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Le paiement B2B sur la route de la digitalisation

Tribunes libres Écrit par  mercredi, 13 novembre 2019 09:26 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Délais trop longs, process laborieux, données non sécurisées,… Les entreprises peinent à se défaire de méthodes obsolètes de paiement dans leurs relations avec d’autres entreprises, souvent sources de complication pour leur activité. Pourtant, de véritables solutions commencent à émerger : on assiste enfin à l’avènement de solutions de paiement B2B digitales.

Le secteur e-commerce entre professionnels est en pleine explosion : entre 2015 et 2017, les ventes B2B via sites web ont ainsi quasiment doublé1. En 2017, les transactions électroniques inter-entreprises représentaient déjà 19 % du chiffre d’affaires total des entreprises de 10 personnes ou plus implantées en France. Et ce chiffre ne cesse de prendre de l’importance. Pour soutenir cette croissance, il est donc essentiel que les process de paiement entre professionnels se modernisent pour une meilleure fluidité et réactivité. Accusant un vrai retard par rapport au B2C, il est temps que le paiement B2B prenne enfin le pas de la digitalisation !

Des process encore sous le joug du papier

Mais à quoi imputer ce retard ? Tout d’abord, aux habitudes de paiement entre professionnels, des habitudes qui introduisent une grande complexité dans les transactions. Le commerce inter-entreprises est en effet caractérisé par des paniers d’achat bien plus élevés que dans le B2C ainsi que de problématiques liées aux cycles de décisions d’achats impliquant souvent plusieurs personnes avec des habilitations en termes d’engagements bien délimitées. De fait, ces contraintes induisent des moyens et des termes de paiement spécifiques. Notamment, le paiement instantané est loin d’être monnaie courante, et les transactions B2B sont davantage gouvernées par des moyens de paiement asynchrones comme les virements, les prélèvements ou encore les chèques. Des termes de paiement s’appliquent également, souvent à 30 ou 60 jours, le prépaiement restant assez rare. Un système qui peut pénaliser de nombreux professionnels dans la gestion de leur trésorerie et le financement de leurs stocks par exemple. En d’autres termes, le paiement B2B est encore sous le règne du papier, de la gestion manuelle et d’échanges chronophages entre plusieurs intermédiaires. Résultat : une situation inefficiente qui ralentit la croissance, pèse sur la trésorerie et freine les perspectives de développement.

Un écosystème en construction

Heureusement, l’écosystème du paiement B2B s’étoffe peu à peu, avec de nouvelles solutions qui émergent pour laisser ces méthodes obsolètes définitivement dans le passé. Par exemple, afin de fluidifier les process de négociation, il existe dorénavant des outils de pricing dynamiques qui promettent une tarification simple et rapide. Mais le gros changement provient surtout de la deuxième directive sur les services de paiement (DSP2), qui a ouvert la voie à l’« Open Banking ». En effet, en ouvrant complètement l’infrastructure des paiements à de nouveaux acteurs, elle a permis de faire émerger de nouveaux modes de paiements B2B encore plus efficaces comme le paiement instantané ou le paiement différé. Des startups proposent même d’assurer ces transactions afin de supprimer tout problème de flux de trésorerie, ou bien encore de permettre à des freelances d’être payés au bout de 24h au lieu des 60 jours légaux.

Si des solutions pour améliorer le commerce B2B existent donc déjà, il semble bien que ce soit le futur qui réserve d’encore plus intéressantes perspectives. En effet, il est fort à parier que l’identification biométrique et les objets connectés vont réinventer les outils du paiement, ou bien encore que la robotisation et l’intelligence artificielle pourront demain permettre de gérer seules des plateformes combinant logistique et paiement. Bref, le futur du paiement B2B promet beaucoup, mais pour cela, il s’agit de construire un véritable écosystème dans lequel acteurs du paiement traditionnels, fintech et entreprises travaillent main dans la main.

Par Cédric Teissier et Arthur de Catheu, cofondateurs de Finexkap

1 Enquête INSEE TIC-TPE

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