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Crise Covid-19 : quel impact sur le recrutement en cette rentrée 2020 ?

Etudes Écrit par  vendredi, 11 septembre 2020 10:45 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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La crise sanitaire et économique, le confinement d’urgence mis en place au printemps sans véritable retour à la normale aujourd’hui encore, ont fortement impacté les politiques de recrutement des entreprises.

Alors que la situation demeure incertaine, Hays France & Luxembourg, acteur du recrutement spécialisé, propose de dresser un premier état des lieux des tendances de recrutement pour la rentrée, à la lumière des enseignements des mois passés.

Oualid Hathroubi, Directeur Hays Paris décrypte : « Pendant le confinement, la priorité absolue des entreprises a été de s’adapter en urgence à la situation. Il leur a fallu revoir leur organisation interne et mettre en place le télétravail des collaborateurs, lorsque cela était possible. Les recrutements sont devenus, de fait, secondaires. Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de la situation, d’autant que les mois d’été ne sont jamais représentatifs. Le vrai test commence donc maintenant, dans un contexte qui reste encore très délicat ».

Au plus près des entreprises, voici les tendances qu’Hays a pu observer sur le terrain :

Les secteurs qui résistent

Si la plupart des secteurs ont été fortement touchés par la crise, et certains même mis à l’arrêt, d’autres restent dynamiques et continuent de recruter :

• IT : déjà pénuriques avant la crise, le recours au télétravail massif a encore boosté les besoins en matière de cybersécurité et maintenance informatique. De nombreuses opportunités sont donc à saisir, notamment pour les développeurs sécurité, architectes et ingénieurs cloud, analystes de données, designers d’interface, …

• Industrie : la crise a eu un impact certain sur la consommation des Français, si bien que l’agroalimentaire, le luxe, ainsi que l’e-commerce, qui a grandement profité des effets du confinement, proposent aujourd’hui de nombreuses offres. Celles-ci concernent essentiellement les profils de gestionnaires de stocks, prévisionnistes de ventes, approvisionneurs, coordinateurs logistique, gestionnaires transport, responsables maintenance, responsables qualité, ...

• Finance d’entreprise / Comptabilité : bien qu’affectés par la crise, les métiers du chiffre l’ont néanmoins été dans une moindre mesure par rapport à d’autres secteurs, ayant fait preuve d’une grande adaptabilité. Cette bonne dynamique est favorable aux recrutements, qu’il s’agisse de remplacements ou de créations de poste. Les opportunités portent à la fois sur des profils au sein des directions financières mais également sur des fonctions plus opérationnelles, telles que le contrôle de gestion, la gestion de paie, la comptabilité client, ou encore l’audit.

Gel des recrutements… et frilosité de la part des candidats

Si la plupart des entreprises ont freiné leurs recrutements durant la crise, c’est également le cas du côté des candidats, qui se montrent prudents face à une situation encore trop incertaine. Préférant ne pas prendre le risque de se retrouver en période d’essai dans le contexte actuel, bon nombre d’entre eux suspendent leurs démarches, même celles déjà très avancées. « C’est une réaction spontanée que nous n’avions pas anticipée, car cela n’avait pas été le cas durant la crise de 2008 », commente Oualid Hathroubi.

L’Interim, une activité en berne cet été

Si plusieurs observateurs annoncent un recours massif aux contrats courts en cette rentrée, pour Hays il est encore trop tôt pour en juger : « L’été est propice à l’Intérim, qui enregistre généralement un pic d’activité sur ce type de contrat, ce qui n’a pas été le cas cette année », commente Oualid Hathroubi.

Cette tendance nuit notamment à l’emploi des jeunes, et particulièrement des non qualifiés, qui font très souvent leur entrée dans la vie professionnelle dans la vente ou la restauration, secteurs affichant de forts besoins en contrats courts.

L’emploi des jeunes fragilisé par la crise

À l’instar des jeunes non qualifiés, les jeunes diplômés figurent également parmi les plus impactés par la crise. Si certains préfèrent retarder leur entrée sur le marché du travail et font ainsi le choix de prolonger leurs études, d’autres sont prêts à accepter des postes en deça de leurs exigences.

Le plan jeunes présenté par le Gouvernement en juillet dernier, dont les mesures phares (aide aux contrats en alternance, aide à l’embauche d’un jeune en contrat d’au moins 3 mois) sont d’ores et déjà rentrées en application, pourrait néanmoins permettre de relancer les recrutements sur ce type de profils. « Il était essentiel de se donner tous les moyens pour soutenir l’emploi des jeunes afin d’éviter une génération sacrifiée. Le plan est ambitieux, cependant il faut l’appréhender dans sa globalité : l’activité des entreprises reste encore réduite, ce qui pèse naturellement sur les embauches. C’est une fois le marché sécurisé que le plan jeunes révèlera véritablement son potentiel », nuance Oualid Hathroubi.

La visioconférence, une nouvelle façon de recruter

Le confinement et les mesures de distanciation sociale qui ont suivi ont permis de développer les entretiens à distance. Si cette pratique ne peut se substituer à la rencontre physique, il est fort à parier qu’elle va de plus en plus faire partie des premières étapes de recrutement, et notamment dans l’éventualité d’une deuxième vague, la visioconférence permettant une plus grande flexibilité dans les échanges entre recruteurs et candidats.

Le télétravail, désormais un prérequis en entreprise

Le recours massif au télétravail a bouleversé l’organisation des entreprises et remporte un franc succès auprès des salariés, qui plébiscitent désormais cette pratique. En effet, selon une enquête Hays réalisée en juin dernier auprès d’un panel de 300 candidats issus de sa base de données, 56 % des répondants ont déclaré souhaiter y recourir davantage à l’avenir.

Cette tendance pousse ainsi les entreprises à revoir leur position en matière de télétravail « Avant la crise, on estimait qu’environ 30 % de nos clients le proposaient, aujourd’hui ils sont plus de 70 % », indique Oualid Hathroubi. « Le travail se transforme, on peut même parler de révolution ! Sans la crise, il aurait fallu des années avant d’en arriver là, et il n’y a plus de retour en arrière possible », ajoute-t-il.

Lu 94835 fois Dernière modification le jeudi, 23 décembre 2021 09:27
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