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Ubériser l’intérim et l’emploi ?

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C’est parce que le travail est un élément important pour l’appartenance des individus à la société qu’il suscite autant de débats passionnels en France. Mais la passion n’est pas nécessairement synonyme de solutions, au moment où le chômage conduit au désarroi et à des revendications, sous la forme d’un « droit au travail ». Qu’est-ce que le travail ? Au sens économique usuel, une activité rémunérée qui permet la production de biens et de services, où l’intervention de l’homme est matérialisée par un salaire.


Les raisons du chômage en France
Seulement, voilà, plus de 10 % des Français se trouvent aujourd’hui au chômage. Les moins de 25 ans en sont les premières victimes, avec un taux à 24 %1. D’un point de vue structurel comme conjoncturel2, on constate pêle-mêle, que :

- Notre industrie s’est affaiblie face à la concurrence.
- L’inadéquation de l’offre et de la demande de travail, la dévalorisation des filières professionnelles.
- Le système d’indemnisation présente des disparités.
- Le coût du travail et le code du travail, barrières à l’embauche.

A tous ces maux, les pouvoirs publics ont déployé un arsenal aux effets limités : la préretraite, l’allégement juridique des contrats de travail, les contrats aidés, la réduction du temps de travail…Mais les chiffres du chômage s’obstinent. Même si l’intérim progresse de 8,1 % en un an3.

Ubériser pour assurer la ré-employabilité
Il faut donc dépasser l’opposition entre le « laisser-faire » et « l’interventionnisme », concevoir le travail par missions. S’adapter, avec de nouveaux modes de contractualisation, pour assurer la ré-employabilité. C’est-à-dire permettre à l’entreprise d’accéder à des profils pour quelques heures par semaine ou plusieurs mois, comme alternative aux CDD, à l’intérim et au portage salarial. Ce nouveau modèle, basé sur le hors-salariat, permet de recruter, pour tous types de structures, une personne au profil certifié, via une plateforme web, en fournissant un contrat de prestation de services électroniques. Adaptée aux freelances, micro-entrepreneurs, travailleurs indépendants ou encore aux demandeurs d’emploi, cette ubérisation de l’emploi par le digital, permet de publier des offres de mission anonymes d’entreprises, d’échanger par messagerie avec les bénéficiaires concernés, de renseigner les modalités de missions mis à leur disposition. Enfin, de valider un contrat en ligne pour débuter la collaboration.

C’est la solution que nous avons développée chez AddWorking, agence d’emploi digitale spécialisée dans le hors-salariat. Et le coût de ce type de recrutement est inférieur de 35 % à celui de l’intérim.

En contrepartie de cette flexibilité, le bénéficiaire de la mission reçoit systématiquement le paiement correspondant au temps travaillé ; l’ensemble assuré par un monitoring des parties concernées et une simplification administrative pour l’entreprise.

Le hors-salariat n’est ni la fin du CDI, ni du salariat mais un autre droit au travail. Les pouvoirs publics auraient intérêt à l’accompagner, en améliorant encore la protection sociale des indépendants. Enfin, s’ouvre un autre débat : la place du travail demain, face à la recherche avancée au sujet du robot humanoïde. Y-aura t-il véritablement un droit à travailler pour tous ? Le revenu universel de base sera t-il la norme ? Autant de questions en suspens.

Par Julien Pérona, fondateur AddWorking

[1] Source INSEE – quatrième trimestre 2015

[2] Source Le Figaro - http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2016/01/27/29006-20160127ARTFIG00341-30-ans-de-chomage-de-masse-en-france-pourquoi.php

[3] étude Pôle Emploi sur le travail intérimaire – décembre 2015

 

 




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