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Les technologies innovantes vont bousculer les services financiers

Les technologies innovantes vont bousculer les services financiers

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Si la Robotic Process Automation (RPA), l’Intelligence Artificielle (IA) ou encore la Blockchain ne viennent pas encore perturber le quotidien des services financiers, il est en revanche certain qu’à terme, ces technologies les accompagneront dans leur évolution digitale. Explications avec Emmanuel Olivier, Directeur Général d’Esker.

GPO Magazine : L’évolution des services financiers est-elle concomitante avec celle des nouvelles technologies ?
Emmanuel Olivier : Les nouvelles technologies ne cessent d’alimenter et d’accompagner la transformation des services financiers et ce, depuis plu- sieurs décennies. C’était déjà le cas avec l’arrivée des ERP il y a plusieurs années. Ça l’est encore aujourd’hui avec la RPA et l’Intelligence artificielle, auxquelles les services financiers commencent à s’intéresser, même s’ils ne sont encore qu’aux prémices de cette nouvelle ère digitale.

GPO Magazine : Quelles seraient les applications de la RPA dans un service de comptabilité ?
Emmanuel Olivier : Les salariés impliqués dans des process de Back Office doivent souvent réaliser des tâches répétitives, sans réelle plus-value, notamment décisionnelle. Ce sont ces travaux que peut reproduire la Robotic Process Automation (RPA) en étant à la fois plus productive et moins génératrice d’erreurs. Concrètement, la RPA est un logiciel répliquant l’activité humaine et prenant en charge certaines étapes d’un process. Par exemple, dans un service de comptabilité, toute opération de récupération manuelle d’informations dans un système (bons de commande, factures fournisseurs, etc.) pour les traiter dans un système tiers, peut être réalisée par un robot. La RPA retire ainsi les tâches « mécaniques » des processus pour concentrer les ressources sur les « exceptions », les tâches à forte valeur ajoutée ou celles qui nécessitent une prise de décision, là où l’humain est indispensable. On craint souvent que les robots ne remplacent purement et simplement les humains, dans la réalité cet aspect est souvent compensé par la revalorisation des contributions humaines complémentaires aux robots.

GPO Magazine : Quels sont les avan- tages de la RPA par rapport aux Web Services ?
Emmanuel Olivier : Les Web Services et autres intégrations automatiques de données permettent à deux systèmes d’informations distincts de communiquer, ce qui requiert souvent des investissements lourds en projets et en développement. À l’inverse, la RPA est un simple logiciel qui peut adresser plusieurs environnements à la fois avec des temps de déploiement très courts. Cette simplicité de mise en œuvre rend la RPA plus accessible en termes de coûts.
Seul inconvénient, la RPA est programmée pour une tâche précise. Toute évolution, y compris purement formelle, dans le process nécessitera une mise à jour du robot. Une contrainte que n’ont pas à gérer les Web Services qui traitent directement des données. S’ils sont plus chers à développer, ils sont plus pérennes que les RPA sur le moyen et le long terme.

GPO Magazine : À quelles fins les services financiers peuvent-ils utiliser l’Intelligence artificielle ?
Emmanuel Olivier : L’Intelligence artificielle (Machine Learning voire Deep Learning) sont des technologies beaucoup plus complexes que la RPA, mais aussi bien plus puissantes. Le Deep Learning consiste par exemple à ap- prendre à des ordinateurs à construire des algorithmes sachant traiter des problèmes complexes ou prendre des décisions dans une situation donnée, comme le ferait un humain et sans que ces situations aient été directement pré-programmées. Il est ainsi possible de développer des véhicules autonomes, de détecter automatiquement des lésions cancéreuses, ou de remporter une partie d’échec contre un champion...
Plus prosaïquement, le Deep Learning permet à notre plate-forme de trier les messages qu’elle reçoit par de multi-ples canaux, en fonction de la nature du document (facture, bon de commande, spam...) ou de la langue utilisée. Elle peut également ouvrir un document pour vérifier s’il contient une ou plusieurs factures, et les envoyer sur le bon circuit de validation. Des tâches qui étaient auparavant faites par les comptables. Notre plate-forme permet ainsi d’aller jusqu’au bout de la chaîne de validation. Ces technologies requièrent encore des serveurs spécifiques, des compétences pointues. À titre d’exemple, chez Esker, seule une partie de nos développeurs travaillent principalement sur ces technologies avec une forte proportion de doctorants. L’Intelligence artificielle et le Deep Learning se situent au- jourd’hui à la frontière entre la recherche et les applications, mais leur pénétration dans le monde réel sera rapide et changera profondément les choses, back office compris.

GPO Magazine : Quels sont les impacts de ces différentes technologies sur les services financiers des entreprises ?
Emmanuel Olivier : En affranchissant les comptables de nombreuses tâches répétitives, fastidieuses et sans valeur ajoutée, la RPA et le Deep Learning conduisent à l’évolution de leur métier. D’une fonction de production, ils passent peu à peu à des fonctions d’analyse et de contrôle de gestion, de prévention ou encore de lutte contre la fraude, etc.
Les technologies telles que la Business Intelligence, l’IA et la RPA permettent également aux services financiers de piloter en temps réel la performance financière et opérationnelle de leur entreprise (et non plus a posteriori, après la clôture des comptes), mais aussi d’identifier et de résoudre les éventuelles sources de blocages et ainsi de véritablement accompagner l’entreprise dans son développement.

 

Pour en savoir plus

Esker Logo ESKER
www.esker.fr

Tél. : +33(0) 4 72 83 46 46

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Esker est un des principaux éditeurs mondiaux de solutions de dématéria- lisation des documents en mode Cloud. Parce que l’utilisation du papier pé- nalise encore trop les entreprises, Esker leur permet de dématérialiser leurs processus de gestion afin d’en améliorer l’efficacité et la visibilité et d’en réduire le coût (commandes d’achats, factures fournisseurs, com- mandes clients, factures clients, récla- mations clients, recouvrement). Avec un CA de 76,1 millions d’€ en 2017, dont 85% issus de ses solu- tions Cloud, Esker se classe au 17e rang des éditeurs de logiciels français.

Lu 3885 fois Dernière modification le lundi, 12 novembre 2018 20:57
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.