Alors pour y faire face, 62 % des industriels ont réalisé des investissements pour réduire leurs coûts énergétiques et 25% prévoient d’en réaliser cette année.

Le renouvelable est l’investissement le plus prisé

Des mesures rapides et peu complexes ont déjà été mises en œuvre telles que le remplacement des lampes conventionnelles par des LEDs (51 %), la sensibilisation du personnel (46 %) ou la baisse de la température ambiante (42 %).

Toutefois, les entreprises se tournent majoritairement vers le renouvelable. Ainsi, 73 % ont déjà investi ou prévoient d'investir dans la construction d'une installation photovoltaïque cette année. De plus, 33 % se concentrent sur le remplacement d'un vieux système de chauffage au gaz ou au mazout par un système de chauffage alternatif tel qu'une pompe à chaleur.

Enfin, les entreprises les plus avancées ont investi dans des technologies permettant l’économie de ressources : 36 % d'entre elles utilisent déjà des technologies intelligentes ou d'autres technologies de contrôle pour réduire la consommation d'énergie des machines - ou sont en train d'introduire ces systèmes. 33 % remplacent même complètement les vieilles machines par des modèles plus récents et plus efficaces sur le plan énergétique.

Pour celles qui ont passé le cap, les résultats sont déjà significatifs puisqu’environ un cinquième d'entre elles (19 %) a pu économiser entre 6 et 10% d'énergie l'hiver dernier, un tiers (33 %) entre 11 à 20% et presque un quart (22%) déclare des économies entre 21 et 40%.

Le plus grand obstacle : l'incertitude

Néanmoins, des obstacles persistent. Le principal frein reste le manque de budget (44 %) ou l'absence d'autres possibilités d'économies (32 %) et même dans 20 % des cas, la direction ne se dit pas convaincue de l'importance ou de l'urgence de réaliser des investissements.

Toutefois, le principal obstacle aux économies d'énergie reste l'incertitude. Un quart (26 %) des entreprises déclarent avoir du mal à réaliser de leurs prévisions au vu de la complexité des financements et de l'évolution constante des réglementations mais aussi de l’impossibilité de savoir vers quelle technologie se tourner sur le long terme (23 %).

La délocalisation comme seule solution ?

Malgré tous les investissements réalisés pour économiser l'énergie, de nombreuses entreprises n'ont pas d'autre choix que de se délocaliser à l'étranger. 42 % d'entre elles délocalisent actuellement tout ou partie de leurs processus à forte consommation d'énergie à l'étranger, ou ont déjà pris cette mesure. 27% prévoient de le faire.

" Les chiffres parlent d’eux-même ", commente Christian Reinwald, responsable de la gestion des produits et du marketing chez reichelt elektronik. " Pour près de la moitié des entreprises industrielles, malgré son bouclier tarifaire, la France ne semble plus être un endroit approprié pour opérer économiquement. La situation n'est pas facile, la frustration et la résignation augmentent. Face à la crise de l’énergie, accentuer une production locale pourrait être l’une des pistes à creuser ".

Méthodologie
L'enquête a été réalisée en avril 2023 par l'institut de sondage international OnePoll. 250 décideurs IT d’entreprises industrielles françaises de différents secteurs ont été interrogés.