Alors qu’environ une seule ETI familiale sur dix en France fait l’objet d’une transmission entre deux générations et reste contrôlée par la famille, et qu’elle est trop souvent uniquement envisagée sous les prismes juridique et financier, cette étude qualitative s’attache à délivrer des clés autour de postures à adopter par les dirigeants, le repreneur et le transmetteur, à même de permettre la pleine réussite d’une transmission d’entreprise familiale.

L’étude a ainsi permis une analyse approfondie des différentes postures de l'ancien dirigeant et du dirigeant actuel, les schémas d'interaction entre eux et leurs conséquences respectives afin d’en tirer des enseignements clés.

Les 4 postures du dirigeant pour réussir sa transmission de flambeau

Les attitudes à adopter et celles à bannir pour réussir une transmission

Au-delà du traitement des question fiscales, juridiques et financières de la transmission d’une entreprise familiale, le dirigeant transmetteur se doit de dire ce qu’il fait et quand, et faire ce qu’il dit. Il doit également se convaincre de la nécessité de transmettre et d’aller de l’avant. Le dirigeant amené à quitter l’entreprise peut en effet ressentir à cette période des peurs profondes, il est alors important pour lui de les adresser (et parfois de se faire accompagner pour cela), et de s’appuyer sur des symboles qui vont traduire la transmission et anticiper sa vie d’après.

Quant au dirigeant successeur, il doit asseoir sa légitimité, faire preuve d’assurance et avoir envie. En cela, il est important qu’il donne des gages de compétence et adopter une posture claire et solide.

En complément, les dirigeants en phase de transmission doivent également pouvoir s’appuyer sur une gouvernance forte, à la fois familiale et d'entreprise. Cela se prépare, se structure et s’anime.

Les enseignements de cette étude mettent en avant qu’au-delà de la création de valeur économique pour l’entreprise, une transmission réussie entre deux dirigeants génèrera de la satisfaction pour ces derniers, l’entreprise et ses parties prenants ; alors qu’une transmission mal préparée se révèlera douloureuse et génèrera beaucoup de souffrance.

Pour résumer, l’étude expose les bonnes pratiques afin de réussir une transmission dans une entreprise contrôlée par des actionnaires familiaux, tant du point de vue de la posture du dirigeant transmetteur que de celle du dirigeant successeur, ainsi que de la gouvernance familiale et de l’entreprise (conseil d’administration, conseil de gouvernance et équipe dirigeante).

Méthodologie de l’étude
Les entreprises étudiées sont de grandes sociétés familiales françaises largement établies, en France et dans le monde ; la plupart d’entre elles ont dépassé le siècle d’existence. 58% sont dans le tertiaire et 42% dans le secondaire et sont répartis dans différentes régions françaises : 42% en région Ile-de-France, 42% dans les Hauts-de-France, 8% en région Centre-Val de Loire et 8% en Occitanie. Dirigeants, transmetteurs comme successeurs, ont été interrogés, lors d’entretiens longs menés à plusieurs reprises tout au long du 1er semestre 2022, sur leur analyse de la transmission dans sa phase de reprise et sur les années qui ont suivi la transmission. 15 situations de transmission ont ainsi été étudiées, dans 12 entreprises familiales. 10 hommes et 2 femmes ont été interrogés avec une moyenne d’âge de 58 ans lesquels ont déclaré à 33% une satisfaction forte quant à la transmission, 42% une satisfaction moyenne et 25% une satisfaction faible. Au regard du panel de dirigeants interviewés et du projet d’étude, la méthode de la construction théorique à partir d’études de cas a été privilégiée. A l’issue, les conclusions de l’étude ont été présentées aux interviewés, lesquels les ont unanimement reconnues et validées.