L’innovation, nerf de la guerre

Les répondants français véhiculent donc une perception plutôt positive de leur environnement de travail, et ce, sur différents critères. Hormis l’aspect collaboratif mentionné ci-dessus, ils considèrent à 76 % que leur lieu de travail favorise l’inspiration. 83 % trouvent qu’il favorise la productivité et 88 % l’efficacité !

Cependant, s’il fallait tirer une conclusion négative, c’est la difficulté encore persistante que les entreprises ont à créer un contexte qui favorise l’innovation. 42 % des employés français considèrent travailler dans un environnement innovant. C’est le plus faible pourcentage en Europe, même si la moyenne continentale reste mesurée, à 49 %. La situation est la même quant à leur sentiment sur leurs tâches quotidiennes, puisqu’ils sont 45 % à estimer travailler de manière innovante dans leur fonction, contre 50 % en Europe. Un autre point d’amélioration se dégage : 64 % des répondants français estiment que leur lieu de travail favorise la créativité, légèrement en deçà de la moyenne européenne (67 %). Sans être catastrophiques, ces chiffres pourraient être supérieurs en instaurant de nouvelles méthodes de travail.

Les technologies liées à l’entreprise peuvent aider à atteindre cet objectif, à deux égards :
· en automatisant certaines tâches, ce qui dégagerait du temps aux salariés pour se focaliser plus régulièrement sur l’innovation et la création.
· en instaurant un contexte technologique (mobilité, Cloud,…) qui donne plus d’agilité aux salariés, toujours dans un objectif de gain de temps

Des salariés prêts et volontaires

D’autant que les répondants français semblent prêts à accueillir et à contribuer à la mise en place de ce contexte. 72 % se déclarent conscients qu’ils sont attendus sur l’acquisition de nouvelles compétences liées au numérique. 81 % disent même se sentir à l’aise avec la mise en place de nouvelles technologies sur le lieu de travail. Lorsqu’ils sont interrogés sur les principaux changements attendus dans leur fonction à l’horizon 2020, les premiers sont technologiques. 33 % des répondants s’attendent à devoir maîtriser de nouveaux logiciels et de nouvelles applications (1ère attente), 23 % s’attendent à devoir prendre en charge de nouvelles responsabilités liées au numérique (2) et 20 % à l’automatisation de certaines de leurs tâches quotidiennes (3). Quant au lieu de travail, ils sont 34 % à penser qu’il sera 100 % sans fil ni câble en 2020 (1), 23 % que les tablettes auront totalement remplacé les ordinateurs (4), et 20 % qu’il n’y aura plus ni papier ni imprimante (5).

Les salariés sont donc relativement conscients des changements en cours et à venir, et se montrent plutôt volontaires pour participer à cette transition. Ils sont en effet 83 % à déclarer avoir soumis ou avoir des idées à soumettre pour améliorer leur environnement de travail. Par ailleurs ils sont 63 % à se sentir en position d’encourager l’innovation et de piloter le changement sur leur lieu de travail.

Un manque d’écoute ?

Pour que leurs efforts ne soient pas vains et que la transformation soit réellement supportée par tout le monde, encore faut-il que l’entreprise et la direction mettent en place les conditions favorables à l’expression et aux initiatives des salariés, et prennent conscience de l’importance des technologies. On constate encore un manque de ce côté. Si les salariés sont nombreux à avoir des idées, ils ne sont que 48 % à en avoir soumises qui ont été réellement écoutées ou mises en place. 53 % des répondants considèrent que le management est réceptif à leurs idées. Il n’existe de processus formel pour soumettre des idées au management que dans 57 % des entreprises, et 61 % des répondants considèrent que le management fait preuve d’une bonne compréhension des nouvelles technologies.

Encore une fois, la situation n’est pas désastreuse, mais pour que les entreprises embrassent pleinement la transformation numérique, ces statistiques gagneraient à remonter. Pour ce faire, elles doivent améliorer leur capacité d’écoute et faire les bons choix technologiques et managériaux qui permettront à l’entreprise de basculer.

Toujours plus de flexibilité

L’étude s’intéresse également à la perception des salariés en dehors du cadre technologique. Interrogés sur leurs principaux challenges dans les années à venir, les répondants français placent l’optimisation des coûts en première position (44 %), suivis de près par la satisfaction client (43 %). Des enjeux qui ne sont pas nouveaux et qui ne vont manifestement pas perdre de leur importance.

On perçoit par ailleurs les signaux d’une volonté de conditions de travail potentiellement plus flexibles, agiles et mobiles. Le premier changement que les salariés aimeraient voir dans leur quotidien d’ici à 2020 porte sur la présence au bureau. Les salariés souhaiteraient à 27 % y passer moins de temps. En parallèle, ils sont 30 % à imaginer que les salariés n’auront plus de bureaux attitrés et qu’ils pourront travailler où ils le souhaitent, et 19 % que les bureaux seront ouverts 24h/24 et 7j/7 pour pouvoir venir y travailler à leur gré. Bien qu’il s’agisse d’une minorité, certains pensent même que les bureaux disparaîtront pour laisser les employés travailler de chez eux ou du lieu qui leur convient (6 %).

* Etude en ligne menée par opinion.life (delineate) auprès de 1 200 salariés européens entre les 9 et 12 septembre 2016. Les sondés sont localisés au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Espagne, avec une répartition de 300 par pays. Ils sont employés à mi-temps ou plein temps, dans des entreprises de plus de 250 salariés.