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Les entreprises prennent-elles les mesures adéquates pour réduire les inégalités ?

Etudes Écrit par  lundi, 28 février 2022 13:57 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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À quelques jours de la publication par les entreprises de plus de 50 salariés de l’Index égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, le 1er mars prochain, Glassdoor, acteur mondial de l'emploi et des entreprises, révèle aujourd'hui que la majorité des travailleurs en France (62 %) n'ont vu aucun impact de l'Indice sur leur lieu de travail.

Seul un travailleur français sur deux estime que son entreprise fait des efforts pour lutter contre les écarts de rémunération entre femme et homme. Par ailleurs, le manque de transparence en matière de rémunération continue de désavantager les salariées françaises : 44 % d'entre elles déclarent ne pas être rémunérées équitablement pour leur travail (contre 33 % des hommes).

Le tabou de la transparence des salaires en France

Les entreprises françaises sont réticentes à dévoiler publiquement leurs grilles de salaire, contrairement aux pays anglo-saxons. Selon cette étude, moins de la moitié des travailleurs français (46 % au total, 43 % des femmes et 51 % des hommes) estiment que leur entreprise est transparente en matière de rémunération. Pourtant, hommes, femmes et toutes les générations sont unanimes : la transparence des salaires serait une bonne chose tant pour l'entreprise (71 %) que pour la satisfaction des salariés (71 %). En l'absence d'informations, beaucoup se tournent vers des plateformes comme Glassdoor pour se renseigner sur le salaire, souvent omis dans les offres d'emploi.

Cependant, la transparence des salaires est essentielle lorsqu'il s'agit de créer un lieu de travail plus égalitaire. En effet, dans de nombreux cas, les femmes manquent de confiance pour aborder les discussions sur le salaire ou demander une augmentation.

Le gap de confiance : une réalité sous-évaluée

Le gap, ou déficit de confiance, décrit l’idée que les hommes ont naturellement plus confiance en eux, et, dans le cadre de l’égalité salariale, sont plus enclins à négocier une meilleure rémunération ou des avantages que les femmes.

D’une manière globale, plus d’un salarié français sur deux (52 %) pense que les hommes ont plus confiance en eux que les femmes dans le cadre professionnel. Une idée partagée par 55 % des femmes. Ce sont les jeunes employés qui sont les plus réalistes : 63 % des 18-24 ans et 59 % des 25-34 ans sont persuadés qu’un déficit existe.

Les femmes montrent effectivement plus de réticence à parler ou négocier leur salaire. La moitié d’entre elles (51 %) appréhendent de discuter salaire avec leur hiérarchie (contre 44 % des hommes) et seulement 44 % se sentent confiantes dans leurs capacités à négocier leurs rémunérations (contre 60 % des hommes). Deux salariés sur cinq (40 %) estiment que leur hésitation à négocier a freiné leur évolution salariale dans leur carrière.

Grande Démission : une aubaine pour l’emploi et les salaires des femmes ?

Interrogés par Glassdoor, la majorité des salariés (53 %) pensent que changer de travail est le seul moyen pour renégocier leur salaire dans l’année à venir. Ils cherchent et postulent à des postes qui leur permettent de faire un bond sur la grille salariale. En effet, 62 % des sondés acceptent le poste sans négocier.

Dans un contexte de chômage au plus bas, où les salariés peuvent être en position de force pour renégocier leurs contrats de travail, la situation est potentiellement dangereuse pour les entreprises. Elles pourraient voir leurs collaborateurs démissionner au profit d’un concurrent ou d’un poste mieux payé ou avec plus d’avantages (primes, télétravail, autres gratifications, etc.). La sortie de crise sanitaire a mis l’accent sur le secteur de l'hôtellerie-restauration, en manque de main d'œuvre, qui a dû revoir salaires et avantages pour attirer ou conserver ses employés. Il n’est pas impossible que cette vague touche désormais les entreprises tous secteurs confondus.

" L'égalité est une question de plus en plus importante sur le marché du travail français, mais notre enquête montre que les salariées sont toujours désavantagées devant la négociation salariale. Les initiatives françaises en matière d’égalité professionnelle en entreprise ont permis de belles avancées : congé paternité allongé, lois Copé-Zimmermann pour la représentation des femmes aux boards, et dernièrement la Loi Rixain de décembre 2021 sont autant d’incitations fortes pour faire évoluer le monde de l’entreprise. Il y a fort à penser que 2022 sera également à la fois une année majeure pour le turn-over et un point d'inflexion en matière de DEI au travail ”, analyse Jill Cotton, spécialiste en tendance de carrière chez Glassdoor.

Lu 732 fois Dernière modification le mardi, 31 mai 2022 13:18
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