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Pour favoriser la compétitivité en France : Permettre l’évolution technologique des Formations

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A l’heure où s’ouvrent des négociations pour mettre en place une nouvelle législation sur la formation professionnelle continue, Jacques Bahry, Délégué Général du Cesi, Vice-Président de la FFP (Fédération de la Formation Professionnelle) Président du FFFOD (Forum Français pour la Formation Ouverte et à Distance), exprime une exigence :

 

1971 ! La nouvelle législation sur la formation professionnelle dont se dote la France fait d’elle un modèle reconnu en Europe et dans le monde. Sa législation inspire d’ailleurs un certain nombre de pays qui souhaitent aussi développer leur système de formation professionnelle. Les résultats sont vite tangibles avec un salarié sur 4 en formation chaque année ! Au cours des années les dispositifs vont se sophistiquer, d’ANI, en lois et en décrets. FONGECIF, OPCA, FSPP… contribuant à affiner le dispositif en ouvrant de nouvelles possibilités aux salariés comme aux demandeurs d’emploi (CIF, DIF, alternance…).

2013 aujourd’hui, notre système semble à bout de souffle. Il n’est plus du tout un modèle au niveau international. Il semble incapable de répondre aux besoins massifs et qualitatifs de formation de la société et de l’économie française actuelle, que ce soit comme facteur de compétitivité des entreprises ou comme facteur d’employabilité et de promotion sociale des personnes.

Les raisons sont certainement multiples, mais un point noir nous met clairement en retard par rapport au reste du monde développé, et même par rapport aux pays émergents : c’est le très faible développement de la FOAD (Formations ouvertes et à distance) et de manière plus générale de l’usage des TICE (Technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement) dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler la Formation tout au long de la vie (cf. enquête Cegos de 2013[1]).

Or, nos entreprises n’ont pas, en matière de TICE en général, de retard par rapport à la plupart des autres pays, au contraire.

Le numérique entoure désormais nos vies, au niveau des entreprises, comme au niveau des foyers ou des personnes elles-mêmes. L’usage d’Internet, le nombre d’ordinateurs, de Smartphones, de blogs, l’usage des réseaux sociaux, dans tous ces domaines la France tient son rang.

Et demain la société du «tout connecté», de l’Internet des objets – d’autres aux Etats-Unis parlent de « l’Internet de tout » (everything) – se dessine déjà. Plus que jamais, comme disait déjà Einstein, « le futur est très proche ».



[1] « La formation professionnelle en Europe – 2013 » : Pour cette nouvelle édition, l’Observatoire Cegos a interrogé 2 470 salariés et 600 DRH / Responsables formation dans 5 pays - France, Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni.

 

Mais tous ces développements contournent aujourd’hui, en France, la formation professionnelle continue. Cette carence française entrave considérablement l’efficacité de notre système de formation et les nouvelles générations risquent de refuser de plus en plus des dispositifs de formation si éloignés des outils, devenus usuels depuis l’enfance, de leur vie professionnelle comme personnelle.

A cette situation très pénalisante pour les entreprises comme pour les personnes, et qui le sera de plus en plus, une seule explication : une législation, une réglementation dont les fondements, qui étaient en avance sur leur temps datent aujourd’hui de 40 ans et sont devenus un frein considérable.

A l’heure où la compétitivité des entreprises et où l’employabilité des salariés sont devenus des priorités nationales, il serait coupable de ne pas opérer les réformes de notre système de formation professionnelle continue, qui seules manquent aujourd’hui, pour relancer ce merveilleux outil pour le développement des personnes et des entreprises. Or, seul un usage important, massif, de toutes les innovations qu’apportent et apporteront de plus en plus les TICE, peut doter notre système de formation de l’efficacité que nécessite l’ampleur des besoins.

Il s’agit d’autoriser la France à passer d’un système de formation unimodal multiséculaire – le face à face physique entre un formateur, réputé détenir le savoir, et un groupe de stagiaires ou d’élèves, devant lui, pour recevoir ce savoir – à des systèmes multimodaux ouverts à l’utilisation de toutes les évolutions technologiques présentes et futures. Il s’agit également d’accompagner pédagogiquement l’accès au savoir du stagiaire ou de l’élève, à distance ou en présentiel, connecté ou pas, individuellement ou collectivement…

 

 

Lu 4701 fois Dernière modification le lundi, 01 juin 2015 13:28
La rédaction

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