Changez l’un des quatre critères de ce système (structure, processus, compétences, motivation) et c’est l'efficacité de l'entreprise toute entière qui en bénéficie… ou qui en pâtit.

Tout projet de développement organisationnel qui se focaliserait sur un seul de ces critères, sans considérer son influence sur les trois autres, pourrait s’exposer à des successions d’aléas compromettant son succès.

En effet, quel sens cela aurait-il, par exemple, d’introduire un ERP¹ dans une entreprise en difficulté ou dans une entreprise où la motivation des salariés serait au plus bas ? Ce serait comme vouloir mettre un cataplasme sur une jambe de bois. Dans le meilleur des cas, il ne se passe rien, c’est juste un investissement inutile et inefficace. Dans le pire des cas, le « remède » fait pire que le mal et vient aggraver la situation de l’organisation (fortes résistances, tensions sociales, etc.).

Lorsqu’ils s’engagent dans une démarche d’amélioration de l’efficacité de l’entreprise, pourquoi certains dirigeants ont-ils tendance à sous-estimer les budgets et les moyens mis en œuvre pour accompagner les mises en place de ces progiciels ? Cette étourderie a souvent de lourdes conséquences sur la motivation des salariés.

Faut-il comparer ces dirigeants optimistes, qui semblent croire en une sorte de pouvoir magique de l’informatique, à des enfants qui s’extasient devant un jeu vidéo ? La tentation est forte. Il serait naïf de croire que les systèmes informatiques peuvent, à eux seuls, produire les améliorations escomptées dans la performance organisationnelle. Car ce ne sont jamais les logiciels qui font des miracles : ce sont les hommes et les femmes qui les conçoivent et/ou qui les exploitent et/ou qui les maintiennent. Les « magiciels » ça n’existe pas !

Avec ou sans informatique, l’énergie de motivation, les compétences et la coopération des salariés sont les paramètres indispensables à la réussite des projets. Pensez-y lorsque vous vous lancerez dans ce prochain projet d’optimisation des processus.

Une partie du budget du projet doit être consacré à l’accompagnement du changement… et non pas au seul outil informatique.

Par Dino RAGAZZO

¹ ERP : Enterprise Resource Planning, en français : PGI (Progiciel de Gestion Intégré). La bonne exploitation d’un PGI est conditionnée par d’importantes modifications de comportements de la plupart des collaborateurs de l’entreprise. On considère que le coût de l’informatique représente 20 % du coût global de mise en œuvre d’un PGI.