RGPD : le paradoxe Français, entre réticence et nonchalance envers la collecte de données
La consultech Saegus, cabinet de conseil nouvelle génération spécialisé en transformation digitale, a réalisé une étude sur le partage des données personnelles et leur confidentialité.
D’après les résultats de cette étude, les Français considèrent que les algorithmes conçus par les sites de e-commerce afin de proposer les produits les plus adaptés aux goûts du consommateur sont de mieux en mieux ciblés. 42% d’entre eux reconnaissent aujourd’hui la performance de ces algorithmes, contre 37% en 2015. Néanmoins, elles sont beaucoup moins appréciées qu’il y a quatre ans : quant aux opportunités professionnelles individualisées, elles ne touchent qu’un pourcentage mineur de français, soit 21% d’entre eux.
Cette réticence envers les algorithmes est due à l’inquiétude des Français vis-à-vis de la collecte de leurs données. Selon Frédéric Brajon, Directeur général de Saegus : « ils ont une double perception : oui, le service leur convient, mais pour les connaître aussi bien, ils se demandent où sont stockées ces données ? Comment peut-on y accéder ? ». L’inquiétude est d’autant plus présente que certaines de ces données sont confidentielles (telles que les données bancaires) : beaucoup de français craignent de potentielles fuites.
« Il y a vraiment un paradoxe, mais surtout, une prise de conscience », affirme Frédéric Brajon. Si cette prise de conscience des français vis-à-vis du tracking de leurs habitudes de consommation se vérifie, leur comportement pourrait laisser penser le contraire. Bien que l’Union Européenne oblige les sites internet à informer leurs visiteurs sur le type de données collectées et à obtenir leur consentement à travers le RGPD, la quasi-totalité des français acceptent ces conditions et la majorité d’entre eux les accepte d’ailleurs sans même les avoir lues.
Si Google ou encore Facebook ont récemment annoncé des mesures afin d’améliorer la « privacy », 57% des Français peinent à leur faire confiance. « Les GAFAM fournissent des devices comme Google Home ou Alexa, qui sont une sorte de hub entre plusieurs médias. Quand vous acceptez les conditions d’utilisation de ces appareils, vous interconnectez votre sphère privée et votre sphère professionnelle, ce qui peut être problématique », explique Frédéric Brajon. En effet, puisque les modèles de ces géants du numérique sont fondés sur l’utilisation des données personnelles, permettant aux marques de mieux cibler leur clientèle, ces mesures apparaissent comme de la communication destinée à améliorer leur image : car pourquoi se priver d’un atout aussi important ? Bien que ces acteurs aient été sanctionnés, ces amendes ne représentent « qu’une goutte d’eau comparée à leur chiffre d’affaires », selon Frédéric Brajon.
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