La gestion du retour des salariés expatriés reste problématique pour les entreprises
Alors qu’une dizaine de start-up ont annoncé le programme « Reviens Léon ! » afin de convaincre les expatriés français de revenir dans l’hexagone, la gestion du retour des salariés expatriés reste toujours problématique pour de nombreuses entreprises. Dans ce contexte, Deloitte et Nomination publient la 9ème édition de MobiCadres, le baromètre de référence sur la mobilité des décideurs.
Cette étude, réalisée auprès d’un panel de 4 854 cadres, analyse les principaux mouvements et raisons de leur mobilité, mais également leurs attentes en termes de rémunération, de missions et de carrière.
Un taux de mobilité général consolidé à 22 % : plus d’un cadre sur cinq a changé de poste et/ou d’entreprise cette année :
- Les moins de 35 ans sont 32% à avoir changé d’entreprise ou de poste en 2014
- Les femmes (23%) sont plus mobiles que les hommes (21%), et particulièrement en cas de mobilité externe (58% contre 47%)
- Avec un indice de satisfaction de 15/20, les cadres sont toujours aussi satisfaits de leur poste
- La durée moyenne dans un poste est de 4,1 ans
- 16% des décideurs acceptent une baisse de salaire lors d’une mobilité externe
- Equilibre parfait entre mobilité externe et interne
Cette année, la mobilité est de 22%, ce qui est globalement stable depuis 2010. La mobilité externe (changement d’entreprise) gagne un point cette année, soit une hausse de sept points depuis 2010, signe que les cadres prennent plus de risques dans leur stratégie de carrière. Pour la première fois, les taux de mobilité interne (changement de poste dans l’entreprise) et externe sont égaux (50%). Cet équilibre suit une tendance observée depuis ces dernières années et montre que les décideurs sont de plus en plus nombreux à se projeter dans leur entreprise et à vouloir évoluer dans celle-ci notamment sur d’autres fonctions que leur formation initiale.
« Le contexte économique mais aussi la meilleure gestion de ces profils en termes de mobilité et de gestion de carrière au sein des organisations peut également expliquer ce phénomène. Un chiffre notable confirme cette tendance : la durée moyenne dans un poste est de 4,1 ans contre 3,6 ans en 2006. Ainsi, les cadres dirigeants ne confondent pas mobilité et versatilité, ils se montrent patients voire prudents avant de changer de poste. Cependant, cela ne signifie pas qu’ils sont à la recherche de défis et à l’écoute d’opportunités leur permettant d’évoluer, même si cela passe par un changement d’entreprise : le taux d’intention de mobilité externe augmente de 3 points (58%) par rapport à l’année dernière. » affirme Serge Papo, Président de Nomination.
Comme dans les éditions précédentes, on note que plus on est jeune et plus on bouge facilement. Ainsi plus d’un tiers des personnes âgées de moins de 35 ans (32%) ont changé d’entreprise ou de poste, soit douze points de plus que la moyenne. En outre, le taux de mobilité des 40-44 ans est en hausse de deux points (24%), ce qui peut s’expliquer par une volonté de gagner en responsabilité et de changement lors de cette une étape cruciale qu’est la seconde partie de carrière. A l’inverse, le taux de mobilité des 55 ans et plus baisse de trois points (12%), signe que les décideurs proches de la fin de carrière cherchent moins à changer d’entreprise ou de poste.
Par ailleurs cette année, les femmes sont légèrement plus mobiles que les hommes (23% contre 21%). Cet écart est plus significatif en mobilité externe : les femmes sont 58% plus enclines à changer d’entreprise par rapport à leurs collègues masculins (47%). Une tendance forte qui peut à la fois indiquer une prise de risque plus importante de la part des femmes mais qui peut également être synonyme d’une nécessité d’aller explorer de nouveaux horizons pour pouvoir évoluer.
Autre changement significatif observé cette année : un expatrié sur deux (48%) choisit de rester à l’étranger dans la cadre d’une mobilité, ce qui représente une hausse de onze points par rapport à l’édition précédente. Face à un contexte économique morose, les cadres dirigeants installés à l’étranger sont ainsi peu enclins à revenir en France.
Mobilité rime avec satisfaction professionnelle
Avec un indice de satisfaction qui s’élève à 15/20, les décideurs mobiles conservent une image très positive de leur poste précédent et plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’une mobilité externe (+3 points). Par ailleurs, l’indice de satisfaction des mobiles « internes » perd cette année 1,1 point chez les hommes et 1,4 chez les femmes, preuve que la mobilité interne n’est pas nécessairement bien vécue par l’ensemble des décideurs, la faute peut-être à un effet « routine » au sein de l’organisation.
De même, les décideurs sont globalement satisfaits du poste qu’ils occupent actuellement et font un bilan très positif de leur carrière qui répond à leurs attentes pour 57% d’entre eux en termes d’intérêt des missions et de développement de leurs compétences professionnelles. Néanmoins, 14% la considèrent moins réussie qu’espérée : les femmes étant légèrement plus nombreuses que les hommes (16% contre 13%) à le penser.
Enfin, si la digitalisation n’est pas encore totalement ancrée dans les mœurs des décideurs, ils commencent à s’y mettre doucement et actualisent de plus en plus leurs profils sur les réseaux sociaux : ils sont ainsi seulement 16% à actualiser au moins une fois par mois leur profil mais en augmentation de 2% par rapport à 2014.
« En termes de rémunération, la mobilité est souvent synonyme d’augmentation. En effet, comme en 2014, lors d’une mobilité 16% des décideurs parviennent à obtenir une augmentation de plus de 20%. En cas de mobilité interne, le pourcentage d’augmentation médian se situe entre 5 et 10%. En revanche lors d’une mobilité externe, près de deux décideurs sur dix (16%) acceptent une baisse de salaire. Cela montre une nouvelle fois que, dans le cadre d’une mobilité, la rémunération n’est pas le principal critère. L’intérêt du travail, le développement de carrière, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle sont autant de leviers de rétribution globale qui font qu’un décideur peut accepter une baisse de salaire. » conclut Philippe Burger, Associé responsable Capital Humain chez Deloitte.
La rédaction
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