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Délais de paiement : les entreprises ne doivent plus attendre pour agir

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L’Observatoire des délais de paiement a rendu cette semaine son rapport annuel. En dépit d’une baisse constatée de ces délais depuis l’entrée en vigueur de la Loi de Modernisation de l’Economie en 2008, le rapport relève que la situation demeure dégradée. Alors que la loi prévoit des délais de paiement à 60 jours maximum à partir de la date d'émission de la facture (ou 45 jours fin de mois), 32% des entreprises françaises ont un délai moyen supérieur au seuil de 60 jours de ventes.

L’Observatoire souligne que le secteur de la construction est particulièrement touché. L’étude européenne EPR – Industry White Paper d’Intrum Justitia relevait déjà en 2015 que 53% des entreprises du secteur de la construction subissaient un manque de liquidités en raison des délais de paiement trop longs. Les entreprises de ce secteur doivent encore aujourd’hui renoncer à 3,9% de leur chiffre d’affaires annuel. Plus globalement, tout secteur confondu, les entreprises en Europe doivent passer en perte en moyenne 3,1% de leur chiffre d’affaires annuel. L’impact se fait également sentir sur l’emploi, 34 % des entreprises européennes affirmant être dans l’incapacité de recruter en raison des retards de paiement.

Des sanctions renforcées contre les mauvais payeurs
En France, le gouvernement s’apprête à prendre des sanctions renforcées pour lutter contre les « mauvais payeurs ». Parmi les mesures attendues, le durcissement du montant des amendes qui passerait de 375 000 euros à 2 millions d’euros. D’autres sont évoquées, comme la possibilité pour les commissaires aux comptes de ne pas certifier les comptes d’une entreprise au-delà d’un certain retard de paiement.

Pour les entreprises, un credo : ne plus attendre pour se faire payer
Mais les entreprises qui souhaitent se faire payer dans les délais légaux doivent aussi prendre la mesure de la nécessité de réclamer leur du. Près d’un tiers des entreprises ne prennent aucune mesure pour se protéger des retards de paiement et de leurs conséquences. Pour préserver leur relation commerciale, les entreprises attendent en moyenne 80 jours avant d’agir et réclamer le paiement de leur facture (source : Intrum Justitia - EPR White Paper Industry 2015).

4 moyens d’agir pour préserver sa trésorerie
Au-delà de l’arsenal législatif, les entreprises disposent de moyens d’agir pour anticiper les retards de paiement. Ces actions peuvent paraître évidentes, il n’en demeure pas moins que ce sont des leviers pratiques et efficaces que les entreprises perdent parfois de vue :

- maîtriser ses conditions générales de vente : les conditions générales de vente représentent un levier d’optimisation des coûts. Elles permettent de rappeler et d’appliquer la législation en matière de délais de paiement et de pénalités de retard et de poser des clauses liées au financement du coût des retards de paiement.

- établir un processus de facturation solide et le dématérialiser : les services vente, marketing et finances doivent travailler ensemble pour optimiser la mise en place du processus de facturation. En pleine transformation digitale, les entreprises doivent aussi repenser leur processus de facturation et de recouvrement. La dématérialisation des factures représente un facteur clé dans la réduction des délais de paiement.

- s’appuyer sur la balance âgée : elle fournit une analyse de l'ancienneté des créances non réglées ou ayant dépassé la date d'échéance et permet d’agir en conséquence. Les entreprises peuvent également mener des actions ponctuelles de génération de liquidités en nettoyant leur balance âgée. Cette démarche leur permet de réduire le niveau de provision clients, d’accélérer la résolution des litiges et les encaissements de factures.

- agir rapidement en cas de retard de paiement ou d’impayés : un retard de paiement peut rapidement devenir un impayé. L’entreprise ne doit pas hésiter à accélérer ses relances voire à facturer des intérêts de retard quand cela est possible. Et privilégier la médiation et le recouvrement amiable en cas de difficultés à se faire payer.

Par Anne Williart, Directeur Général Intrum Justitia






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