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Votre manager sait-il décider ?

Etudes Écrit par  lundi, 22 janvier 2018 10:00 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Le cabinet de management de transition MPI Executive dévoile les résultats de son premier Baromètre Décision réalisé par l’Ifop : 1007 salariés représentatifs de la population active française ont répondu à la question « votre manager sait-il décider ? ». Les résultats, édifiants, sont une source de réflexion – voire de remise en cause - profonde pour les entreprises quant aux modes de sélection et de formation de leurs managers.


Enseignement #1 : plus l’entreprise est grande, moins les managers savent décider

Tout se passe comme si la capacité à décider se raréfiait à mesure que l’entreprise grandit. Si 37% des collaborateurs de TPE estiment que leur supérieur « sait tout à fait prendre des décisions », le chiffre tombe à 33 % dans les PME… et à 25 % dans les grands groupes. Et pour cause : selon les salariés interrogés par l’Ifop, dans les grandes entreprises, les managers ne sont pas promus en fonction de leur capacité à décider, en tous cas beaucoup moins que dans les TPE et PME : 54% des salariés de grands groupes estiment que leurs managers « ne sont pas choisis pour leur aptitude à décider », c’est 44 % dans les sociétés de 50 à 500 salariés, 40 % dans les PME et 31 % « seulement » dans les TPE (moins de 10 salariés).

Enseignement #2 : les métiers de services, et plus encore la fonction publique, manquent de décideurs

Les métiers proches de la production, réputée pour leur culture terrain, semblent « fabriquer » davantage de managers-décideurs que les autres : les salariés du BTP (41%) et de l’industrie (37%) sont plus nombreux que ceux des entreprises de services (30%) à considérer que leur supérieur « sait tout à fait prendre des décisions ». A l’autre bout du spectre, on trouve la fonction publique : seuls 25% des fonctionnaires jugent que leur supérieur sait vraiment décider. Un résultat logique si l’on considère que la fonction publique tend naturellement à minimiser le risque d’arbitraire, et donc le périmètre des décisions individuelles, mais qui pose néanmoins question à l’heure où l’on exige des administrations davantage d’agilité et de réactivité.

Enseignement #3 : un nombre (trop) important de managers ont des comportements nocifs au moment de prendre une décision difficile

Plus d’un tiers des salariés jugent que leur supérieur « rejette plutôt la difficulté sur l’équipe » (34%), qu’il « tend plutôt à dissimuler la difficulté » (38%) et qu’il « ne sait pas prendre de décision courageuse » (34%). Ces attitudes individuelles semblent suffisamment fréquentes pour qu’on puisse s’inquiéter du coût global, humain et financier, pour les organisations qui les subissent – ou les tolèrent. Pas étonnant, dans ces circonstances, que près d’un salarié sur deux juge aussi que son manager « ne sait pas motiver les membres de son équipe » (42%).

L’analyse de Stéphane Mellinger, fondateur de MPI Executive

« Le premier baromètre Décision Ifop - MPI Executive montre que les grandes organisations ne savent pas – ou pire, ne veulent pas – former et promouvoir des « décideurs » plutôt que des managers. Elles semblent prises entre le marteau et l’enclume : d’un côté, la dureté du contexte business justifie une logique de contrôle renforcé. De l’autre, l’accélération du monde et de l’incertitude leur intime d’adopter un mode de décision plus agile, rapide, déconcentré. Où faut-il placer le curseur ? Les entreprises n’ont pas (toutes) su trouver le point d’équilibre, et continuent de promouvoir des managers qui ne sont pas des décideurs, qui n’ont pas le discernement nécessaire face à des situations imprévues ou l’aptitude à prendre des décisions courageuses.

Autre enseignement marquant : la quantité inquiétante de managers qui, à en croire les salariés, préfèrent ne pas décider et « se planquent » en cas de difficulté. Cela engendre un risque opérationnel évident, mais pas seulement. Les grands groupes compromettent aussi leur attractivité auprès des jeunes candidats à fort potentiel, qui sont davantage séduits par les cultures des Tech Companies, fondée sur l’agilité et la prise de décision rapide.

C’est pourquoi les entreprises doivent s’efforcer de promouvoir leurs « chefs » selon un critère simple : la capacité à prendre des décisions dans un contexte difficile ou complexe. »

 

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