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Les Français : entre envies et craintes face à l'entrepreneuriat

Etudes Écrit par  jeudi, 30 mars 2023 08:27 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Entre crise inflationniste et passage en force de la réforme des retraites, le contexte économique et social est en ébullition. La prise de risque associée à l’entrepreneuriat effraierait-elle davantage les Français ? L’événement Go Entrepreneurs et Bpifrance ont souhaité les interroger sur leur envie d’entreprendre.

Cette étude a été menée par OpinionWay auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1306 personnes, du 15 au 21 février 2023.

L'entrepreneuriat, une voie pour s'épanouir dans son métier

Interrogés sur leur désir de créer ou reprendre une entreprise, les Français continuent d’afficher un intérêt fort pour l’entrepreneuriat : un Français sur quatre serait animé par l’envie de créer ou reprendre une entreprise ou se mettre à son compte. Les jeunes de 18 à 30 ans seraient même deux fois plus nombreux à afficher cette volonté (49%).

L’enquête relève également que les femmes seraient plus nombreuses que les hommes à souhaiter se lancer dans l’aventure entrepreneuriale (28 contre 20%).

L’envie d’entreprendre demeure donc forte au sein de la population française. Preuve manifeste de la durabilité de cette tendance, celle-ci connait une vraie stabilité depuis le pic enregistré au sortir de la crise sanitaire (3 points de plus depuis janvier 2021).

Si près d’un Français sur deux envisagerait de se lancer seul (46%), l’autre moitié se verrait plutôt accompagnée (53%) et cela, en majorité par un membre de sa famille : les répondants retiennent ainsi leur conjoint.e (27%) ou un autre membre de leur famille (14%).

On relève également que les hommes sont plus nombreux à citer leur partenaire de vie que les femmes (32 contre 24%).

Interrogés sur ce qui les attire le plus dans l’entrepreneuriat, les Français désignent en premier lieu le fait d’être leur propre patron et de faire les choses à leurs façons, qu’ils aient un projet ou non (30%). Ce chiffre grimpe à 51% pour les répondants souhaitant se lancer. Le métier passion fait tout autant rêver l’ensemble des répondants. Une proportion que l’on retrouve aussi chez les jeunes (32%).

À l’inverse, le fait d’avoir un impact sur la société séduit peu l’ensemble des répondants (9%) et à peine plus pour les jeunes (15%).

Quant au secteur d’activité retenu pour lancer son activité, les Français se tournent en grande majorité vers celui dans lequel ils évoluent actuellement : c’est le cas de 52% des répondants souhaitant devenir entrepreneur. Volonté de limiter le risque à prendre ou envie de réinventer son métier en pouvant l’exercer selon ses propres conditions ?

Viennent ensuite les secteurs de l’artisanat avec 42% des répondants (ébéniste, coiffeur, fleuriste, plombier, etc.) et de l’hôtellerie/restauration, retenus par 39% d’entre eux (hôtel, gîte, bar, restaurant, etc.).

L’image d’Epinal de la start-up innovante aurait-elle fini par lasser les Français ? Il semblerait, puisqu’en queue de peloton, on retrouve les secteurs de l’Edtech, Healthtech et Fintech (respectivement 23, 26 et 19%), un choix partagé par les plus jeunes (28, 27 et 25%).

La peur de l'échec, compliquée à dynamiter

Alors que 24% des Français envisageraient de créer leur activité, ce ne sont, pourtant, pas moins de 52% des répondants qui affirment pourtant qu’ils feraient de bons entrepreneurs. Afin de mieux comprendre ce delta, l’enquête en dit davantage sur les multiples freins qui retiennent les Français de créer ou reprendre une entreprise. Parmi ceux-ci, la nécessité d’une mise de départ conséquente fait partie des « préjugés » les plus persistants autour de la création d’entreprise.

Ainsi, les Français estimeraient qu’il leur faudrait un budget d’au moins 22 480 euros pour lancer leur affaire, or, il leur manquerait en moyenne 1200 euros. L’écart est encore plus conséquent du côté des 18-30 ans qui estiment le budget nécessaire à près de 1700 euros, mais qui ne disposeraient que de 4685 euros pour cela.

De plus, 84% des répondants estiment qu’il est nécessaire d’avoir une expérience professionnelle en management et/ ou gestion pour créer son entreprise. Par ailleurs, la peur de l’échec, sujet culturellement ancré en France, paralyserait deux répondants sur trois et jusqu’à 72% des jeunes.

Les craintes sur l’âge restent encore très fortes également puisqu’un Français sur deux considère que, passé 50 ans, créer une entreprise serait trop risqué. Avant l’heure, c’est pas l’heure … ? Oui, pour 34% des répondants qui pensent que c’est tout aussi délicat de vouloir créer son entreprise avant 25 ans.

Besoin d'un nouveau mindset... et d'un soutien financier

Conscients des freins qu’ils s’imposent, les Français s’accordent pour relever leur manque d’esprit entrepreneurial. Ils sont seulement 17% à déclarer que leurs parents leur ont transmis cela, et à peine 10% parmi les plus âgés. Ce chiffre augmente néanmoins alors que l’âge décroît pour atteindre les 25% parmi les 18-30 ans. La génération Alpha et celles à venir pourraient-elles être encore plus prometteuses pour les entrepreneurs ? Possible si l’on en croit l’enquête : la moitié des Français serait prête à recommander à ses enfants la voie de l’entrepreneuriat, et ce serait le cas de 64% des 18-30 ans.

Bien entendu, cela ne fait pas tout pour les Français qui regrettent en majorité que le système scolaire ne prépare pas assez à la création d’entreprise (seulement 22% pensent que c’est le cas).

Conscients qu’il existe des solutions matérielles, les répondants identifient en premier lieu, à 48%, les aides financières (primes, subventions, bourses …) comme dispositif sur lequel s’appuyer pour la création de leur projet. Les solutions de financement (prêt participatif, prêt d’honneur, prêt bonifié) sont également cités par 40% des sondés.

« Malgré des sujets persistants de peur de l’échec, l’envie d’entreprendre en France se porte toujours aussi bien ! Par ailleurs, le fait qu’ils soient de plus en plus nombreux à vouloir encourager leurs enfants à se lancer dans cette voie nous laisse penser qu’il s’agit d’un phénomène qui devrait s’installer dans la durée », commente Marie Adeline-Peix, Directrice exécutive, Direction Partenariats régionaux et Action Territoriale, pour Bpifrance.

« Il est intéressant d’observer que les raisons poussant les Français sur la voie de l’entrepreneuriat sont davantage de l’ordre de l’épanouissement. Cela démontre une certaine évolution dans la perception de l’image de l’entrepreneur au fil des années. Celle-ci est encourageante car elle permettra de casser de nombreux préjugés liés à la création d’entreprise, notamment sur son financement ou les qualifications requises », commente Aziliz de Veyrinas, Directrice de l’événement Go Entrepreneurs.

Lu 391 fois Dernière modification le jeudi, 30 mars 2023 08:47
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