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Gestion des risques : Éviter l’excès de confiance et responsabiliser les parties prenantes

Etudes Écrit par  lundi, 03 juillet 2017 12:53 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Les entreprises ont-elles trop confiance dans leur gestion des risques ? La dernière enquête mondiale Deloitte, menée par Forbes Insight auprès de plus de 300 membres de conseils d'administrations et dirigeants, fait figure d'avertissement : ils sont nombreux à manifester un trop grand optimisme quant à leur connaissance des risques et leur capacité à y faire face. L'optimisme fait quasiment l'unanimité chez les dirigeants du Fast 50 : 90 % concernant leur secteur et 92 % concernant leur entreprise.


Vers une gestion des risques génératrice de valeur ?

Alors que 87% des dirigeants interrogés estiment que la gestion des risques doit stimuler la création de valeur, seuls 18% d'entre eux tirent activement profit des risques dans le pilotage de leur résultat.

Les entreprises sont globalement persuadées de la qualité des décisions prises au sujet des risques clés : 82% d'entre elles estiment prendre le bon niveau de risque et trois sur cinq considèrent leur capacité à équilibrer risques et bénéfices supérieure ou très supérieure à la moyenne.

" La crise financière de 2008-2009 a contribué à automatiser l'attention accordée à la gestion des risques mais le processus n'est pour l'heure pas encore suffisamment opportuniste ou intégré à la stratégie globale de l'entreprise ", constate Marc Duchevet, Associé Risk Advisory chez Deloitte. " Ce qui est d'autant plus préoccupant quand on considère les transformations majeures que l'on voit aujourd'hui dans la plupart des secteurs. Les risques réglementaires, technologiques ou commerciaux se multiplient et cela constitue autant d'opportunités à saisir pour soutenir la croissance et le développement des entreprises ".

Mieux définir le rôle du Directeur des Risques

" 63% des répondants déclarent compter un Directeur des Risques à temps plein dans leurs équipes, c'est un chiffre surprenant. Même si certaines industries sont soumises à des contraintes réglementaires plus fortes en matière de risques, la tendance paraît surévaluée ", note Marc Duchevet. Cette surévaluation peut être expliquée par une mauvaise définition du rôle de Directeur des Risques.

Si l'on considère que le Directeur des Risques doit faire partie de l'équipe dirigeante, être le garant de l'application du programme de gestion des risques de la société, sensibiliser l'ensemble de l'organisation aux risques et assurer l'alignement entre stratégie de gestion des risques et création de valeur, le pourcentage affiché de 63% chuterait considérablement.

Enfin, ce rôle est amené à changer profondément, puisque les dirigeants interrogés souhaitent voir le Directeur des Risques endosser davantage son costume de stratège en dédiant plus de la moitié de son temps à la définition de la direction stratégique de l'entreprise et à l'alignement entre risques et stratégie.

Risques et opportunités stratégiques : se préparer pour mieux répondre

Le développement durable et la RSE représentent les risques stratégiques les plus cités (34%) notamment de par la visibilité grandissante des impacts (potentiels ou avérés) de ces risques sur les comptes de résultats.

En seconde position arrivent les risques liés à la " disruption " ou à l'innovation (33%). Les répondants se montrent cependant plutôt confiants dans la capacité de leurs programmes de gestion des risques à tirer parti de l'innovation et de la " disruption ". Ainsi, 70% des répondants estiment que leur fonction de gestion des risques contribue efficacement à l'ajustement des stratégies et 69% d'entre eux affirment évaluer les facteurs disruptifs pour aider à mieux identifier des perspectives de développement et de fusions/acquisitions.

Méthodologie
Forbes Insight, mandaté par Deloitte, a conduit des entretiens auprès de plus de 300 dirigeants de haut niveau. Tous les sondés exercent des fonctions de direction ; les Directeurs des Risques étant volontairement exclus de cette enquête. Les réponses sont réparties à parts égales entre trois régions : Amériques, EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) et Asie- Pacifique. Les industries interrogées sont les suivantes : Biens de consommation & Produits industriels, Santé & Sciences de la vie, Services financiers, Secteur manufacturier, Énergie & Ressources, et Technologies, Médias & Télécommunications. L'enquête a porté sur un échantillon d'entreprises enregistrant un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard d'US$ (et supérieur à 20 milliards d'US$ dans 23 % des cas).

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La rédaction

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