Selon les résultats, les femmes dirigeantes sont moins enclines à subir la transmission de leur entreprise, privilégiant une approche plus progressive et flexible. Contrairement aux hommes, elles envisagent moins la transmission comme une nécessité urgente et se montrent davantage disposées à laisser le repreneur imprimer sa propre empreinte sur l'entreprise, favorisant ainsi des conditions de transition plus harmonieuses.

En regardant vers l’avenir, les femmes transmettent plus tôt, plus facilement, plus librement et ainsi, bénéficient de meilleures conditions de passation.

La transmission : quel ressenti ?

Même si elle est perçue comme importante et nécessaire, la transmission n’est pas préparée à la hauteur des enjeux de la pérennité de l’entreprise. Alors que de nombreuses enquêtes concluent qu’une transmission réussie s’organise sur 10 ans, l’étude de 2023 révèle que les femmes dirigeantes sont 79 % à estimer que 5 ans suffisent alors que 87 % des hommes le font en moins de 5 ans.

Pour les femmes, la vision stratégique et la logique de croissance ne sont pas des priorités (6 % les mettent en avant) contrairement aux hommes (20 %). Elles privilégient plutôt chez le repreneur un savoir-faire (31 %) des valeurs (20 %) et une équipe (19 %).

La transmission : quelle vision du futur ?

Les femmes ont de nouveaux projets et attendent un vent de nouveauté pour l’entreprise qu’elles cèdent. 32 % des femmes veulent transmettre pour changer de vie ou développer une nouvelle entreprise (vs 23 % pour les hommes). Elles conçoivent moins la transmission comme une contrainte voire une obligation imposée par leur âge, leur santé ou de l’endettement (23 %) contrairement aux hommes (58 %).

Elles ne sont que 17 % à attendre de leur repreneur la poursuite à l’identique de leur direction d’entreprise et aspirent à une transition qui apporte une vision moderne et innovante à l'entreprise alors que 27 % des hommes favorisent la continuité de leur histoire.

Elles sont 35 % à attendre d’un successeur qu’il accroisse la performance de l’entreprise. Le profil idéal du repreneur est celui d’une personne engagée (pour 34 % des femmes vs 14 % des hommes), avec un fort esprit entrepreneurial (pour 28 % des femmes vs 38 % hommes). Contrairement aux hommes, elles préfèrent une personne dotée d’un excellent relationnel à une personne stratège.

La transmission : les femmes pensent « nouvelle vie » et les hommes « fin »

Les femmes associent à la transmission les mots plaisir, fierté, opportunité, réussite et héritage quand les hommes utilisent les mots soulagement, peur, fin. Elles subissent moins la transmission que les hommes car se font plus facilement accompagner et le font de façon plus anticipée afin de mieux préparer leur aventure suivante.

Parmi les 70 % de femmes qui se font accompagner, 30 % le sont par un avocat, 27 % par un fiscaliste, un banquier ou un notaire et 23 % un conseil quand 10 % ont un mentor à leurs côtés.

La méthodologie

L'étude a impliqué 144 femmes dirigeantes ayant une expérience moyenne de plus de 16 ans en tant que dirigeantes d'entreprise, avec un âge moyen de 55,3 ans. Les résultats de cette étude ont été comparés à une précédente étude qui avait interrogé 123 hommes. Les participants de ces deux volets sont issus des secteurs du commerce et de la distribution, de l'industrie et des services aux entreprises situés en régions Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie. Le questionnaire a été structuré en cinq catégories, abordant les aspects clés de la transmission d'entreprise, tels que la perception et l'importance de la transmission, les priorités de la transmission (y compris ce qui est transmis), le rôle du dirigeant et les sujets d'accompagnement, la motivation derrière la transmission et la vision post-transmission (y compris le choix du successeur et le rôle du transmetteur).