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5 principes du management américain dont la France devrait s'inspirer

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La 1ère licorne française de la French Tech en 2024, Doctolib, ne pèse « que » 6,1 milliards de dollars contre 120 milliards pour Google. On explique souvent cet écart par l’avance technologique prise par les États-Unis ou par le financement. Mais la cause profonde ne viendrait-elle pas d’ailleurs ? La France n’aurait-elle pas un manque de culture managériale ?

Pierre Fournier, fondateur de la WILL Academy et auteur du premier roman de management français « La Méthode WILL », met en avant 5 principes managériaux forts qui font figure de standards aux États-Unis et dont la France pourrait s’inspirer.

1. La franchise totale

“Radical candor” écrit par Kim Scott, qui a officié au sein de Google et Apple notamment, fait l’apologie de la franchise totale. En France, on n’ose pas toujours dire les choses qui fâchent, de peur de provoquer des conflits ou de blesser les personnes. Pourtant, instaurer la franchise dans le cadre professionnel a de nombreux bienfaits. Cela améliore la communication interne, favorise l’innovation et la créativité, induit des confrontations positives entre collègues…

2. L’opposition

Dans “No Rules Rules”, rédigé par Reed Hasting, co-fondateur et président de Netflix, celui-ci décrit comment l’entreprise incite ses employés à aller au bout de leurs convictions même si leur manager n’est pas d’accord.

En France, où le management descendant est encore très fréquent, dire non est souvent interprété comme un signe de désobéissance qui pénalise le collaborateur. Tout cela finit par brider la parole, la créativité ou encore l’engagement des collaborateurs. Normaliser le fait d’exprimer son opposition permettra d’engager des débats constructifs, mais également de se protéger du surmenage.

3. Le feedback stimulant

Jim Clifton, fondateur de l’institut de sondage Gallup aux États-Unis, a théorisé une approche managériale sur l’importance d’un feedback constructif et stimulant. Ce concept, à contre-courant de ce qui est souvent instauré dans les entreprises françaises (où l’on préfère corriger ce qui ne va pas), valorise plutôt les qualités, les réalisations et les contributions d’un collaborateur. Cette approche va ainsi encourager les employés à s’améliorer, à innover et à exceller dans leurs performances.

4. La vulnérabilité

Dans son best-seller “Le pouvoir de la vulnérabilité”, Brené Brown, chercheuse, universitaire et auteure, explique à quel point faire preuve de vulnérabilité peut bénéficier aux collaborateurs et donc, à l’entreprise : elle génère de l’empathie, renforce la confiance et donne envie aux gens de s’impliquer.

Là encore, ce genre de comportement reste rare en France où avouer un échec – l’un des exemples les plus fréquents de vulnérabilité – est plutôt considéré comme un signe de faiblesse et d’incompétence. Cela empêche toute innovation puisque personne n’ose prendre de risques de peur de ne pas réussir.

5. La subsidiarité

Hubert Joly, ex-PDG de Best Buy et professeur en administration des affaires à la Harvard Business School, raconte dans « L’entreprise, une affaire de cœur », comment il a redonné du pouvoir décisionnel aux personnes du terrain, qui savent quoi faire, arguant que le top-management est trop éloigné de la réalité opérationnelle.

Bien que l’auteur soit français, Best Buy est américain. La question est alors légitime : aurait-il pu mettre en place une telle stratégie en France ? Dans tous les cas, avec plus de 110 000 salariés, son exemple montre que même pour les plus grandes entreprises, une telle approche est possible.

« L’écosystème français est désormais capable de financer ses start-ups à hauteur de centaines de millions d’euros et les ingénieurs de notre pays font partie des plus reconnus dans le domaine de l’intelligence artificielle. Malgré ça, nous sommes encore très loin des champions mondiaux américains pesant plusieurs dizaines de milliards dans le domaine de la technologie. Je pense qu’au-delà des compétences, le management est aujourd’hui un acteur clé de la réussite française et à ce titre, nous avons beaucoup à apprendre de nos voisins d’outre-Atlantique », souligne Pierre Fournier.

Lu 406 fois Dernière modification le mercredi, 10 avril 2024 10:31
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