Présentéisme en entreprise : Les salariés français font du zèle
Si l’absentéisme est déjà un fléau en entreprise, le présentéisme n’en reste pas moins contre-productif. Et pourtant, bon nombre de salariés ont toujours tendance à faire du zèle – volontairement ou non, quitte à parfois faire semblant de travailler. Même si les lignes semblent bouger depuis la démocratisation du télétravail, le présentéisme semble être une tendance qui a la peau dure en France.
À l’occasion de sa dernière étude menée en collaboration avec Opinion Way, Factorial, éditeur de logiciels de gestion des ressources humaines, a souhaité mettre en lumière le rapport complexe qu’ont les Français avec la notion du « temps de travail ». Décryptage.
Présentéisme : Une tendance qui a la peau dure en France
La flexibilité découlant de l’adoption massive du télétravail a bousculé les habitudes, si bien que 61 % des salariés français déclarent aujourd’hui que les horaires de travail classiques et fixes n’ont plus vraiment de sens.
Malgré cela, l’ombre du présentéisme – phénomène contre lequel semble lutter les entreprises contemporaines – plane encore sur les professionnels. Dans l’inconscient collectif, faire des heures supplémentaires serait une preuve d’investissement dans son travail dans plus d’un cas sur deux (55 %), et plus particulièrement pour les jeunes générations (+7 % pour les générations Y et Z).
Mais au-delà de vouloir faire leurs preuves, les salariés ont également été « conditionnés » - souvent involontairement, à étendre leurs heures de travail. Il est en effet fréquent que les salariés de bureau aient le sentiment que leurs horaires sont surveillés (45 %).
Mais les employeurs ne se révèlent pas les uniques cerbères des employés, car les pairs jouent également ce rôle : 29 % des salariés de bureau interrogés déclarent faire l'objet de remarques de la part de leurs collègues quand ils quittent le travail plus tôt ou « à l'heure ». Ils sont 42 % parmi les moins de 35 ans ; un chiffre expliquant alors leur besoin de prouver qu’ils travaillent réellement… Même si 47 % des jeunes salariés disent aussi qu’il leur arrive de faire semblant de travailler.
Une tendance lourde de conséquences pour les salariés et les entreprises
Lorsqu’un ou plusieurs salariés font du présentéisme, les effets négatifs seront nombreux et impacteront tous les secteurs de l’entreprise : perte de productivité, augmentation du risque de burn-out ou de bore-out, détérioration de l’atmosphère de travail, risques socio-professionnels, etc.
Les résultats flagrants de l’étude Factorial et les répercussions potentielles de cette tendance « à trop en faire » doivent encourager les Français et les entreprises à faire évoluer leur vision de la productivité et du temps passé au travail. Et pour cause, il s’agit, finalement, de travailler moins et mieux, plutôt que de mettre l’efficacité au placard.
« Il est temps de faire évoluer les paradigmes quand il s’agit de la gestion du temps de travail, aussi bien du côté des salariés que des entreprises. Pour y parvenir, modifier l’organisation du travail peut être une solution : encourager le télétravail, instaurer des créneaux horaires clairs et donner la possibilité aux salariés de les moduler en fonction de leurs contraintes personnelles et professionnelles, sont quelques exemples », commente Marian Pumir de Louvigny, Senior Product Manager chez Factorial.
« Les entreprises peuvent également miser sur des outils de gestion des temps, qui pourront notamment leur permettre d’être alertés si des salariés étendent trop largement leurs heures de travail ou encore de déceler les premiers signes d’une baisse de productivité. Enfin, des formations ou des journées de prévention sur les risques physiques et psychologiques du présentéisme sont également de bons moyens de sensibiliser les salariés aux risques, mais aussi et surtout, de démystifier la pratique à leurs yeux », ajoute-t-elle.
Méthodologie
Menée en octobre 2023, ce sondage OpinionWay pour Factorial a été mené auprès de 1030 employés de bureau, issu d’un échantillon représentatif de 1664 salariés français âgés de 18 ans et plus, qui ont été interrogés par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI. Cet échantillon a été également été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
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