35 heures et heures supplémentaires : la désillusion des Français
Depuis deux ans, la cadence de travail des salariés en France s’est intensifiée. Alors que de nombreux Français ont perdu tout sens dans leur travail et ont remis en question leur balance vie professionnelle / vie personnelle, le système des 35 heures semble également trouver des limites à leurs yeux.
En effet, dans sa dernière étude avec OpinionWay menée fin mars 2022, Factorial, start-up espagnole spécialiste des e-RH, a observé les perceptions qu’ont les salariés de leur temps de travail et du système actuellement en place en France.
Il en résulte que la moitié des Français en ont une vision désabusée et considèrent même les 35 h comme une utopie. Plus encore, 54 % des interrogés déclarent dépasser largement le cadre contractuel de leurs horaires chaque semaine, et estiment ne pas être suffisamment bien rémunérés.
Face à ce constat, de nombreuses interrogations se posent. Est-ce le signe que les Français sont des travailleurs acharnés ? Le système des 35 h serait-il donc déconnecté de la réalité ? Comment trouver des solutions et avantages à cette situation ?
Des salariés en quête de changement, mais pas à tout prix !
Les salariés sont donc désillusionnés face à un système qui ne leur ressemble plus. 50 % d’entre eux voient les 35 heures comme quelque chose aujourd’hui impossible à respecter. Par ailleurs, ceux dont le contrat indique plus de 35 heures hebdomadaires, sont les plus critiques à l’égard du système mis en œuvre depuis 20 ans : 59 % des Français qui ont une base supérieure aux 35 heures hebdomadaires, ne croient plus à ce système général. Ce chiffre monte à 61 % pour ceux qui sont soumis au forfait jour.
Se pose alors la question de l’augmentation ou la diminution du temps de travail. Lorsqu’on les interroge sur la possibilité de changer de contrat pour augmenter leur temps de travail (37 ou 39 heures), seuls 37 % des personnes interrogées seraient favorables à cette évolution.
À l’inverse, la perspective de passer à la semaine de 32 heures – comme proposé par certains candidats du premier tour des présidentielles françaises – est davantage accueillie par 43 % des salariés.
Même si les Français estiment que ce système n’est plus adapté à leurs quotidiens, ils ne sont pas prêts à tous les sacrifices pour réduire leur temps de travail. En effet, 74 % des interviewés refuseraient de rogner sur leur salaire pour obtenir un allègement de leurs horaires. De plus, 57 % des salariés français ne seraient pas prêts à quitter leurs emplois actuels pour un autre, moins intéressant mais qui proposerait des horaires plus souples.
L’absence d’avantages : le nœud du problème
Finalement, la revendication ne réside pas tant dans le temps de travail rallongé, mais plutôt dans l’absence de bénéfices. Si compensation il y a, les salariés français seraient prêts à accepter de faire des heures supplémentaires.
Une proposition peut alors être envisagée : celle de la semaine de travail de 4 jours, qui permettrait aux salariés d’avoir 3 jours de repos. La Belgique et le Royaume-Uni se dirigent notamment vers cette solution. En effet, des phases de tests sont en cours dans certaines entreprises, qui répartissent le temps de travail de 5 jours sur un nombre de jours travaillés plus court.
En France, toujours selon cette étude, le fait de disposer d’une journée de repos supplémentaire semble être une compensation bien plus incitative que le passage aux 37 heures. 72 % des salariés seraient favorables à une semaine de travail de quatre jours, quitte à ce que leurs journées de travail s’allongent.
À défaut de réduire le nombre de jours travaillés, 71 % Français se disent prêts à travailler davantage à condition d’avoir une compensation financière logiquement indexée à l’augmentation du temps de travail. Ce chiffre monte légèrement pour les personnes ayant un contrat de travail inférieur aux 35 heures : 74 % d’entre eux se disent prêts à travailler plus pour une meilleure rémunération. Là encore, les Français semblent être prêts à travailler plus, pour gagner plus.
À noter que ce sont les jeunes qui semblent être plus enclins à ces types de changement ; qu’il s’agisse de la semaine de 4 jours (76 % parmi les moins de 35 ans) ou d’une augmentation du salaire (74 %).
Méthodologie : Étude réalisée par OpinionWay pour Factorial, menée du 23 au 28 mars 2022, auprès d’un échantillon de 9900 salariés représentatif de la population des salariés français dans des entreprises privées et publiques.
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