doivent en effet devenir des sources de revenus et les petits professionnels, certes ne pourront plus à terme déposer leurs déchets gratuitement, mais en échange ils vont bénéficier d’une dépose rationnelle plus rapide, sans tri préalable (ou au contraire la possibilité de trier jusqu’à 5 flux permettant de réduire de façon considérable le coût d’élimination de leurs déchets), avec moins de risques pour leurs salariés.

GPO Magazine : Pourquoi vous êtes-vous rapproché du Groupe Nicollin ?
J.-P. D. : Nos produits correspondent à leur cœur de métier et Appulz avait besoin d’un maillage commercial serré pour sa distribution. L’implantation nationale d’un grand acteur du marché comme Nicollin nous offre cet atout. De plus cette alliance nous permet de proposer à nos clients une solution clé en main comprenant : la mise à disposition de la DHS 25, son installation sur site, le service de location des bennes, le transport et le traitement des déchets ainsi que la maintenance et l’homologation annuelle de la déchetterie automatique.