Les enjeux micro et macro
Selon une étude récente réalisée par Michael Page et l’agence Kepler (cabinet de conseils, spécialisé dans l’optimisation de la marge opérationnelle et la logistique), jamais les entreprises n’ont eu autant besoin de supply chain pour optimiser les coûts des flux logistiques et réduire les stocks. Cette ultime précision - réduire les stocks - positionne ce domaine bien au-delà de la simple réduction des coûts directs. Accélérer la rotation des stocks en réduisant les volumes immobilisés a donc des conséquences financières, par exemple sur les besoins en trésorerie. Au niveau macroéconomique, l’enjeu est plus considérable encore. C’est non seulement le 5e secteur d’activité français¹, mais les évolutions entre les différents modes de transport sont aussi la conséquence de choix politiques majeurs, en rapport avec le développement durable et les émissions de gaz à effet de serre. Il suffit de savoir que dans le secteur des transports, la route représente 79,4 % de l’énergie fossile consommée² - mais aussi 95 % des émissions de CO2 – pour avoir une idée des enjeux sur la protection de notre environnement. Voilà le cadre posé.

La logistique : vaste terrain aux interventions quasi illimitées
La logistique peut se définir comme « …l’ensemble des techniques et des moyens visant à obtenir une gestion optimale des flux de produits, des flux d'individus, des flux financiers et des flux d'informations, en organisant, rationalisant, hiérar­chisant, régulant et coordonnant l'ensemble de ces flux de manière à réduire au maximum leur nombre, leur durée et leur coût »³. Bien qu’un peu longue, cette approche est intéressante, au sens où elle met une nouvelle fois en exergue l’importance de la finance, un domaine auquel on ne pense pas spontanément lorsqu’on parle de transports. La palette des interventions et influences de la logistique est très large ; elle va des gigantesques surfaces d’entreposage, aux livreurs en deux-roues, en passant par les systèmes informatiques de gestion - par exemple pour déclencher rapidement la facturation aux clients - , le conditionnement et même parfois les réparations de produits. Autant dire que les logisticiens peuvent être présents dans nombre de rouages de l’entreprise.
La plupart des opérateurs de transport et de logistique (express ou non) proposent des services complets de gestion de toute la chaîne du transport (Ex. : Flex Global View, le supply chain complet chez UPS) ou des services innovants protégeant l’environnement (Ex. : Gogreen chez DHL), ou encore des services totalement personnalisés (Ex. : la solution multimodale fleuve-route de Norbert Dentressangle mise au point pour Franprix), ou des services logistiques adaptés aux milieux urbains (Ex. : Distripolis chez Geodis), ou des solutions de conditionnements aux transport (Ex. : Packaging Solution chez Kuehne & Nagel) ou encore la démarche Fedex dédiée aux PME, etc.
Une société comme Chronopost (Groupe La Poste) positionnée sur l’express < 30 kg, lance en février 2014 son nouveau service Zengo : une solution de reverse logistic qui gérera les retours aussi vite que les allers de marchandises. « Ces retours sont essentiellement constitués des marchandises refusées par les destinataires (dysfonctionnement ou défaut du produit livré) ou issus de la volonté des fabricants d’optimiser leur politique de recyclage de leurs propres produits », nous apprend Guillaume Guersing, responsable de l’Offre et des Marchés stratégiques chez Chronopost. Notons que la reverse logistic est un service SAV qui correspond à une attente de plus en plus nette des entreprises désirant assurer un service supplémentaire à leurs clients (gestion des retours).

Veiller aux références et garanties de sérieux
Les transporteurs nationaux dits légers (< 30kg) par exemple, très majoritairement routiers et souvent express à 4 ou 2 roues (quels que soient la spécialité ou le statut) doivent pouvoir présenter l’Attestation de Compétence, un document délivré par le SNTL (Syndicat National des Transporteurs Légers). Ce document atteste que le professionnel est en conformité avec l’essentiel de la réglementation en matière fiscale, sociale, assurances, etc.
L’obtention des certifications ISO 9001 ou ISO 9002 (système de gestion de la qualité) constitue en principe un gage de sérieux. Un transporteur transitaire affichant la Norme ISO 28001 permet de s’assurer de la sécurité des marchandises confiées tout au long de la chaîne, notamment dans les moments d’entreposage dans les ports ou aéroports.
Selon les spécialités et les volontés des opérateurs, des certifications – non nécessairement spécifiques au secteur transport/logistique - telles que ISO 14001 (qualité du système de management intégré en matière d'environnement), OHSAS 18001 (gestion des risques en matière de sécurité, de santé et bien-être au travail), TAPA (une norme internationale regroupant industriels, transporteurs et autorités d’État pour procédures strictes de sûreté du transport de marchandises) ou encore OEA (certificat de simplifications douanières, sûreté et sécurité des biens), etc., sont autant de références rassurantes quant à la qualité globale de l’entreprise et de ses prestations transport.
Pas de problèmes avec les opérateurs bien connus, mais attention donc, au petit transporteur routier ou au transitaire multimodal qui ne présenteraient pas un minimum de garanties !

Souvent une spécialité, selon le mode ou les lieux de destination
Exception faite des très grands acteurs qui peuvent généralement intervenir dans le monde entier en routier, aérien et maritime, les autres transporteurs ou transitaires s’en sortent en développant des spécialités territoriales : Amériques du Nord ou du Sud, Afrique, Asie, Pacifique… des destinations où leurs connaissances du terrain assurent un savoir-faire généralement compétitif.
Les grands opérateurs affichent eux toujours des approches par métiers : santé, informatique, distribution, aéronautique, automobile, aliments périssables, etc., ce qui est toujours rassurant.

Ce trop rapide tour d’horizon suffit à tracer les contours de l’univers complexe des transports et de la logistique qui ne font souvent plus qu’un. C’est un métier de spécialistes à part entière. Ses acteurs apportent des services de plus en plus pointus, sur lesquels l’entreprise cliente peut et doit se reposer, en exploitant ainsi tous les bénéfices de son cœur de métier.

Philippe DERMAGNE

¹. Après industrie, construction, commerce et hôtellerie-restauration (source : Afilog - http://www.afilog.org)

². Source : Revue "Repères 2013" - Ministère Écologie, Développement Durable et Énergie

³. Extrait de e-marketing.fr

Un comparateur de prix pour choisir son transporteur Neopost, spécialiste de machines et de solutions complètes pour la gestion du courrier, a décidé d’apporter un service sortant de son activité historique. « mesenvois.fr » est un comparateur en ligne d’envois de colis. L’outil permet de comparer des prestations de transport (délais d’acheminement et coût), de préparer, payer et suivre les envois. D’après son concepteur, ce comparateur permet de faire plus de 40 % d’économies, grâce aux tarifs négociés auprès de ses partenaires : UPS, Chronopost, Coliposte, DHL, Fedex, Kuehne+Nagel. Malin !